<!--:fr-->Flash – Banc d’essai: Tourne disque TEAC modèle TN-300<!--:-->
TN-300-B_futured

Elle a vraiment de la gueule cette table!

Par : Vincent Leclerc
Les produits TEAC nous sont familiers depuis longtemps. En effet, la compagnie nipponne existe depuis 1953, et malgré que celle-ci semble moins présente aux yeux du grand public nord-américain, elle fait un retour remarqué avec des produits grand public pour l’écoute de musique. Forte de son expertise avec ses divisions professionnelle TACSAM (pour studio et DJ) et haut de gamme ESOTERIC, elle nous propose cette fois-ci le tourne disque d’entré de gamme TN-300.

Pour ceux et celles qui auraient séjourné sur une autre planète ces dernières années… Le disque vinyle effectue un certain retour. Que dis-je, Il revient avec la force d’un bulldozer! C’est presque comme s’il avait toujours été là. Du coup, de nombreux «joueurs majeurs» dans l’industrie de l’audio ont flairé la bonne affaire et… ont remis ça! Vous savez, des tourne-disques, des bonnes tables tournantes; des tables accessibles, sous la barre des 500$… Plus simples et certainement plus réconfortantes qu’une mise à jour iTune. Plus «sécuritaires» et plus «actuelles» qu’une BSR «céramique» trouvée sur kijiji… Des platines fiables pour ceux et celles qui reviennent vers le vinyle ou qui découvrent ce support pour la première fois. Bref, on m’a mandaté pour tester la table tournante TEAC TN-300. Oui, UNE de ces nouvelles platines d’entrée de gamme conçues pour une «écoute sérieuse» de disques vinyles.

TN-300-B_Angled
La patience a bien meilleur goût…
Pour faire une histoire courte, j’étais impatient d’écouter cette nouvelle platine beau chic, beau genre et dans ma précipitation, je l’ai hâtivement qualifiée de «capricieuse». J’ai même pensé que TEAC s’était possiblement quelque peu fourvoyé dans le design du bras de lecture «maison»; un bras droit accompagné d’une tête «en angle», une tête qui dicte l’angle d’attaque à la cartouche qu’on y installe. Un bras droit sur le modèle du « monolithique» RB101 de Rega, mais refusant catégoriquement de faire chanter la TN-300

(Je me dois de souligner que la tête en angle est «amovible». C’est vraiment ce qui fait une énorme différence entre le bras droit Rega et le bras droit de TEAC… Le bras droit de TEAC est plus comme un bras droit de Stanton [tête amovible]).

L’écoute
Bref, à l’écoute de mon Def Leppard, j’ai immédiatement pensé que le bras de la Teac était en cause. Après tout, la cartouche Audio Technica AT95EVM pré-montée (et remarquablement pré-alignée) est généralement reconnue comme une championne de la lecture. C’est une cartouche qui pardonne bien des imperfections. C’est une «ouvrière» économique qui fait son travail sans jamais se plaindre. TEAC a choisi une cartouche qui ne s’habille peut-être pas en Givenchy mais… elle est fidèle et, musicalement parlant, elle vous raconte «les faits» avec plus d’exactitude que bien des cartouches plus «élégantes» et certainement plus «exigeantes» monétairement. À deux reprises, j’ai validé la force d’appui de la cartouche: 2.25 grammes… Elle devient normalement «nerveuse» au-delà des 2.5 grammes, mais j’aime voir mes cartouches Audio Technica reposer low rider style dans les sillons des disques qu’elles lisent timidement mais avec beaucoup d’efficacité. J’ai sommairement revalidé l’alignement «d’usine» avec la bonne vieille méthode Baerwald: honnêtement, je demanderais aux gens de chez TEAC d’aligner toutes mes cartouches à l’avenir; l’alignement frôlait la perfection.

Mais rien à faire, la piste #2, Heaven is, sur la face A d’un de mes albums fétiches, Adrenalize de Def Leppard, m’apparaissait comme un véritable fiasco suite à une bonne dizaine d’erreurs de tracking bien senties… Sérieusement, cette TEAC TN-300, qui m’avait complément allumé au déballage de la boîte, me donnait désormais toutes les raisons du monde de mépriser ce bras «maison» développé par TEAC. Il m’apparaissait «léger», «rabougri» et «vétuste»… Son acier inoxydable m’évoquait celui qu’on retrouve sur les bracelets des contrefaçons de montres Breitling vendues à la sauvette au Patpong Night Market à Bangkok… Comprenez-moi; je ne supporte pas les erreurs de tracking. Cette TN-300 est pourtant tellement belle avec son fini style «piano Grand Steinway en 2025». Elle est mystique avec ses petits témoins lumineux bleu «alien». Son plateau en aluminium massif lui donne non seulement beaucoup d’autorité mais lui procure aussi un certain charme vintage… Non, l’entraînement ne transite pas via un sous-plateau, comme chez Rega et je soulignerais d’ailleurs que l’installation de la courroie a exigé, pour un nul comme moi, un degré de concentration supérieur à la normale… Mais qu’importe! Le plateau est très solide, très stable, et tourne avec une constance exemplaire. J’ai brièvement idéalisé l’hybride improbable qu’aurait engendré le croisement entre une Rega, un tourne-disque minimaliste britannique, et la TEAC TN-300, une platine japonaise résolument «grand public» malgré son élégance élitiste. C’est une platine qui a tout pour elle; un son neutre, légèrement frisquet, mais puissant. Un son «d’aujourd’hui» pour un support analogique «d’hier» qui renaît en force. Un design dépouillé de tout artifice et des fonctionnalités «de base» relativement intuitives. Le changement de vitesse, 33 rpm ou 45 rpm, est automatique tandis que la gestion du bras est manuelle mais «subtilement assistée». Le bras… c’est là que j’ai soudainement aperçu la roulette d’ajustement pour l’antiskating…

Eureka ! J’ai mis le doigt sur le bobo !
J’avais complètement oublié l’antiskating! En effet, la production, le son, l’ambiance de l’album Adrenalize de Def Leppard sont si immenses qu’ils me font immanquablement oublier des petits détails importants tels les ajustements, aussi mineurs soient-ils, de l’antiskating; ajustements particulièrement importants sur des tourne-disques «légèrs» et de type «ligne de montage» comme le tourne-disque «audiophile grand public» qu’est la TEAC TN-300. Une fois l’antiskate réglé à environ 0,9, j’ai rejoué la face A d’Adrenalize. LECTURE PARFAITE! Lecture ferme, puissante et sans AUCUNE distorsion. Plus AUCUNE erreur de tracking.

La TEAC TN-300 avait un bras qui paraissait peut-être léger et chétif mais il était honnête et fidèle. La platine était encore connectée en mode  »amplifié ». Car TEAC a gentiment pensé aux vinylistes qui n’ont pas de préamplificateur phono sous la main… ou qui ne savent tout simplement pas ce qu’est une préamplification phono… Bref, la TEAC TN-300 se branche dans à peu près N’IMPORTE QUEL amplificateur intégré ou récepteur stéréo. J’ai rapidement désactivé «l’amplificateur» de la table et j’ai reconnecté cette dernière comme il se doit; dans un «vrai» préamplificateur phono.

Ha ! Quel bonheur !
Pendant les heures qui ont suivi, j’ai fais tourné des vinyles comme si je découvrais la chaleur du son analogique pour la première fois… J’ai écouté de la musique à m’en engourdir les tympans. New Order, Electric Six, Black Label Society, Roxette, INXS, Chapterhouse, Teeel. De la musique que j’aime entendre distortionner; de la musique qui ne doit jamais distorsionner. La TEAC TN-300, pendant 5 heures, a livré les bonnes choses aux bonnes places. Plaisir simple, écoute simple. C’est le disque vinyle qui a une histoire à raconter; la table tournante est la narratrice. La TEAC TN-300 n’est pas une narratrice particulièrement «expressive» mais sa voix est toute sauf morne et ennuyeuse. Ce n’est certainement pas une platine extraordinaire mais elle sait lire «l’extraordinaire» avec justesse et avec la froide élégance d’une kunoichi des temps modernes. À bien y penser, ce qui est vraiment «extraordinaire», c’est de voir des grandes bannières comme Walmart se lancer dans la vente de disques vinyles… Anyway.

TEAC fait peut-être preuve «d’opportunisme» avec sa table TN-300, mais le produit est néanmoins bien réfléchi et, de toute évidence, développé avec une certaine passion. Je suis très heureux de constater que la vénérable firme japonaise prend le retour en force du vinyle très au sérieux. Enfin, pour mes tests, j’ai opté pour le modèle fini noir laqué… très laqué. Un fini plus laqué que celui d’un iPod… Elle a vraiment de la gueule cette platine.

Sans son couvercle, elle est carrément séduisante. L’exercice en vaut la peine: fixez une Rega RP1 pendant quelques minutes et faites la même chose avec une TEAC TN-300… Certes, on a affaire à deux personnalités très intéressantes mais tout de même très distinctes…

Vous ai-je mentionné que cette table TEAC était dotée d’un port USB permettant l’archivage de votre musique en vinyle vers un ordinateur, en qualité CD? La qualité de la «capture» est surprenante… Mais pourquoi voudriez-vous retourner au CD ou aux fichiers numériques avec une TN-300 dans votre salon? Plaisir simple, écoute simple.

Caractéristiques du manufacturier

• Platine à entraînement par courroie
• Base en bois véritable avec vernis multi-couches
• Levier de bras manuel
• Bras de lecture de type droit à équilibrage statique
• Système d’anti-patinage évitant les erreurs de lecture (tracking)
• Port USB pour le transfert de la musique vers PC ou Mac
• Préamplificateur phono avec courbe d’égalisation adapté pour cellule de type MM
• Platine à deux vitesse: 33-1/3 et 45 tours
• Cellule à aimant mobile (MM) Audio-Technica AT95E incluse
• Terminaisons plaquées or résistantes à la corrosion
• Garantie 1 an pièces et main d’oeuvre.

Prix détail 459$

http://www.teac.com/

[FinalTilesGallery id=’13’]