Il n’est pas rare que le texte des livrets qui accompagnent les CD soient des prodiges d’insignifiance. On y vante parfois – et même souvent – le produit avec l’entrain que l’on mettrait à proposer à la vente une bière ou une Jaguar.
Rien de tel ici. Les « liner notes », c’est JD Allen qui s’en charge. Pour expliquer sa démarche, il en appelle à Olivier Messiaen et à Schöenberg. Avouez qu’il y a de plus commodes recours! S’il cite ces influences, il s’empresse de dire que sa démarche est surtout celle d’un musicien de jazz pour qui le blues et l’improvisation sont les sources premières.
Qu’en est- il de ce disque. Après plusieurs écoutes, il m’apparaît d’un abord plus difficile que ses deux précédents albums pour l’étiquette Savant, GRACE et THE MATADOR AND THE BULL.
Sa sonorité, héritée de Coltrane, a toujours le même envoûtement. Dans la plupart des compositions originales du répertoire proposée (sept sur dix), on trouve une austérité, une absence de chaleur qui semble inusitée chez ce saxo ténor de grand talent. Il faut attendre l’arrivée du « If You Could See Me Now » de Tadd Dameron et du « Stardust » de Hoagy Carmichael pour retrouver l’intensité souhaitée. Ce sont là, à n’en pas douter, des joyaux d’intelligence et de sensibilité.
Le titre du disque, « Bloom », fait référence à une éclosion, à une nouvelle direction que prendrait la démarche du musicien, l’un des plus doués de sa génération. Souhaitons qu’elle soit fructueuse.
JD Allen : saxo ténor
Orrin Evans : piano
Alexander Claffy : contrebasse
Jonathan Barber : batterie
1 – Jack’s Glass 3.23
2 – Bloom 6.04
3 – The Secret Lives Of Guest Workers 3.13
4 – The Dreamer 3.59
5 – A Throng Of Millions Can Be One 3.46
6 – If You Could See Me Now 4.09
7 – Stardust 3.24
8 – The Rule Of Thirds 4.52
9 – Pater Noster 3.16
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