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L’ultra haute définition : on fait le saut ?

L’an dernier, j’ai décidé d’améliorer la spécification globale de mon cinéma maison aux normes de THX et SMPTE. Depuis le premier jour, il est passé du format HD au format 3D, puis j’y ai ajouté un projecteur Darbee Vision en plus de diverses mises à niveau au caisson de sous-graves (subwoofer), aux enceintes acoustiques et à l’écran de projection, tout en respectant les normes Dolby Atmos et DTS:X. La dernière mise à jour concerne la définition d’image UHD avec gamme de couleurs élargie et la plage dynamique étendue (HDR - High Dynamic Range), à l’aide d’un projecteur X750R de JVC. Imaginez ma surprise lorsque j’ai appris que JVC a récemment introduit le nouveau projecteur RS520 (également connu sous le nom de X770R, lequel ajoute deux années de garantie, justifiant ainsi la différence de prix).

Le problème, pour moi, est que j’ai tout récemment fait une mise à niveau de mon vidéoprojecteur. Dois-je vraiment passer à un autre nouveau projecteur ? Même sur papier, la différence est marginale. Par contre, ce qui est sur papier ne reflète pas nécessairement ce qui en est dans la pratique.

L’apparence du RS520 de JVC est identique au modèle précédent. Les deux mêmes entrées HDMI, aucune entrée analogique et la liste de similitudes s’allonge. Tout est, à vrai dire, identique aux modèles des dernières années – le décalage de la lentille, le zoom, le focus et même le bouchon d’objectif motorisé – rendant la mise en place un jeu d’enfant. L’inclusion de quatre pieds réglables (au lieu de deux comme sur la plupart des projecteurs) rend l’installation du projecteur tout à fait facile. En utilisant ces pieds, vous pourrez ajuster la distance, l’oscillation et la stabilité de l’appareil de la façon la plus précise possible.


La technologie e-shift de JVC décale les sous-cadres de 0,5 pixel verticalement et horizontalement pour obtenir quatre fois la densité de pixels du contenu original. C’est donc visuellement plus proche d’un 4K entrelacé par opposition au 4K d’origine. Appelez ça comme vous voulez, que ce soit Faux-K ou 4K-léger, c’est le résultat final qui compte… et nos yeux effectuant une rétention temporelle d’images, la différence entre le vrai 4K versus le e-Shift 4K (version 4) est quasiment indiscernable pendant la lecture d’images en mouvement. Très honnêtement, sauf sur des images fixes et des scènes de mouvements très lents, dans la plupart des cas, je ne peux pas faire la différence entre le e-Shift 4K par rapport à un 4K d’origine sauf si c’est une comparaison A / B.

Également présent sur ce projecteur, à l’instar de tout projecteur JVC D-ILA, un système de ventilation en forme de U, où les flux d’air entrant et sortant sont situés à l’avant du projecteur, ce qui permet de le monter aussi loin dans la salle que vous le souhaitez par opposition à la distance de 12 po (30 cm) nécessaire à la plupart des projecteurs.

La technologie 4K ou UHD
Comme je l’ai mentionné dans mes différents commentaires sur divers forums de discussion, ou sur Twitter (@davidsusilo), ainsi que dans divers articles écrits pour l’ISF (Imaging Science Foundation) et THX, la vidéo 4K / UHD offre plus qu’une simple augmentation de la résolution d’image. Parmi les autres améliorations se trouve une colorimétrie élargie (espace couleur) ou wide colour gamut (colour space). Une gamme de couleurs élargie signifie que l’image qui en résulte est en mesure d’inclure une palette de couleurs plus précise. La télé HD utilise une gamme limitée de couleurs qui est définie par la recommandation ITU 709. Pour la norme UHD, l’ITU a défini une très large gamme de couleurs dans le cadre de sa recommandation 2020 et le système Ultra HD Blu-ray Disc a adopté REC 2020 comme « encadrement » pour transmettre une large gamme de couleurs plus importante. Cela ne signifie pas que les films sortis sur disques Ultra HD Blu-Ray seront effectivement créés pour être affichés à l’aide de la gamme complète de couleurs REC 2020. Plutôt, la gamme de couleurs peut être supérieure à REC 709 et jusqu’à un maximum de ce qu’offre la gamme de couleurs définie par REC 2020. Pour l’instant, et pour l’avenir à court terme, les studios de cinéma prévoient sortir leurs titres Ultra HD Blu-ray à l’aide de la gamme de couleurs déjà utilisée par l’industrie du cinéma numérique intitulée DCI-P3. C’est ce que vous voyez dans les salles de cinéma locales.

Bien que le RS520 de JVC ne puisse pas reproduire la pleine gamme des couleurs de la REC 2020, c’est le seul projecteur, dans cette catégorie de prix, qui présente des dispositions spécifiques pour soutenir à 100 % la colorimétrie DCI-P3. Par contre, si vous êtes déterminé quant à votre désir d’un projecteur 4K d’origine qui peut aussi offrir une gamme de couleurs DCI-P3 complète, vous devrez alors choisir le VPL-VW1100 de Sony à 30 000 $. Cependant, afin de reproduire la gamme de couleurs de DCI-P3, on utilise un filtre et, dans le cas du VW1000 de Sony (et la mise à niveau au VW1100), ce dernier cause une certaine perte de lumière avec l’image projetée, soit environ 23 % plus faible avec le filtre en place, tandis que le RS520 de JVC ne perd que 5 % de luminosité.

La plage dynamique étendue – une question de contraste
Le HDR, ou la plage dynamique étendue, est la deuxième des améliorations introduites avec la vidéo UHD. À peu près tous les films déjà annoncés pour publication sur disques Ultra HD Blu-ray supporteront le procédé HDR et même Netflix le supportera. Cependant, il y a des questions importantes en ce qui concerne la façon dont un projecteur prendra en charge le contenu en HDR, et ce, parce que les spécifications UHD HDR ont adopté des caractéristiques qui supposent l’utilisation d’écrans à ACL et OLED très lumineux, où la luminosité maximale de l’image sera très brillante (p. ex. 1 000 NITS ou près de 300 pi-L).

L’industrie du cinéma numérique commerciale, par contre, a établi une version commerciale de la technologie HDR qui a de beaucoup plus faibles exigences quant aux niveaux de luminosité maximaux qui seraient applicables au cinéma maison, mais ce n’est pas ce qui sera utilisé en ce qui a trait aux sources vidéo des consommateurs. La question est : bien que JVC (et Sony) dit supporter la technologie HDR sur certains de ses nouveaux projecteurs, sera-t-il possible de calibrer ces projecteurs pour obtenir des résultats satisfaisants lorsque branchés à une source 4K / UHD offrant la vidéo en HDR activée ?

La réponse est oui. Dans le cas du D-ILA RS520 de JVC projeté sur mon écran de 96 po à rapport de 21:9 Stewart Studiotek 130 G3, le projecteur peut présenter de très bons résultats HDR en utilisant le préréglage Gamma D, le réglage de la tonalité de l’image à 16, le niveau des noirs à 5 et le niveau de luminosité à 6. L’année dernière, ce préréglage était automatiquement sélectionné lorsque le projecteur détectait du contenu de norme HDR10 dans une de ses entrées HDMI 2.0a, ce qui est toujours le cas lorsque je fais la lecture du film Underworld UHD BD (ou pratiquement n’importe lequel de mes titres UHD BD) en utilisant le lecteur de BD Panasonic UB900 UHD (ou n’importe quel lecteur UHD BD, d’ailleurs).

Cette année, le projecteur va aussi automatiquement changer l’espace de couleurs de REC709 à BT2020. Plus besoin de se rappeler de le faire en fonction de ce qui est visionné. En outre, avec le lancement prochain du Hybrid Log Gamma (HLG) utilisé pour la diffusion UHD (confirmé pour le Royaume-Uni et le Japon à partir de cette année, suivi des États-Unis, puis probablement du Canada), le projecteur dispose également d’une gamme de couleurs HLG prédéfinie qui sera alors automatiquement activée chaque fois qu’un programme HLG sera détecté.

Les sources de vidéo HD traditionnelles sont encodées à 8 bits par couleur tandis que la norme pour les utilisations UHD est à 10 bits par couleur. La version HDR de Dolby est en option sur les disques Ultra HD Blu-Ray et lorsqu’elle sera offerte, elle fournira des métadonnées ayant une profondeur de couleurs de 12 bits pour le contenu HDR. Le D-ILA RS520 de JVC est le seul projecteur doté d’une voie d’accès complète de 12 bits de l’entrée HDMI à l’image affichée. Les panneaux D-ILA (LCoS) utilisés par JVC supportent la résolution de couleurs à 12 bits, et le traitement du signal au sein de ces projecteurs prend aussi en charge les images à 12 bits. Même si ces projecteurs JVC ne comprennent pas le traitement Dolby Vision, avoir un support complet pour les images à 12 bits peut s’avérer utile étant donné que les normes vidéo 4K/UHD et les sources vidéo évolueront dans les prochaines années (tout comme la prise en charge du Dolby Vision), si jamais JVC choisit de se joindre au mouvement, il s’agira seulement d’une question de mise à jour du firmware (basé sur un récent bulletin d’information de Dolby).

Intégration facile à la domotique
Ce projecteur JVC doté d’une prise Ethernet peut donc être contrôlé par un système Control4 ou par tout autre système domotique de votre choix. Un logiciel de calibration automatique est offert gratuitement par téléchargement et, étonnamment, même après avoir utilisé un colorimètre abordable Datacolor Spyder, le résultat final a été tout à fait adéquat. En fait, le résultat final était plus précis que les préréglages THX et BT2020 d’usine. En tant que spécialiste de la calibration, j’ai été surpris que les préréglages THX et BT2020, avec un peu de réglages généraux, mènent à un résultat assez précis. En fait, c’est le projecteur plus précis que j’ai jamais testé jusqu’à présent. Bien sûr, pour la plus grande exactitude, une calibration professionnelle demeure requise.

La convergence est pratiquement percutante dès le déballage de l’appareil, ayant à passer moins de 15 minutes pour parfaire celle-ci, ce que je n’ai pas vu depuis un certain temps autrement que sur d’autres projecteurs de JVC. En fait, j’ai calibré un projecteur de plus de 50 000 $ pour lequel j’ai mis plus que quelques heures pour y arriver. Pour moi, ce n’est pas tant d’avoir la convergence conforme dès la mise en marche ou autre, mais cela indique qu’un contrôle de qualité fort adéquat est effectué par JVC à leur usine. Pas étonnant qu’elle nomme son système de livraison Image de précision 4K.

La luminosité
Par ailleurs en ce qui a trait à la luminosité, le D-ILA RS520 l’a améliorée encore plus (par 100 ANSI Lumens), ce qui se traduit en une performance HDR améliorée en luminosité tout en conservant la performance de détail des noirs… quelque chose qui me tient à cœur. Avec une luminosité de 1 400 lumens utilisant une ampoule de 265 watts (basée sur des mesures de performances réelles, et non sur les revendications du fabricant), je peux facilement visionner un film avec la plupart, sinon toutes, de mes lumières allumées. Il est toutefois malheureux qu’un émetteur 3D, au prix de 150 $, nous soit vendu en option pour avoir accès à une présentation 3D. J’ai aussi constaté que le prix, de 200 $ la lunette 3D, est très élevé ces jours-ci. Pas étonnant que l’industrie commence à mettre fin de façon inattendue aux écrans 3D. Peu de familles sont prêtes à payer 1 000 $ de plus pour un émetteur et quatre paires de lunettes.

Conclusion
Dans l’ensemble, le D-ILA RS520 de JVC est un projecteur UHD de première classe, étonnamment abordable, offrant des niveaux de noir et de luminosité inégalés par tout autre projecteur, même au double de son prix. Pourquoi devrait-on adopter la technologie UHD ?

Considérons le fait que les câblodiffuseurs, Netflix, Amazon Prime et Crave commencent déjà à diffuser en UHD sur plus des 120 titres, et que plusieurs disques Blu-ray sont présentement offerts pour au delà de 200 autres titres en plus des titres qui se pointent à l’horizon uniquement pour cette année, l’offre de contenu UHD est maintenant au rendez-vous. Ajouter à cela, le fait que plusieurs fabricants de projecteurs cinéma maison et de téléviseurs qui sont sur la clôture quant à l’adoption du format UHD, feront fort probablement le saut vers cette technologie dans un avenir assez proche, un projecteur UHD relativement abordable tel que celui présenté par JVC dans ce banc d’essai est sans doute un excellent choix. D’ailleurs si vous faites le saut dès maintenant, vous obtiendrez un meilleur retour sur votre investissement en matière de technologie UHD avant l’arrivée de toute autre prochaine technologie.

RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX
Prix :
8 499 $
Garantie : pour le projecteur, 4 ans, pièces et main-d’œuvre et pour la lampe, 1 an ou 1 000 heures (selon la première éventualité)
Fabricant/Distributeur : JVC / Kenwood,
Tél. : 905.670.7211, cajvckenwood.com

Matériel utilisé pour ce banc d’essai
Projecteur JVC D-ILA RS520 ;
Lecteur Blu-ray Panasonic UB900 UHD ;
Récepteur Pioneer Elite SC-LX701 ;
Écran Stewart Filmscreen Studiotek 130 G3 ;
Câble HDMI certifié THX de PXLgen Design (15 m) avec accélérateur HDMI PX
iidrive et lecteur Blu-ray UHD directement branché au projecteur ;
Câble de HDMI certifié THX de PXLgen Design (2 m) et lecteur Blu-ray UHD
iirelié au récepteur audio ;
Câbles d’alimentation B10 de GutWire pour tous les équipements.

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