Un tout petit intégré qui en donne beaucoup
Ce petit appareil séduit immédiatement par sa simplicité d’opération et le fait qu’on peut le relier à une première chaîne audio de qualité ou à un centre névralgique de musique qu’on réservera à une chambre ou à un bureau. Comme je ne possédais pas d’enceintes de prix équivalant au i100 de Mies, je l’ai branché sur mes enceintes habituelles, en pensant qu’il amplifierait la musique jouée dans un salon, puis en le supposant choisi pour une chambre ou un bureau, je l’ai branché à un casque. Ainsi, ceux parmi vous qui se cherchent un premier appareil, simple d’utilisation et assez complet, pourront se réjouir, tandis que ceux qui désirent un autre petit appareil, très convenable sur le plan musical, pour se faire plaisir dans une chambre ou dans leur bureau, pourront aussi le choisir.
Il est tout petit, pour ne pas dire minuscule, mais bien proportionné, élégant dans son coffret noir et de taille basse, d’apparence discrète avec sa face avant en aluminium finement brossé et ses commandes délicates. Mais que peut-il faire contre de véritables géants aux multiples boutons ? Eh bien beaucoup de choses et bien plus que sa taille le laisserait supposer ! Je vous décris le i100 de Mies. Sur le plan des connexions, on y branche une platine (vous savez, les grands disques, les noirs, ceux qui reviennent à la mode tellement le son était bon) un premier appareil auxiliaire (un lecteur de CD, vous savez le petit disque de plastique qui se fera peut-être dissoudre par la lecture dématérialisée), un second appareil auxiliaire (une télé, vous savez l’écran qu’on est en train d’améliorer en multipliant la constante 4K à une vitesse folle), une sortie fixe et une sortie variable, et des borniers pour les enceintes.
En face avant, on peut également connecter quelques appareils comme une paire d’écouteurs et un objet décrit comme générateur de musique mobile et téléphonique. On met en marche, on choisit sa source et on s’installe confortablement pour se détendre en musique, puis on augmente le volume. Je crois que c’est dans ce but que le i100 de Mies a été conçu, soit pour satisfaire l’utilisateur en toute simplicité. Proposé à un prix surprenant, l’appareil étonne par sa discrétion, mais aussi par ses performances. J’ai d’abord commencé mes écoutes avec des vinyles pour m’apercevoir rapidement que les résultats obtenus étaient très réalistes et plutôt bien fouillés pour une carte phono que j’ai soupçonnée à tort d’être un produit bon marché à cause du prix demandé pour cet appareil. Ensuite, quelques CD et du dématérialisé pour pouvoir vous parler de cet appareil d’une façon assez complète.
Techniquement
Techniquement, il est également sobre ce i100 de Mies avec une alimentation généreuse pouvant fournir 40 Watts par canal et ses circuits de préamplification à circuits intégrés. Le tout est bien réalisé et sérieusement pensé, car l’espace offert par le coffret est limité tout en arrivant à loger autant de composants, et surtout à installer une alimentation aussi sérieuse. Pas de critique à faire si ce n’est cette couleur bleue pour les diodes lumineuses qu’on pourrait avantageusement sous-alimenter par respect pour les amateurs qui n’écoutent pas toujours leur musique les yeux fermés.
Musicalement
Sur le plan musical, le i100 de Mies est moins sobre, plutôt assez généreux pour le prix. Ou autrement dit, on en a beaucoup pour son argent. L’écoute de la section analogique vinyle n’est pas la plus révélatrice, mais malgré tout très agréable, dynamique et assez précise. C’est avec mes CD et mon iPod que j’ai eu le plus de plaisir et que j’ai, également, été le plus étonné. D’abord en écoute avec des enceintes, puis au casque. Connecté à des enceintes de 88 à 90 dB, la puissance sera largement suffisante en appartement, car le i100 possède une belle réserve de puissance. Avec les miennes, de 90 dB, j’ai apprécié le côté enjoué et dynamique, présentant une belle mise en scène quel que soit le genre de musique que je lui proposais. Du classique sensible, tel l’Arpeggiata, à la chanteuse Sia, en passant par Sarah Toussaint Léveillé, les genres se suivent, mais ne se ressemblent pas. Et le i100 nous le démontre facilement. Du cœur aussi, soit une chorale d’enfants, une masse orchestrale, de la musique compressée, rien ne lui fait peur et je lui accorde une bonne note sur le plan de la polyvalence. Je peux passer à des détails plus précis, comme le bois des instruments de l’Arpeggiata qu’on devine bien, les cordes bien ressenties et appuyées. Pour les voix, c’est propre et naturel, ce qui me fait dire qu’une bonne paire d’enceintes ne le fait pas trembler. Ma salle d’écoute est assez grande et j’ai constaté que le i100 de Mies était assez à l’aise, en ce qui a trait à la puissance, pour la remplir. Dans la pièce Cloud de Sia, la réverbération artificielle est tellement prononcée qu’on s’étonne… d’un tel truquage. Si musicalement c’est excellent, la prise de son n’est pas un chef-d’œuvre et le Mies i100 nous permet de s’en rendre compte.
En écoute au casque, on retrouve les mêmes performances et la même fidélité. Par contre, le raffinement est plus concret, car on est en écoute directe. C’est d’ailleurs grâce à cet essai que je me rends compte des possibilités du i100, riche et étonnant. Les voix sont belles et la dynamique assez généreuse, surtout parce que les réflexions ne se perdent pas dans ma salle d’écoute. En écoute délicate et intime, avec Sarah Toussaint Léveillé, c’est formidable ! La prise de son du disque est aussi formidable et ça s’entend ; le i100 vous le fait savoir facilement. Dès l’intro de La Tempête, les professionnels vous donneront le nom du fabricant de la guitare utilisée et remarqueront la beauté de la voix, intime et claire. Le plaisir va grandissant avec l’usage, le casque faisant oublier complètement et le bas prix de l’appareil et sa petite taille. On a affaire à un petit intégré qui en donne beaucoup.
Conclusions
Vous notez que le mot conclusions est écrit au pluriel, car il va y avoir plusieurs conclusions. La première concerne directement le Mies i100 que je considère comme une véritable réussite musicale et qui réjouira bon nombre d’entre vous. Équipé de bonnes sources et de paires d’enceintes sérieuses, ou également centre de musique pour des casques (sources, amplificateurs/CNA, etc.), le plaisir sera assuré. Disons que le choix d’enceintes est plus difficile, à moins que vous n’optiez pour une paire sensiblement plus chère que le i100… et pourquoi pas, car il le mérite. Tout dépend aussi de l’usage que vous en ferez, de ce que vous en attendrez. Par contre, et c’est ce qui est important, comme élément principal, il fera honneur à une première chaîne hi-fi très agréable, alors qu’en écoute individuelle, avec un casque performant, il sera le choix idéal pour écouter sa musique et prendre le temps de savourer ce que vous avez découvert sur Internet ou ailleurs.
La seconde conclusion concerne un appareil au prix démocratique dont beaucoup de manufacturiers semblent ne plus se soucier. Demandez-moi si on peut encore écouter de la musique avec un système peu coûteux et je vous répondrai que oui. Ça existe et voici un petit élément (rare) qui va défier les grands. On ne s’attend d’ailleurs presque plus à ça… De la musique pour si peu cher ! Bravo Mies, bravo le distributeur, bravo les boutiques qui se donnent la peine de nous faire découvrir des petits bijoux audio économiques.
RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX
Garantie : 499 $
Prix : 1 an, pièce et main-d’œuvre
Distributeur : Audio Alliance Inc.,
Tél. : 416.461.3939,
www.audioallianceinc.com
Musicographie analogique
Jacques Bertin, Domaine de joie, Le Chant du Monde, LDX 74701
Sweet Smoke, Just a Poke, EMI Columbia, 2C 062 28 886
Musicographie numérique
L’Apeggiata, La Tarantella, Alpha, 503
Now the Green Blade Riseth, Kernet har sin vila, Proprius, PRSACD 9093
Sia, We Are Born, Sony Music, 88697-7483-2
Sarah Toussaint Léveillé, La mort est un jardin sauvage, FLCD1747