Montréal,  janvier 2013 – La Jardinera est le premier album solo de Silvana Kane, plus connue comme chanteuse du groupe de pop globale Pacifika.

La Jardinera est principalement composé de reprises de chansons des artistes latino-américaines préférées  de Silvana; on y croise entre autres Chabuca Granda, Mercedes Sosa et Violeta Parra. Kane a transformé ces chansons d’amour et de révolte pour offrir un recueil délicieux de ballades superbes.

«Je viens d’une famille très musicale », déclare-t-elle. « Ma mère a toujours chanté et joué de la guitare, et mon père s’y connaissait très bien en musique classique. Mon grand-père écoutait toujours la musique de chez nous et beaucoup de salsa, tandis que ma grand-mère adorait le merengue – elle disait que c’était la meilleure gym possible. J’ai grandi en écoutant aussi beaucoup de musique des hautes terres, mais ces rythmes ne m’ont jamais autant accrochée que ceux de la musique afro-péruvienne.»

silvana_kane_la_jardinera_coverAvec ses goûts éclectiques, tout autant influencés par les sons brésiliens, argentins ou chiliens, Kane a grandi dans une grande ouverture d’esprit. Mais une musicienne l’a marquée plus que les autres : la chanteuse, auteur et compositrice Chabuca Granda, qui n’hésitait pas à marier des rythmes afro-péruviens à des valses criollos. C’était du jamais vu au milieu du XXème siècle. À l’époque, des préjugés racistes enracinés de longue date empêchaient de reconnaître une quelconque valeur artistique aux musiques afro-péruviennes. Granda a contribué à changer cette vision des choses. «Elle n’écrivait pas dans un style fleuri, et sa manière de chanter était vraiment unique», dit Kane, dont l’album s’ouvre sur une reprise du Cardo o Ceniza de Chabuca Granda. « Elle chantait du fond de la gorge, dans ce registre grave. Ses textes, c’était de la poésie pure. J’étais vraiment heureuse de savoir qu’elle était péruvienne. Cardo o ceniza est une belle chanson sensuelle qui imagine les retrouvailles longtemps attendues de deux amants séparés, se demandant ce qui se passerait entre eux. Chabuca Granda l’a écrite en s’inspirant d’une aventure dont lui avait parlé Violeta Parra. »

Kane rend également hommage à une autre de ses héroïnes musicales, la légende argentine Mercedes Sosa. Elle a grandi en écoutant Todo Cambia, une chanson qui parle d’accepter les changements dans la vie, et de reconnaître que ce que nous portons profondément en nous ne nous quitte pas. C’est une chanson sur la condition des immigrants, des réfugiés ou des exilés, sur le fait d’être ouvert au changement tout en gardant en soi un amour intact pour la terre natale.

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Ces notions de pays natal, de famille, sont importantes pour Kane. Elle reprend aussi Duerme Negrito, que Sosa avait chantée à la demande du réalisateur d’un film sur les enfants d’ouvriers agricoles immigrés en Amérique. C’est une berceuse qui s’adresse à un enfant dont la mère est partie travailler aux champs. Kane évoque aussi sa propre famille; une des chansons qu’elle a écrite, Vida Llena, rend hommage à sa grand-mère. «Elle a été la plus grande influence de mon enfance. Elle m’a appris que bien que la vie ne soit pas toujours facile, elle peut toujours être pleine et enrichissante.» Aujourd’hui, c’est Kane qui transmet son amour de la musique. Elle prend plaisir à jouer du piano à pouces en duo avec sa fille.

Alors qu’elle prépare une tournée de petites salles avec un dispositif scénique simple, guitare et voix, pour la sortie de La Jardinera, Kane a hâte de faire l’expérience de ce rapport plus intime à son public. Surtout, elle a conçu un album qu’elle aime écouter – un vrai défi pour des artistes qui réécoutent rarement ce qu’ils ont créé.

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Après avoir voyagé un peu partout en Europe et habité un temps à Toronto, Kane s’est finalement installée de nouveau à Vancouver, où elle a retrouvé Adam Popowitz, un ancien camarade d’école avec qui elle avait à l’époque formé un groupe. Ils ont alors monté Pacifika, et leur duo a été rejoint quelques années plus tard par Toby Peter – mais à une condition: jouer une musique qui dégage « des ondes positives ». Si l’on en croit l’accueil enthousiaste qu’ont reçu leurs deux albums sortis chez Six Degrees, Asunción et Supermagique, le trio a aisément accompli sa mission. Et pourtant, Kane remarque que Vancouver est une ville faite pour les berceuses ; il y pleut si souvent que cela crée des temps propices à la réflexion. Avec Popowitz à la guitare et au banjo, Peter à la contrebasse et à la basse électrique et Malcom Aiken à la trompette, La Jardinera est un bijou minimaliste. Le titre de l’album vient d’une chanson célèbre de Violeta Parra, folkloriste et ethnomusicologue, dont Kane propose une reprise superbe. «La Jardinera, c’est une femme qui jardine», dit Kane. «Cette chanson parle d’une femme qui se remet d’une histoire d’amour en s’occupant de son jardin. Ce thème m’inspire, parce que je suis convaincue que c’est en prenant soin de la terre que nous nous nourrissons, nous-mêmes et le monde qui nous entoure. Les chansons parlent toutes de la nature, et de l’espoir. C’est le cœur de l’album tout entier.»

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