Tim Woods

Earwig Music, CD 4962

Tim Woods est un vieux routier qui chante et joue de la guitare, de bord en bord des États-Unis, depuis plus de vingt-cinq ans. « Ça dispose un homme!… » Et puis, quand j’ai écouté sa musique et sa voix pour la première fois, ma foi, j’me suis dit que ça sonnait bien à l’oreille et à l’âme !… L’artiste et musicien dit que lorsqu’il a commencé ce projet, Blues Sessions, il ne savait pas comment ça finirait, qu’il avait un rêve, une vision pour le départ, avec une drive pour parachever cet album imprégné de tradition bien vivante. Ce disque se voulait aussi comme un hommage à tous ces grands artistes et praticiens du blues. Ce musicien d’expérience, qui en est à son premier album, démontre la passion, l’écoute, la créativité, au travers de ce DC fort réussi. Il possède une voix et une musicalité toutes naturelles, avec beaucoup de swing et s’entoure de musiciens et de légendes, dont plusieurs n’ont plus besoin de présentation. Par exemple, sur Bad Whiskey & Cocaine, il seconde à la guitare, David « Honeyboy » Edwards, ce pionnier des débuts du blues, contemporain de Robert Johnson, qui chante et joue son blues traditionnel, à la guitare, avec accompagnement d’harmonica et de batterie. Le disque a de ces arômes acoustiques, de ces sonorités de blues de campagne, tel ce Spoonful de Willie Dixon qu’interprète Woods dans un combo de deux guitares et batterie. C’est la simplicité savoureuse !… Roots can’t do you no harm !… Des racines électriques, il y en a aussi, notamment ce Clarksdale Boogie, un instrumental avec orgue, basse, drums et les guitares de Big Jack Johnson et Tim Woods qui s’en donnent à cœur-joie. Une épice secrète de ce disque qui sonne bien, est évidemment ce vieil accent du bluesman noir du Mississippi qui vient s’infuser, ici et là, telle une odeur terrienne dans un walking blues, inlassablement lent. L’interprétation et les arrangements de l’inspirante chanson It Don’t Make SenseYou Can’t Make Peace de Willie Dixon, avec entre autres, claviers et violon m’a « reviré à l’envers »… Toutes ces reprises de ces bluesmen auteurs, rendues, ici avec grande appréciation, savoir-faire et complicité, m’émeuvent ! Serez-vous les prochains ? Je vous le souhaite !… Si vous aimez le blues, plus spécialement le « blues revival » des années soixante, mis à l’avant-plan par les vieilles légendes du genre et pratiqué par les jeunes coqs !… Sinon, je vous suggère de vous laissez vous apprivoiser ! ! ! À mon avis, le jeu en vaut la chandelle et enrichit le temps que l’on y consacre !… Et puis, beaucoup d’autres invités et légendes du blues sont venus, John Primer, Bob Stroger, Aaron Moore… Seize invités spéciaux en tout, pour un rêve qui a plutôt bien tourné ! Une musique pour le cœur, par des gens de cœur !…

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