Par Michel Donais, chef bloguiste chez Fréquences –
Album : The LHI Years: Singles,
Nudes & Backsides (1968-71)
Artiste : Lee Hazlewood
En Test : 2012 Vinyle RSD double en encart avec nus louches
Étiquette : Light In The Attic, LITA, 084
Light In The Attic, je vais le répéter à chacun de mes articles parlant de leurs disques, c’est mes chouchous ! Ils vont juste pousser la barre un peu trop loin à chaque fois, juste parce que c’est amusant. La pochette de ce disque est un consommé de malaise, avec Lee plus geek que jamais, entouré de filles torse nu le regardant. Juste pour la pochette, c’est trop beau. Mais on ne parle même pas de l’album lui-même !
Lee Hazlewood, c’est un chanteur country-pop des années 1950-1970 qui a roulé sa bosse la moitié d’un siècle en continuant de produire de gauche à droite. C’est un compositeur hors pair, dont les chansons sont jouées partout, du classique au punk rock au métal. C’est aussi un producteur de génie, qui a travaillé avec Duane Eddy et Nancy Sinatra, cette dernière lui laissant beaucoup du crédit pour sa sonorité country-pop-bonbon. On peut comparer Lee Hazlewood avec Lou Reed et Leonard Cohen : les trois sont des superbes compositeurs, ont des voix reconnaissables parmi mille, font dans les chansons dites marginales. Mais où Reed faisait dans New York, Cohen dans l’amour, Hazlewood faisait dans le Country. On lui a collé une étiquette de saccharine underground qui lui sied parfaitement bien.
Ok Michel tu exagères, on ne connait pas Lee Hazlewood ! Je donne deux simples exemples : avec Nancy Sinatra, c’est lui qui a composé et produit These Boots Are Made For Walkin ; et si je parle de Duane Eddy, il a coécrit et produit Peter Gunn. Pas encore convaincus ? Ce n’est pas Phil Spector qui lui a donné un contrat de disques, c’est Hazlewood qui a donné un contrat de disques à Spector !
Et ce disque ? C’est plein de chansons solos, de duos, chansons interprétées par Lee Hazlewood lui-même pendant la période qu’il possédait sa propre étiquette de disques. C’est des chansons jouant autant sur les radios AM de country du temps que de musique pop commerciale. Ce ne sont pas des chansons flamboyantes, ce sont des chansons relax, sympas, à texte. C’est des chansons qui ont ses adeptes et convertis, qui donnent le goût de découvrir encore plus le sympathique, talentueux et ergomane personnage. Ça donne le goût de vouloir écouter toute sa discographie et ses collaborations.
Pour la qualité ? Un peu de bruit de fond, parfois de l’écrêtage numérique, un peu de compression, comme LITA le fait habituellement. Mais une déférence presque maladive envers le matériel source. On a l’impression que Lee Hazlewood ne pourrait sonner mieux de sa vie, peu importe la qualité de disque qu’on récupère. C’est la compilation qui a servie de point de départ à la douzaine d’offrandes que LITA a réalisée sur Hazlewood, toutes méticuleusement traitées pour notre plus grand plaisir et ceux des admirateurs.
Et pour la postérité. Il y a dix ans en ce jour, le 4 août 2007, Lee Hazlewood est décédé des suites d’un cancer du rein, après une longue carrière et une belle vie mouvementée, comme il l’aimait. Il a pu apprécier en fin de vie le renouveau de sa carrière, d’être devenu un phénomène et d’avoir des admirateurs lui vouant un culte à lui et à sa musique. Merci, M. Hazlewood ! Merci pour tout !
Acheter le disque vinyle double chez Fréquences