JAME
S COTTON

How Long Can A Fool Go Wrong
B
lue Boulevard records, 250287

How long can a Fool Go Wrong est une réédition 2011 de l’album studio 100 % cotton, enregistré en 1974, et, du double album live and on The Move de 1977. Le James Cotton Band était alors considéré comme étant « the hottest band on the east coast », ce qui est aussi mon opinion pour avoir vu le band super hot de Mr. superharp, James Cotton, à cette époque. Imaginez alors que c’était le premier band de blues de Chicago que je voyais live, au Palais Montcalm de Québec, et tout cela en première partie du légendaire pionnier et figure de proue de Chess Records, nul autre que Muddy Waters. Ce qui avait frappé mon imagination de néophyte à cette époque, était le fait que ces musiciens démontraient une complicité de vieux amis qui se devinent, tout autant que de musiciens qui s’anticipent et se tirent la pipe. James Cotton était le musicien le plus énergique et infatigable que j’aie vu et, encore aujourd’hui, ses prouesses de l’époque trônent encore au sommet de mes performances les plus dynamiques de tous les temps. Comme premier contact avec le blues live, il était évidemment difficile de demander mieux ! James Cotton pratique un blues rude, énergique, sans fioritures et assaisonné de rythm n’ Blues, de Funk et de ballades. Quant à moi, c’est parmi ce qui s’est fait de mieux dans ce style dans l’histoire du Blues. Les musiciens qui l’accompagnent, tant au piano, à l’orgue qu’à la section de cuivres, sans oublier à la guitare, la basse, la batterie, et à l’harmonica de Mr. Cotton, charriaient un train d’enfer, une rythmique survoltée, implacable, ahurissante! Une musique de cette qualité, rendue par des musiciens aussi dédiés, n’a pu que transcender les époques, tel un fleuron du style ! If you dig the blues, choisissez ce Mr. superharp at his best ! Pour moi, des moments à jamais remplis d’émotion et d’émerveillement intense ! ! ! Deux pouces bien haut ! ! !

MORGAN DAVIS

Drive My Blues Away
e
lecTro-FI records, Electro-Fi 3424

Morgan Davis peut être décrit comme un marcheur de fond et un rouleur invétéré concernant le blues. Inspiré des bluesmen acoustiques du Delta, c’est généralement à la guitare électrique expressive et contenue, qu’il nous en livre ses versions rurales électrifiées. Ses compositions sont dans le plus pur esprit du blues, ancrées dans la tradition. Ce faisant, l’artiste poursuit sa route et sa destinée personnelle ! drive My Blues away est le huitième album de ce musicien et chanteur qui a presque quarante ans de blues à son actif, au même titre que certains prix, Juno et Maple Blues Awards étant venus émailler les aléas de sa route. Sur ce disque apparaissent cinq reprises; deux de Robert Johnson et les autres de LighninHopkins, Rice Miller et Skip James, et huit compositions, lesquelles se déroulent dans un paysage et un itinéraire infusé de Mr. Blues. Ce natif de Détroit, puis résident de la Côte Ouest américaine pour un temps, s’est établi à Toronto à compter de 1968 où il a eu l’occasion de fraterniser avec les plus grands bluesmen ruraux du Delta du Mississippi, les Bukka White, Johnny Shines, Sunnyland Slim et Hubert Sumlin, pour n’en nommer que quelques-uns. Soucieux de s’éloigner de la grande ville, il a finalement établi ses pénates en Nouvelle-Écosse en 2001. Il joue par ailleurs tout aussi bien le blues en solo, comme c’est principalement le cas sur cet album, qu’en band. Deux vieux enregistrements, un de sa plume ; Happy song de 1981, et la reprise de ramblin’ on my Mind, datant de 1973, apparaissent entre autres à la fin de cet opus. Sur cette dernière pièce de Robert Johnson, on croirait même entendre un autre chanteur que lui-même, tant il remonte dans le temps et l’expérience. Sa composition Thank You Mr. reed, a ce côté inusité d’inclure dans sa trame les titres de vingt-sept chansons de Jimmy reed. Ce n’est pas étonnant, quand on sait que depuis plus de vingt ans, celui-ci ouvre ses spectacles avec des shuffles sympathiques, de ce bluesman fort populaire dans les années 50 et 60. Les amateurs d’un blues originel, personnel et actualisé dans l’esprit du blues, seront bien servis par ce musicien et artiste, intègre et inventif !

SCOTT ELLISON

Walkin’ Through The Fire
Jse records, CD 21204

Cet auteur, guitariste et chanteur originaire de Tulsa en Oklahoma, se revendique de l’héritage southwestern et de l’inspiration Motown et Memphis. Pour un temps, il a aussi fait partie du band de Clarence Gatemouth Brown, ce réputé musicien et bluesman texan. Fort de ces expériences, il a déjà huit albums à son actif. Si vous aimez le blues et le funk avec guitare énergique, piano, orgue B3 et cuivres flamboyants, ce disque est pour vous. Plusieurs de ses chansons ont fait partie de trames sonores de films et d’émissions de télé, synonyme d’une créativité riche et accomplie. Scott Ellison est un créateur, musicien et performer consommé qui maîtrise tous les aspects du métier. Il est d’autant plus crédible quand dans ain’t Just leaving Town, il chante « … give me the words and music, and I’ll give you back the sound ». C’est qu’il intègre avec brio tous les aspects de la performance musicale et en tire de multiples ficelles. Sa pièce-titre Walkin’ Through The Fire a l’enthousiasme, le groove et le feu de la danse ! Cet artiste qui a « payé ses dues » a appris à la bonne école, et il assaisonne au mieux ses blues !

À qui la chance ?