Julia_Lezhneva_alleluia_203_06_03_Montréal, mars 2013 On dit souvent que tel artiste est “né pour chanter”, mais cela a rarement été aussi littéralement vrai que dans le cas de la soprano russe Julia Lezhneva. Son avenir de cantatrice lyrique a été prédit dès qu’elle est arrivée au monde, en décembre 1989, dans un hôpital de l’ile russe de Sakhaline.

Quiconque a assisté à la ravissante interprétation qu’a donnée Julia Lezhneva de Fra  il  padre de  Rossini  au  Classical  Brits  de  2010,  ou  qui  a entendu ses premiers enregistrements  pour le label Naive, comme son disque primé d’airs de Rossini ou Ottone in Villa de Vivaldi, n’aura pas besoin d’être convaincu  des facultés  déjà impressionnantes  de la jeune soprano  de vingt- trois ans. Alleluia, son premier CD pour Decca disponible le 12 mars prochain est une anthologie  de motets de Vivaldi, Haendel,  Porpora  et Mozart qui semble  destiné  à devenir  l’un des évènements musicaux de 2013.

“J’ai enregistré le CD à Barcelone avec Giovanni Antonini et Il Giardino Armonico. L’idée de faire des motets est venue de l’Exsultate jubilate de Mozart, qui est pour moi une œuvre spéciale, car je la chante depuis de nombreuses  années. “Au départ, nous pensions  enregistrer  un album entièrement  consacré  à Mozart; mais, après  avoir  exploré  les motets  sacrés  avec  Giovanni  Antonini,  j’ai été  complètement  séduite  par l’idée  de prendre un motet de quatre des grands compositeurs  du XVIIIe siècle et de montrer l’évolution  stylistique  du genre:  de Vivaldi  et Haendel,  à l’époque  baroque,  à Mozart,  en passant  par le style ‘galant’  contrastant  de Porpora.”

Malgré ses origines russes, c’est la musique européenne  des périodes baroque et classique qui l’a toujours le plus attirée. Elle l’attribue en partie au fait d’avoir entendu l’album Vivaldi de Cecilia Bartoli quand elle était très jeune  –  “il  m’a  fait  vraiment  une  immense  impression,  parce  que  je  n’avais  encore  jamais  entendu  de colorature”  –, mais elle trouve aussi que “ma voix m’a toujours montré que la musique russe n’est pas idéale pour moi, alors que je chante le répertoire baroque sans effort. Quel que soit le style ou la période, il semble qu’elle ait été prédestinée à chanter. Ses parents, Alfiïa et Mikhaïl, étaient tous deux d’éminents géophysiciens
– des géologues qui étudient les propriétés physiques de la Terre – et voulaient qu’elle suive leurs pas professionnels,  mais Julia a compris instinctivement  que son avenir serait dans les arts et la musique.

Julia obtient un diplôme du Collège académique de musique du Conservatoire  de Moscou en 2008. Puis, pour avoir une perspective plus internationale,  elle s’inscrit à l’Académie internationale  de la voix de Cardiff, où elle

étudie sous la tutelle du ténor gallois chevronné, Dennis O’Neill, grâce au généreux Programme Kempinski de soutien aux arts. “J’étais si timide, et je n’avais jamais vécu à l’étranger, dit-elle. C’était un grand pas en avant dans ma vie. Mais travailler  avec Dennis est l’une des meilleures  expériences  que j’ai eues. C’est un grand homme, son cœur et son âme sont pleins de générosité, et c’est un fabuleux professeur, qui chante encore magnifiquement.  Je suis si heureuse d’avoir eu la chance de le rencontrer et d’étudier avec lui.”

Elle  a travaillé  avec  Europa  Galante  et Fabio  Biondi  pour L’Oracolo de  Vivaldi, est  apparue  avec  Philippe Jaroussky  et I Barrochisti, sous la direction  de Diego Fasolis,  a donné des récitals avec J.C. Spinosi et son Ensemble  Matheus,  a chanté avec le Cleveland  Orchestra  dirigé par Franz Welser-Moest  et avec le Mostly Mozart Festival Orchestra sous la direction de Louis Langrée. Elle a chanté en tournée et enregistré Ottone in Villa de Vivaldi avec Il Giardino  Armonico,  remportant  le plus grand succès, et prévoit des concerts  en 2013 avec René Jacobs, Sir Roger Norrington et Giovanni Antonini.

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