RPWL • Crime Scene

Yogi Lang (voix, claviers) et Kalle Walner (guitares), les cofondateurs du groupe RPWL et incidemment les L et W de l’acronyme, poursuivent la route et nous proposent le neuvième album de la formation, Crime Scene. Cette fois, on y intègre un nouveau bassiste, Markus Grützner. Le batteur des années précédentes, Marc Turiaux, est également toujours présent.

Si le premier album God has failed (2000) flirtait avec le groupe culte Pink Floyd avec un peu trop d’insistance, la suite a plutôt misé sur un crossover prog recherché et évolutif. Quatre ans après Tales From Outer Space (2019) et une éprouvante pandémie, nous étions évidemment plus que prêts à découvrir une nouvelle mouture de ce groupe chéri que nous apprécions tant, et ce, depuis près de 25 ans déjà. Si les paroles fantaisistes de l’opus précédent affichaient une touche baroque, il en est tout autrement de celui-ci.

Les textes sont parfois morbides, côtoyant la folie et la noirceur de l’âme humaine alors qu’il est question de perversion et de tueurs en série. Lang revient donc à un contenu sombre et cru, univers qu’il connaît bien. La griffe musicale, reconnaissable entre mille, continue de surprendre par ses prouesses et ses nombreuses surprises. Le quatuor continue d’alterner, comme à son habitude, les parties chantées et instrumentales avec une régularité quasi métronomique.

Les notes, accords et harmonies sont sans faiblesse et toujours d’une précision chirurgicale. L’introduction de 8 min, Victim Of Desire, annonce déjà, par son originalité et ses mélodies recherchées, un album qui vraisemblablement a été peaufiné. La suite nous ramène en terrain de connaissance avec ses thèmes variés, sa rythmique bien équilibrée, la voix douce et expressive de Yogi Lang, ses claviers complexes et multidimensionnels, la guitare stratosphérique de Walner, qui reproduit avec réalisme chaque émotion, et l’ensemble harmonique toujours parfaitement en phase.

Aucun doute, la musique de RPWL est précise et efficace. Rien n’est laissé au hasard, mentalité germanique oblige ! La suite épique King of the World, qui dure 13 min est d’une beauté rare et nous ramène aux confins les plus classiques du rock progressif. Cela débute par une longue introduction à la basse, accompagnée de sonorités jazzy pour, enfin, se donner à fond dans des sonorités symphoniques recherchées. D’une architecture complexe et fouillée, Crime Scene, comparable aux meilleurs albums de la série, est le reflet d’un groupe mature, sérieux et évolué, qui continuera de marquer avec grâce la scène progressive pour encore de bien belles années !

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https://rpwlband.bandcamp.com/album/crime-scene