Le nouveau disque Sérénades tchèques selon Daniel Myssyk

Montréal 19 octobre 2012 – Avec ce nouvel enregistrement, sous étiquette Fidelio, Appassionata poursuit son travail d’interprétation d’œuvres du répertoire romantique tchèque.  Ce disque réunit la Sérénade en mi majeur de Dvorák, œuvre intimiste, poétique et riche en inventions mélodiques ainsi que la Sérénade en mi bémol majeur de Josef Suk, œuvre lumineuse et vivante.  Le Nocturne de Dvorak qui évoque autant Wagner par ses couleurs sombres que Beethoven ou Brahms conclut ce nouvel enregistrement.

Sérénades tchèques, second album d’Appassionata, s’inscrit dans la veine d’Idyla, notre premier opus. Dvorak et Suk y sont à l’honneur dans des oeuvres romantiques et intimistes. Tour à tour expressives et enjouées, ces sérénades évoquent des climats chers aux Romantiques. Les rassembler constitue pour moi une façon de rendre hommage à Dvorak, dont Suk était l’élève. Cela permet aussi la comparaison : l’élève aurait-il dépassé le maître? Le mieux est peut-être de reconnaître les particularités de chacune et de comprendre comment Dvorak aura su insuffler une telle inspiration à son protégé.

À travailler et retravailler ces sérénades, on en arrive à croire qu’il est possible de vraiment se rapprocher de l’esprit des compositeurs. Le rapport étroit que l’interprète tisse avec une oeuvre qu’il côtoie sur le long terme contribue à créer ce rapprochement. Nos séances d’enregistrement ont permis de vivre une osmose similaire à ce que les gens de théâtre, qui passent des semaines à répéter avant la première, éprouvent au contact des grandes oeuvres dramatiques.

Sérénades tchèques a pris forme dans la magnifique église historique de La Prairie. L’atmosphère était propice à un travail de fond, à la fois très concentré et détendu. Le climat était en place pour une rencontre musicale riche et dense. Lorsque je travaille avec les musiciens d’Appassionata, je suis particulièrement à l’affut du fondu sonore, des textures changeantes et de l’élan à donner en fonction des différentes sections. J’aime soigner les fins de phrase où tout est si fragile, les transitions où tout peut basculer ou les ritardandos, spécialement dans la musique tchèque, qui sont si délicats.

A l’écoute du CD, je me remémore un fort investissement personnel et collectif. Pour ma part, j’en garderai longtemps un souvenir vibrant. C’est sur cette pensée que j’aimerais terminer en remerciant du fond du coeur les musiciens d’Appassionata pour leur contribution exceptionnelle à cet enregistrement.

(Source Appasionata)

http://www.appassionata.ca