Une grande première en projection à domicile

David Susilo est un professionnel détenant les certifications ISF / THX / Control4;
de même qu’un formateur certifié CEDIA et membre HAA et CEA.

Cest à l’expo CEDIA 2011 que SONY nous a au préalable présenté un projecteur ayant la capacité d’afficher des images hallucinantes à 4K. Le modèle haut-de-gamme VPL-VW1000ES 4K a été spécifiquement conçu pour répondre aux demandes des installations sur mesure, et ses capacités livreront aux amateurs une expérience visuelle plus enivrante avec quatre fois plus de résolution que la norme HDTV.

Affichant au-dessus de 2 000 ANSI-lumens de brillance ce projecteur produit presque deux fois plus de luminosité que ses prédécesseurs, le rendant convenable pour des écrans allant jusqu’à 200 pouces (508 cm – diagonale). Le VPL-VW1000ES utilise une toute nouvelle puce SXRD 4K qui reproduit des niveaux de noirs plus profonds et lorsque jumelée à la technologie Iris3 de Sony, elle peut réussir des taux de contraste dynamique de 1 000 000:1 !

Non satisfait de seulement supporter une résolution native de 4K, le VPL-VW1000ES offre aussi en exclusivité un convertisseur ascendant (ups– caler) 4K alimenté par la puce X-REALITY PRO qui améliore passablement les sources SD ou HD de format 2D ou 3D, permettant ainsi aux ama- teurs d’apprécier un affichage à 4K, et ce, même avec leur bibliothèque média existante (Nota : l’appareil VPL-VW1000ES que j’ai testé, comme tout autre projecteur domestique à 4K, n’accepte pas présentement un signal de 4K, bien que ce manque peut facilement être réglé par une mise à niveau du micrologiciel). Pour une polyvalence accrue, il peut aussi afficher des films 3D en plein HD, en plus de films anamorphiques 2D et 3D. Pour les films 3D à 4K, un émetteur IR intégral active les lunettes à obturateurs 3D TDG-PJ1.

Le VPL-VW1000ES offre une multitude d’options d’installations, y compris un double déclencheur, un zoom motorisé 2,1, des distances de projections étendues, une interface RS232c, un contrôle via IP et la compatibilité avec les plus grands systèmes de domotiques.

Après avoir été témoin d’une démonstration complète lors du CES 2012, j’ai maintenant eu la chance d’apprécier ce projecteur de 25 000 $ dans la salle de cinéma maison d’un de mes clients habitant la région de San Francisco. Il a apparemment reçu une version démo de Sony utilisant un serveur spécialisé, sur lequel il peut acheminer la sortie de son appareil vidéo Red Scarlet-X 4K au projecteur. Avec cette installation, on peut avoir la preuve que le VPL-VW1000ES peut en effet utiliser un signal natif à 4K qui, étrangement, possède un rapport de 17:9 au lieu du format 16:9 livré par la norme 1080p HD (n’est-ce pas magnifique qu’il y ait autant de normes, donnant comme résultat final qu’aucune norme n’est en fait réellement appliquée ?).

Questce que le 4K et quels en sont ses principaux avantages
Tout comme l’idée originale du HDTV, la société japonaise NHK travaille depuis plus d’une décennie déjà sur un concept surnommé Super Hi-Vision. En « bon français », on traduit comme suit : les gens qui nous ont présenté la télévision à haute définition à la fin des années 1980 nous reviennent avec une nouvelle révolution dans le monde de la vidéo. Cette fois-ci, on nous offre QUATRE fois la qualité d’image que l’on a connue avec le HDTV, et leurs prédictions visent l’adoption du Super Hi-Vision quelque part en 2016… seulement évidemment si les calen- driers Mayens ont tort quant à leur prédiction de la fin des temps, laquelle devrait semble-t-il avoir lieu le 21 décembre 2012 !

En tenant compte du fait que la télévision HD équivaut à environ 2 méga pixels (2 000 000 pixels), le 4K pour sa part approche les 9 méga pixels (8,8 millions pour être plus précis), ce qui veut dire que le 4K offre 4 fois la résolution de la télé HD usuelle. Mieux encore, le 4K est l’équi- valent (approximatif ) de la résolution d’une pellicule (film) de bonne qualité de 35 mm. On devrait donc percevoir plus de détails, sans pour autant distinguer outre mesure la structure des pixels d’un afficheur, même à une distance de 50 % de la hauteur de l’image (c’est-à-dire à 2 m d’un écran de 4 m de hauteur).

Parallèlement, le 4K donnera les images les plus précises qui soient à date (et pour le future immédiat), lorsque tourné et affiché correctement. Conséquemment, l’amateur sera en mesure d’apprécier une image plus large et plus immersive en se tenant à proximité de l’écran, sans les distractions dues au crénelage des lignes courbées ou des cercles, pas plus que de grille de pixels visibles (aussi appelée effet de moustiquaire), ou d’effet d’escalier retrouvé sur les lignes diagonales.

Parlons maintenant des rapports largeur-hauteur… La définition standard estimait ce rapport à 4:3 (12:9) et la télé HD d’aujourd’hui nous présente des images de rapport 16:9. Le 4K offre quant à lui un rapport de 17:9.

Sans vouloir vous décourager, le groupe NHK a depuis l’été 2011 mis sur place le standard Ulra Hi-Vision qui comporte une résolution de 8K ou l’équivalent de 33 méga pixels, offrant une démonstration au grand public à la Tour de Tokyo au Japon – le tout avec une ambiophonie discrète à 22,2 canaux !

Les avantages de VPLVW1000ES
En préambule, il faut savoir qu’il est complètement inutile d’avoir une grande résolution, si le projecteur n’est pas muni d’une TRÈS bonne lentille et de couleurs précises. Dans ce cas-ci, le projecteur a dépassé la plupart sinon TOUS les projecteurs supérieurs à trois fois son prix (voire plus encore pour certains). En utilisant un écran quadrillé, je peux distinguer une mise au foyer parfaite sur la totalité de l’écran de 160 po, à sa distance de projection minimale de 1,27. Autrement dit,même si celle-ci se situe à son zoom maximum, la lentille ne crée aucune « mollesse » dans la mise au foyer des coins de l’image ni d’aberration de couleurs. Je suis donc en mesure d’attester que ce projecteur est le premier à être destiné au marché consommateur à un prix inégalé. Beaucoup d’autres projecteurs requièrent une lentille à longueur fixe pour réussir tel exploit. Le désavantage (évident) est qu’un projecteur n’étant pas muni de zoom devient un cauchemar en termes d’installation. En offrant une lentille de cette qualité, l’installation devient alors BEAUCOUP plus flexible (de 1,27 à 2,73 de rapport de projection pour une image de rapport 16:9 ou 1,68 à 2,73 pour un écran de 21:9 On nous offre neuf réglages de couleurs préprogrammés (nommés Calibrated Presets ou étalonnages préréglés),chacun pouvant être superposé à six gammes de couleurs incluant le BT.709, DCI, l’Adobe RGB et le sRGB. En excluant les gammes avec le BT.709 et selon la cor- rection de la Gamma réglée à 2,6, on a réussi à générer des couleurs relativement précises d’après les normes SMTP/ISF/THX, avec une gamma qui s’offrait à un niveau de 2,0 (très près de l’idéal de 2,2 qui peut être assez facilement atteint manuellement à l’aide du logiciel Image Director 3 qui nous a été fourni avec cet appareil). Un peu étrange toutefois, aucun système de gestion de couleurs n’est disponible avec ce projecteur. Néanmoins, puisque la gamme BT.709 est presque parfaite, le système de gestion de couleurs n’y serait par ailleurs pour presque rien, même si celui-ci s’avère souvent pratique.

Il existe aussi deux nouvelles options pour le Cinema Black Pro de Sony en plus des deux réglages de la lampe (Hi et Low), un obturateur manuel et un réglage Advanced Iris (obturateur évolué).

Deux options complémentaires se retrouvent en sus dans le réglage Advanced Iris : Auto Full et Auto Limited. En me servant du mode Auto Full, j’ai pu remarquer les effets de l’objectif s’ouvrir et se refermer pendant le film, ce qui m’a quelque peu agacé. Par contre, en utilisant le mode Auto Limited, quoique le taux de contraste ne soit plus le 1 000 000 :1, l’ouverture et la fermeture de l’objectif semblent cependant par- faitement naturels, ce qui est beaucoup mieux. Pour ma part, c’était la première fois que je me servais d’un mode d’obturateur automatique au lieu d’un mode fixe.

Le convertisseur ascendant est aussi très bon en général, rendant les programmes HD visiblement meilleurs (et encore mieux pour les ani- mations),tout en gardant la précision de l’original. Le seul léger problème survient avec des programmes de 1080i. En effet, l’image traitée révèle des déchiquetages, ce qui signifie que le convertisseur ascendant produit l’image en balayage progressif AVANT de procéder à la conversion. Cependant, la façon la plus efficace d’accomplir celle-ci est d’effectuer la conversion AVANT, et ensuite convertir l’image en balayage progressif.

À noter que ceci n’est pas un « véritable » problème si votre lecteur Blu-ray peut adéquatement convertir une image entrelacée en image progressive d’un contenu 1080i ou 480i. À ce titre, le convertisseur ascendant du VPL-VW1000ES peut alors vous fournir des images impec- cables.

En me servant de lecteur BDP-09 de Pioneer Elite, ce projecteur n’a éprouvé aucune difficulté lors de mes tests à afficher tous les disques Blu-ray qu’on lui a fourni.

Évidemment, un signal en 4K natif, tel que celui généré par la caméra Red Scarlet-X 4K de mon client enregistrée plus tôt dans la journée en faisant une tournée de la fameuse San Fransisco Bay, nous a complètement ébloui !

En plus du projecteur, Sony nous a aussi fourni une liste de programmes tournés en 4K, y compris des aperçus de films dont ceux de The Amazing Spiderman et Men In Black III, parmi tant d’autres. En réalité, il n’est pas possible de pouvoir comparer une source en 4K avec une source d’images passées par le convertisseur ascendant. J’ai super hâte que du matériel 4K natif nous soit offert. Il faut quand même se rappeler que ce modèle démonstrateur a été modifié ! Le modèle de production ne sera pas en mesure d’accepter un signal natif de 4K. D’après le porte-parole de Sony USA, l’entrée native 4K peut être activée par une mise à jour du micrologiciel de lancement, dès qu’un protocole HDMI 4K est établi (par contre, selon Sony Canada, le protocole HDMI 4K est déjà établi). Néanmoins, le but de ce banc d’essai est d’évaluer la résolution de l’image. En l’occurrence, que celle-ci soit suréchelée ou de format natif 4K (mais évidemment, plus lumineuse en 4K natif ), ladouceur et les détails augmentés sont absolument étonnants, spécialement lorsque les termes « douceur » et « détails » ont été utilisés envue d’être exclusifs, même avec des sources de 1080p.

La luminosité est par ailleurs encore plus exigeante afin de s’immerger dans la gloire de 4K. Considérant que l’on peut se débrouiller avec une luminosité aussi faible que 8 pieds-Lambert pour une image HD « normale » afin d’apprécier les améliorations du 4K, vous devrez définitivement prendre les recommandations de la norme THX qui elle suggère 16 pieds-Lambert (la norme SMPTE est de 12 pieds-Lambert, mais à mon avis cela ne suffit pas).

Heureusement, le VPL-VW1000ES peut réussir à projeter une luminosité de 17 pieds-Lambert de façon aisée, même avec un réglage de faible densité de la lampe et un écran affichant un gain de 1,0. Avec un réglage de lampe élevé, on peut s’offrir une luminosité quasi aveuglante de 21 pieds-Lambert ! Il va sans dire que toute personne saine d’esprit n’envisagera utiliser 21 pieds-Lambert de luminosité, mais une fois en mode 3D, le tout équivaut à 12 pieds-Lambert, ce qui représente exactement ce que la norme SMPTE recommande pour une présentation en 3D – un procédé que trop peu de théâtres commerciaux (y compris les cinémas IMAX) ont la capacité d’accomplir. Par l’utilisation de ce projecteur, votre présentation de films 3D dépassera donc la qualité d’image présentée dans 80 % à 90 % des cinémas commerciaux, et vos émissions en 2D seront également de pair avec les cinémas commerciaux certifiés THX ! En somme, il vous est possible d’obtenir le meilleur de ces deux mondes directement chez vous ! Et pour en avoir encore plus pour votre argent, le VPL-VW1000ES peut aussi faire la conversion ascendante de tout programme 3D à 4K, s’avérant donc le SEUL projecteur 4K pouvant accomplir ce processus, et ce, à un prix tout à fait respectable !

Revue des principaux désavantages du 4K
Avec le 4K, l’écran joue définitivement un plus grand rôle. Heureusement, il n’existe aucune confusion quant à vouloir jumeler l’écran au projecteur. On n’a tout simplement pas le choix, disposant seulement d’un écran blanc-mât avec un gain de 1,0 plat (non motorisé). Mon expérience personnelle a également pu être secondée par mon contact chez Stewart Filmscreen, lequel mentionnait que certains artéfacts d’écran tels que l’inégalité de l’écran (d’un écran escamotable), le miroitement, le décalage de couleurs, les zones chaudes et le chinage (iné- galité des couleurs affichées sur l’écran) sont trop facilement visibles avec le 4K. Même langage tenu chez Sony, qui mentionnent que le VPL-VW1000ES devrait être utilisé avec un écran mât afin de réduire les effets de l’écran (textures) et les zones chaudes, ajoutant que les écrans gris et argentés ne conviennent pas au 4K. Cette opinion est aussi partagée par Joel Silver d’Imaging Science Foundation (ISF) et Joe Kane (un « gourou » du monde de la vidéo). Alors tenez-vous le pour dit – si vous vous servez présentement d’un écran Stewart Studiotek 100 (mon écran de choix depuis toujours), vous n’aurez aucun problème. Pour les amateurs de l’écran Studiotek 130, comme plusieurs le sont, vous devrez vous débarrasser de ce dernier et vous procurer un écran à gain 1,0, tout comme l’ont fait les professionnels de studio (et moi aussi d’ailleurs) depuis des décennies. Et avant que je ne l’oublie, sachez que les écrans perforés ne conviennent pas non plus au 4K, puisque les perforations réduiront la résolution perçue du projecteur.

Un dernier point, mais non le moindre : vous pouvez aussi mettre à la poubelle vos câbles HDMI bon marché. Leur inefficacité était on ne peut plus évidente lorsqu’en effet l’on comparaît un câble HDMI bon marché (de marque connue, habituellement acheté sur Internet) avec un câble de haute qualité, et spécialement à la longueur habituelle (pour les projecteurs) de 10 m entre la source et le projecteur. Le conver- tisseur ascendant du VPL-VW1000ES (ou n’importe quel convertisseur ascendant de qualité) ne peut performer à son meilleur que lorsqu’on lui fournit un signal impeccable. Toute distorsion, toutes étincelles ou tout autre manque de netteté d’image entre la puce de conversion ascendante seront en un sens augmentés de 400 % !

Notez toutefois que les désavantages du 4K ne sont pas spécifiques au projecteur et, à ce titre, Sony ne peut en aucun cas être tenu pour responsable Il est en fait tout simplement naturel que le 4K nécessite uniquement des signaux de haute précision afin d’offrir son plein impact visuel.

Revue des désavantages du VPLVW1000ES
En toute honnêteté, il n’existe aucun désavantage pouvant être attribué à ce projecteur. Tous les désavantages, y compris le manque d’une entrée en mesure d’accepter un signal natif de 4K sont exclusivement inhérents au 4K, et non au projecteur en soi. Sommes-nous ici en présence d’un projecteur parfait ? Le moins que l’on puisse dire c’est que pour un projecteur étant classé dans cette catégorie, soit haut de gamme, il dépasse de beaucoup les projecteurs qui sont trois fois plus dispendieux. Il y a bien sûr de meilleurs projecteurs présentement disponibles sur le marché ; mais vous devrez toutefois être prêt à débourser plus de 200 000 $ (ces projecteurs ultra haut de gamme nécessitent en outre une salle leur étant spécialement dédiée afin d’accommoder le système de refroidissement requis). Donc à un huitième du prix d’un projecteur que je considérerais parfait, celui-ci est somme toute « assez parfait », même pour une salle de catégorie dite professionnelle.

Conclusion
Alors quelle est ma conclusion pour le projecteur 4K VPL-VW1000ES de Sony ? Personnellement, c’est comme acheter une Lamborghini pour le prix d’une Corvette. Ce n’est évidemment pas un achat de tous les jours, mais c’est tout de même un luxe abordable combiné à une immense performance.
Si vous pouvez vous le permettre, choisissez ce projecteur avant tout autre modèle à prix comparable disponible sur le marché. Dès lors, vous aurez droit à l’image la plus précise sitôt l’appareil mis en marche, la meilleure lentille qu’il m’ait été donné de voir à ce jour, laquelle se joint à un projecteur numérique pour consommateurs (j’inclus ici plusieurs projecteurs numériques de marques diverses se vendant à 80 000 $ et plus) qui offre une mise au foyer remarquablement uniforme, aucune aberration de couleurs et une image avec des détails de précision comparables à ceux du laser. Même si vous ne l’utilisez jamais avec une source 4K, ce projecteur est une aubaine incroyable pour un modèle classé haut de gamme. Sa performance va de pair avec celle des cinémas commerciaux certifiés THX, tout en étantde beaucoup supérieure à la plupart des cinémas 3D, y compris celui d’IMAX 3D. Afin de pleinement profiter de ses performances, il vous suffit d’utiliser un écran plat blanc-mât à gain de 1,0 ainsiqu’embaucher un installateur professionnel pour compléter la mise en marche et l’étalonnage.

Renseignements généraux
Prix : 25 000 $
Garantie : 1 an, pièces et main-d’œuvre pour le projecteur et 90 jours pour la lampe LMP H330 installé sur cet appareil

Fabricant et distributeur : Sony du Canada Ltée, Tél. : 416.499.1414

www.sony.ca

Équipement et périphériques :
Projecteur VPL-VW1000ES de Sony ;
Appareil vidéo Red Scarlet-X 4K pour la source native 4K ;
Lecteur Blu-ray certifié THX, Elite BDP-09 de Pioneer ;
Câbles HDMI HD 19e de Kimber Kable ;
Écran StudioTek 100, 160 po, au rapport 16:9 de Stewart ;

Médiagraphe
Anonymous ;
Men In Black ;
Cloudy With a Chance of Meatballs, 3D ;
Open Season, 3D.