THE OSCAR PETERSON QUARTET
A Time For Love
Live in Helsinki 1987
Mack Avenue / Two Lions,
3 disques 180-grammes, 2 DC
En ce mois de janvier encore marqué par la pandémie, il n’y a pas que de mauvaises nouvelles. Faute d’aller s’encanailler dans une salle de spectacle ou un club de jazz, ce triplé venu presque d’un autre temps vous redonnera espoir. Immense pianiste montréalais originaire de La Petite-Bourgogne, Oscar Peterson fit le saut aux États-Unis quand le puissant producteur de jazz Norman Granz l’entendit, lors d’une course en taxi. Si au hasard de vos écoutes, vous vous demandez qui accompagna le plus grand nombre d’artistes pour les compagnies de disques : Clef. Norgran, Verve où Telarc, la réponse est simple : Oscar Peterson. Au cours de sa très longue activité qui s’échelonna sur plus de 50 ans, Oscar et ses complices firent plus qu’une fois le tour de la planète, comme lors de cet arrêt à Helsinki, miraculeusement enregistrée par la radio islandaise. Plus qu’un cadeau, c’est un phénomène magnifiquement restauré qui nous est servi sous la forme de trois beaux vinyles bleus (180 grammes) ou 2 disques compacts. Saluons au passage le travail de la maison de disques américaine Mack Avenue, qui suit aussi de près la carrière d’un autre géant du piano : Erroll Garner, avec sa fondation.
Le temps du jazz, le temps des copains
Pour cette tournée, Oscar Peterson était accompagné de ses complices Martin Drew à la batterie, du contrebassiste canadien Dave Young ainsi qu’un invité de marque, l’immense guitariste Joe Pass. De ce jazz immortel qui se consomme lentement comme un whisky, ayant très bien vieilli, nous pouvons affirmer que : A Time For Love, s’inscrit au panthéon, de la note bleue. Tout l’art d’Oscar Peterson peut aisément se vérifier, amoureusement il s’entend à travers ses multiples créations et les choix ne manquent pas. Du très beau Cool Walk à Sushi, composé expressément pour ce concert, sans oublier : Love Ballade et Cakewalk. La musique classique s’invite aussi au programme avec A Salute To Bach qui pourrait faire rougir plus d’un pianiste, tellement l’ami Oscar possède son esthétique en totalité. Pour son pot-pourri, Duke Ellington, nous fûmes aux anges, tout comme avec la reprise de Walt For Debby, tirée du répertoire du regretté Bill Evans. Un immense cadeau qui vous fera oublier le froid et Omicron pour un instant. Quand le dynamisme et la chaleur sont au rendez-vous, il est impossible d’être déçu. Alléluia !