POUR UNE ÂME SOUVERAINE – A DEDICATION TO NINA SIMONE

Le nouvel album en magasin le 9 octobre

Montréal,  septembre  2012  –  « Elle  est  hors  de  toute habitude, hors de tout contrôle, hors compétition. Sa  voix  est  entre  toutes  reconnaissable  et  son esprit incontournable. Elle peut être laconique, colérique et expressive de son désespoir, de sa joie, de sa sexualité. Elle ne joue pas le jeu de l’industrie du disque, bien évidemment difficile et par trop volatile. Si elle a desiré le succès, elle a subi des pressions pour faire des hits, mais son propre son demeura toujours irrépressible. Elle avait des choses à dire, et elle n’a jamais hésité à protester. Elle était une voix noire, féminine, forte, fière à une époque où de telles icônes n’étaient pas encouragées à se faire entendre.  » Meshell Ndgeocello   dresse   ainsi   le   portrait   de   Nina Simone, à qui elle rend un vibrant hommage sur ce nouvel album, en magasin le 9 octobre.

La bassiste pourrait bien être la digne héritière de la pianiste, qu’elle a découvert au début des années1990, en écoutant “Black is the color of my true love’s hair”, un titre de Latimer Emile qui devint sous les traits de Nina Simone la voie à suivre pour toute une génération. Une phrase qui écorche le rêve d’une Amérique bon teint, une sentence qui est l’accroche de ce nouvel album au titre on ne peut plus explicite. “Pour une âme souveraine”.   La bassiste souligne par la grâce d’une poignée de classiques toute la fragilité de son aînée, toute la complexité de ce personnage, sa spiritualité qui rime avec atemporalité. De “Please  Don’t  Let  Me  Be  Misunderstood” qui  fut  composé  pour  saluer  son  esprit  rebelle  à  « Four Women », qu’elle écrivit sur quatre stéréotypes de femmes noires, en passant par “Suzanne” de Leonard Cohen et “Nobody’s Fault But Mine”, un pur spiritual. Standards sortis de la tradition comme le classique “House Of The Rising Sun” et compositions écrites par Nina Simone comme “Real Real”, ou pour elle comme “To Be Young, Gifted And Black” du génial Weldon Irvine, la palette est large, histoire de recomposer la réalité d’une artiste toute en contraste.

Meshell perçoit dans la musique de Nina Simone un encouragement pour tous ceux qui sortent des cadres.  Intimes  visions plus  que  futiles versions, elle  ne  se  lance  pas  ici  dans  un  exercice du  style «décalcomanie à la manière de»: chaque titre est réinventé, transfiguré comme il se doit, comme s’il lui appartenait. Comment faire autrement pour se montrer digne d’un tel répertoire ? Face à de telles histoires, il faut savoir les faire siennes, y poser avec subtilité des touches qui impriment une autre signature. La traditionnelle ballade “House of Rising Sun” prend ainsi des accents trépidants, “Feeling Good” joue plus sur le velours d’une voix tout (folk) soul, “Don’t Take All Night” offre l’occasion d’un duo sur le mode bluegrass avec Sinead O’Connor, l’indomptable chanteuse irlandaise qui vit et vibre au plus profond chaque mot dit, “Nobody’s Fault But Mine” reprend ses couleurs d’origine, gospel blues sublimement minimal et intensément spirituel…

Pour ce faire, dix jours à Los Angeles ont suffi dans les studios du guitariste Pete Min, ingénieux ingénieur pour donner au son cette couleur tout à la fois brute et sophistiquée. Sans prise de tête, ces prises directes rappellent la complicité entre Meshell Ndegeocello et son trio qui l’accompagne sur scène, au diapason de ses intentions : Deantoni Parks (batterie), Jebin Bruni (claviers) et Chris Bruce (guitare).

S’ajoute le souffle subtilement essentiel de la saxophoniste Tracy Wannomae, repérée dans des projets à forte dimension spirituelle (Build An Ark) ou à connotation plus charnelle (Macy Gray), comme sur “See Line Woman”. Outre Shinead O’Connor, on retrouve Lizz Wright, l’une des grandes voix du jazz tendance folk soul apparue depuis dix ans, Valérie June, la nouvelle égérie du blues rustique et organique, Toshi Reagon, héritière d’une grande lignée (The Freedom Singers) et le natif d’Atlanta Cody Chesnutt, chantre d’une soul décloisonnée. À ce festin tout à la fois nu et cru, chaque convive est judicieusement choisi pour incarner la profondeur des champs esthétiques abordés,  tous au diapason de leur maître de céans, Meshell Ndegeocello. « Je les ai choisies parce que ces voix ont toujours eu le souci de ne pas rester enfermées dans la petite boîte où elles était censées demeurer. » Toutes autant à l’image de l’irréductible Nina Simone, de sa manière de toucher à l’intime le temps d’une ballade, de crier haut et fort sa colère.

« Il s’agissait avant tout de choisir des chansons qui honorent le talent protéiforme de Nina Simone mais que je puisse connecter à ma vision. » Emblématiques, les deux classiques qui  ferment l’album, des hymnes tout à la fois intimes et universels : “To Be Young, Gifted And Black” dont le propos n’a pas pris une ride, et “Four Women”, remise en perspective par une voix sombre et sobre.

Comme une apnée dans les tréfonds de sa propre pensée, Meshell Ndgeocello se livre sans faux semblants. Une exigence que stigmatise Chris Bruce qui coproduit l’album et en signe les arrangements. « Le maître mot de ces sessions était l’authenticité. Il fallait créer un son qui nous corresponde.  Le but n’était donc pas de recréer les versions existantes, parce que nous avons estimé fortement que la seule façon d’honorer Nina serait pour Meshell pour trouver sa propre voix dans cette matière. Nina explorait et expérimentait toujours, tout à fait cathartique. Quand on connaît bien son travail et son p arcours, on se rend compte qu’elle a elle-même souvent donné de multiples versions d’une même chanson. C’était ce modèle que nous avions en tête : la créativité était la seule possibilité pour accoucher d’un résultat dont on puisse dire, finalement, qu’elle en aurait était fière. »

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