Mission accomplie !
Synonyme de haute qualité dans le domaine des projecteurs cinéma maison, Runco appartient maintenant au groupe Planar qui s’est porté acquéreur de la compagnie de Sam Runco en 2008. Le tout nouveau LS-3 est un digne représentant de la marque, mais sans la facture élevée qui y est souvent associée. Avec le choix grandissant de projecteurs aux technologies variées disponibles présentement, Runco s’avère sans conteste aujourd’hui un acteur supplémentaire dans le marché des projecteurs « abordables ».
Le LS-3 est un projecteur DLP Single Chip de la série LightStyle, incluant un iris automatique afin de maximiser le niveau de contraste et de brillance. Ayant un CR (Contrast Ration – rapport de contraste) natif de 10 000:1 et une lampe de 230 W, ses caractéristiques de bases se situent dans la moyenne. Il vient avec une garantie de 2 ans, dont 6 mois ou 1 000 heures pour la lampe, offrant ainsi un avantage supplémentaire à son acquéreur, tout en se démarquant de ses compétiteurs. À noter toutefois que la garantie n’est pas transférable.
Extérieur et connexion
Très imposant, son look tout en courbes séduit au premier coup d’œil. L’ensemble de base comprend une télécommande, des câbles à composants et HDMI, un câble d’alimentation de très bonne qualité et un manuel d’instruction… sur cd-rom. Donc, à moins d’avoir un ordinateur portatif tout près, l’utilisateur devra imprimer le manuel.
Le panneau de connectique est recouvert d’un « chapeau » afin de dissimuler les câbles. Il faut par contre le retirer avant de procéder à l’installation, ce qui est plutôt inhabituel. La qualité de construction est évidente, surtout au niveau de la lentille et des éléments de zoom et focus qui respirent la qualité. Par contre, le protecteur de lentille fait bon marché et celui-ci ne tiendra assurément pas la route au fil du temps. Il est possible d’accéder au menu en appuyant sur les touches au-dessus de l’appareil.
Télécommande
Très « de base », celle-ci affiche un look un peu années ’90, quoique très fonctionnelle et possédant des accès directs aux fonctions de réglages du projecteur. Tout est facile d’accès grâce à son rétro éclairage, lequel arbore un rouge idéal pour une salle sombre. Les touches sont de tailles différentes afin de les différencier facilement, évitant ainsi d’avoir à les regarder.
Installation
Avis aux propriétaires d’écrans hors norme, le LS-3 demande une bonne distance afin de remplir l’écran. Avec la lentille de base, il faut multiplier la largeur de l’écran par son ratio (1:85 – 2:40) afin d’obtenir la distance minimum entre l’écran et le début de la lentille. Dans mon cas, l’écran 1:78 de 92 X 52 pouces me donna 174 pouces de distance minimale. N’ayant pas le support d’installation de plafond, quelques acrobaties furent nécessaires afin d’optimiser la taille de l’image disponible. Il me faudrait commander la lentille optionnelle (plus de 1 000 $) pour un ratio de 1:63 – 1:86. Une lentille anamorphique fabriquée par Runco est également disponible. Tout est bien expliqué dans le manuel de l’utilisateur et les étapes sont faciles à suivre.
Le LS-3 n’utilise qu’un Shift vertical, qui doit-être ajusté avec une clé (incluse). Le modèle supérieur LS-5 inclut pour sa part un Shift horizontal, mais dans la plupart des installations, seul le mouvement vertical est utilisé.
En termes de connectique, le panneau arrière en possède une panoplie, dont deux entrées HDMI 1.3, une entrée à composantes (Y, Pb, Pr), une connexion pour fins de contrôle 12 V sur un écran motorisé, de même qu’un port RS-232 afin de brancher un ordinateur pour accéder aux fonctions supplémentaires de mise au point, une connexion pour une télécommande (infra rouge), une entrée RGB (connexion analogue provenant d’un ordinateur), une entrée S-Vidéo, et même une entrée à composite.
Chose étonnante, un système image sur image est disponible sur ce projecteur, avec les mêmes fonctionnalités qu’on retrouve habituellement sur une télévision. Je ne suis pas certain de son utilité, mais le futur acheteur qui recherche cette fonction en sera ravi.
Mise au point
Le LS-3 ne possède pas de mise au point ou de zoom motorisé et il est un peu décevant d’effectuer une mise au point manuelle, car l’idéal est d’être tout près de l’écran et d’utiliser la télécommande pour faire des micros ajustements. Dans ce cas-ci, il faut utiliser des jumelles ou une 2² paire d’yeux pour obtenir un résultat optimum. La qualité de la lentille et de ses composantes étant supérieure à la moyenne, il est possible d’effectuer des micros ajustements, et ce, même en mode manuel grâce au mécanisme très robuste de la lentille. Le zoom par contre n’est pas facile d’accès et ne comporte aucun mécanisme pour aider à l’ajuster. Combinée au peu d’espace entre la boîte et le mécanisme de mise au point, cette opération s’avère passablement laborieuse. Il ne fut pas nécessaire de retoucher à la mise au point tout au long du séjour du projecteur, duquel de longues périodes de visionnement se sont rattachées.
Menus
Une vision 20/20 sera requise afin de lire le menu, car les caractères sont de taille réduite. Il y a néanmoins une multitude d’ajustements possibles, dont un contrôle de l’intensité RGB qui demande souvent une recherche Internet afin de trouver un mot de passe pour le débloquer. Ce n’est pas le cas ici et les amateurs d’ajustement seront comblés. Il est même possible d’accéder au CMS (Color Management System) via un câble RS-232 et un logiciel disponibles chez Runco.
Le LS-3 inclut dans ses menus un vaste choix pour l’ajustement de la température (Kelvin). J’ai préféré le mode natif car le réglage 6500 k était un peu trop chaud, de par son excès de rouge. Il est possible de choisir parmi plusieurs tables de température, incluant 5500, 6500, 7500 et 9300 kelvins, allant du plus chaud (5500) au plus froid (9300).
Décrire la multitude de menus disponibles serait fastidieux et je vais plutôt m’attarder aux plus importants.
La puissance de la lampe est disponible en 2 modes de sorties : économie (180 W) et performance (230 W). Je préfère nettement le mode performance car l’image est tellement brillante que je croyais posséder une télévision plasma de 110 pouces dans ma salle ! Par contre, il faut sacrifier un peu de quiétude car le bruit généré est somme toute important. Je recommande d’essayer le mode économie en premier, car débuter un visionnement avec la lampe à sa pleine puissance rend le mode économie un peu moins intéressant. Il faut également que l’utilisateur de la pleine puissance de la lampe diminue de moitié la longévité de la lampe, laquelle est prévue durer en moyenne 4 000 heures en mode économie.
Plusieurs ajustements de contrôle automatique des contrastes sont offerts, soit les modes SatCo (amélioration de la brillance dans les zones de gris), Adaptative Contrast (amélioration des zones sombres en calculant la moyenne de la luminance) et surtout le Constant Contrast qui utilise l’iris dynamique afin de maximiser le niveau de contraste. Il y a 2 mémoires disponibles pour l’utilisateur et une troisième propose deux modes ISF (Image Science Fondation) de jour-nuit, selon la lumière ambiante.
J’ai préféré le gamma 2.2 avec le mode natif de la table de température, car cette combinaison me donna le meilleur résultat en termes de profondeur de champs et en justesse des couleurs. J’aurais aimé avoir un peu plus de temps d’utilisation, surtout avec un équipement qui m’aurait permis d’effectuer des mesures plus précises afin d’extraire tout le potentiel du projecteur, mais la calibration en sortie d’usine est tellement bonne (le sigle ISF est visible à l’écran lors de la mise en marche du projecteur), que je n’ai pas ressenti le besoin d’aller emprunter un tel équipement. C’est tout dire sur la qualité du LS-3. Un menu de Test Pattern est par contre disponible, mais je recommande d’utiliser un disque de calibration avec la source au choix de l’utilisateur, en format Blu-ray de préférence.
Performance
En ce qui a trait à l’exploration de différents médias, j’ai utilisé un enregistreur personnel HD, un lecteur universel Oppo-83 et une console PS-3. Afin d’éliminer certaines variables, j’ai branché le projecteur directement dans les appareils concernés, en vue de tester le processeur Vivix du LS-3. En mode 480i en provenance du câble, inclus dans ses ajustements, un menu complet pour la netteté (horizontale, verticale et en diagonale) est offert. Il est également possible d’ajuster les effets de halo. Par ailleurs, l’image est de bonne qualité, mais il faut plusieurs ajustements afin de rendre un signal de basse qualité à un niveau acceptable. Je doute un peu par contre que les acheteurs de ce projecteur l’utiliseront pour écouter la télévision en définition standard, mais il faut quand même mentionner les limitations de ce format. Le processeur Vivix du Runco effectue quand même un très bon travail au niveau de la résolution, de la qualité des couleurs et de l’absence de bruit vidéo.
Télévision par câble en mode 1080i
J’ai visionné des enregistrements de l’émission Découverte de mon PVR-HD sur la série Britannique, La Terre. Dans cet épisode particulier, l’effet 3D était saisissant. Chaque détail du paysage était représenté de façon naturelle, avec une justesse des palettes de couleurs. Les effets de ralenti, avec des reptiles qui cherchent un endroit où se cacher, sont particulièrement bien définis et j’avais l’impression de pouvoir les toucher, tellement ils semblaient littéralement sortir de l’écran.
Les amateurs de sports à mouvements rapides seront comblés. Le football en haute définition est un sport exigeant pour tout projecteur ; les grands mouvements de caméra créent souvent des effets indésirables au niveau de la fluidité de l’image et cela rend l’expérience utilisateur pénible. Le processeur Vivix du Runco effectue un travail remarquable à ce niveau, car je n’ai eu aucun problème de ce genre tout au long du visionnement. Que ce soit de jour ou de soir, les joueurs étaient toujours en focus, surtout lors d’une fin d’après-midi où la moitié du terrain est éblouie par le soleil.
Lors de la présentation des joueurs dans une partie de hockey, j’ai eu de la difficulté à distinguer l’arrière-plan noir du cadre de la toile, tellement les noirs sont profonds. Pendant la partie, les transitions entre le blanc et le noir sont particulièrement difficiles pour un projecteur, et le Runco s’en est acquitté avec un sans faute. L’image est brillante sans pour autant perdre de détails sur la glace ou dans la foule. Encore une fois, il n’y a aucun effet saccadé lors du mouvement rapide des joueurs et de la caméra.
Films de divers formats
Dans Seul au monde, qui contient nombre de scènes ardues, j’ai volontairement changé le réglage du lecteur Oppo pour sortir l’image en 1080i, et ce, afin de vérifier la qualité de désentrelacement du LS-3. Comme pour la HDTV, le rendu des couleurs, la netteté, la profondeur du champ et surtout, le niveau de détails dans les scènes sombres, démontrent la qualité de l’iris dynamique qui est imperceptible, tant au niveau sonore que de l’exécution. Avec cette technologie, il y a souvent un certain laps de temps où il est possible de voir les effets de changements de contraste. Mais pas avec le projecteur LS-3, qui fait un travail remarquable à ce niveau.
Avatar, ce film où la qualité d’image est une référence, fut un délice à visionner. L’effet de profondeur, surtout lors du plongeon des oiseaux géants dans le néant, m’a plongé dans l’action et j’avais vraiment l’impression de tomber dans le vide. Les couleurs sont superbes et naturelles. Aucun effet saccadé n’est visible tout au long des nombreuses scènes à mouvements rapides.
Dans le film, Pirates des caraïbes, plusieurs scènes de tortures sortent de façon impeccable, notamment dans les trois premiers chapitres, alors que les scènes sombres se succèdent dans une tempête avec de nombreux éclairs et des paysages éclatants avec fond d’océan. Le LS-3 ne montre aucun signe d’essoufflement, sauf pour de rares exceptions où j’ai pu observer une perte de détails au niveau du contraste dans le ciel nuageux.
Dans le film Dracula, sur DVD en format Superbit, le noir et blanc ainsi que les scènes de nuits rendent la vie difficile à beaucoup de projecteurs. Quoique la limitation de ce format soit perceptible, plusieurs scènes semblent vraiment en HD, ce que je n’ai jamais observé avec d’autres marques de projecteur, même avec mon vénérable CRT. La transition entre les scènes de jour et de nuit met en valeur la qualité du processeur Vivix ainsi que l’iris dynamique.
Conclusion
Runco, pour sa première aventure dans le monde des projecteurs abordables, a réussi sa mission de nous offrir un produit ayant de solides performances à la sortie même de la boîte, ainsi qu’une qualité de construction irréprochable. Son image très brillante et son excellent contraste sont une combinaison qu’on ne rencontre pas souvent dans un projecteur de ce prix. Prenez donc rendez-vous chez le distributeur le plus près de chez vous, car une petite démonstration est de mise.
RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX:
Projecteur LS-3
Prix : 5 599 $ US
Garantie : 2 ans, pièces et main d’œuvre, dont 1 000 heures ou 6 mois pour la lampe. Ceci inclut également un support téléphonique 24h/24. Le client est responsable de payer les frais d’envoi lors d’une réparation.
Lentille de type Short Throw
Prix : 1 000 $
Distributeur :
Griffin Audio, Tél. : 514.945.8245, www.griffinaudio.ca
Points positifs :
• solides performances à la sortie même de la boîte ;
• prix alléchant ;
• image très brillante
Points négatifs :
• bruyant en mode performance ;
• demande une lentille optionnelle pour une petite salle.
Médiagraphie
Avatar, Blu-ray
Cast Away, Blu-ray
Dracula, DVD Superbit
Pirates des Caraïbes, Blu-ray
Hockey, Baseball, Football, HDTV
Découverte, HDTV