CNA (DAC) UD-301, Intégré AI-301 DA et ampli
pour casque d’écoute HA-P50 de TEAC
Les produits TEAC nous sont familiers depuis longtemps. En effet, la compagnie nipponne existe depuis 1953, et malgré que celle-ci semble moins présente aux yeux du grand public nord-américain, elle fait un retour remarqué avec des produits grand public pour l’écoute de musique en haute-définition. Forte de son expertise avec ses divisions professionnelle TACSAM (pour studio et DJ) et haut de gamme ESOTERIC, elle propose une nouvelle ligne de produits, dont les trois testés dans ce numéro, soit l’intégré AI-301 DA, le convertisseur DAC UD-301 et l’amplificateur pour casque HA-P50.
Si je parle de démocratisation de la musique en HD (haute-définition) dans le titre, c’est essentiellement à cause du prix qui fait de ces appareils un choix très abordables qui permettra à plusieurs de comprendre, en l’entendant enfin, la grande différence qu’il y a entre la musique en format MP3 et la musique en HD ! Voici comment j’en arrive à cette conclusion.
Débutons par le AI-301 DA
Le AI-301 DA, comme son petit frère non amplifié le UD-301 que nous verrons un peu plus loin, est un appareil compact disponible en noir ou argent. C’est un intégré qui mesure seulement 215 mm (L) x 51 mm (H) x 254 mm (P) et ne pèse que 2,1 kg. Le châssis est en métal et le boîtier en aluminium, ce qui lui confère une allure classique et solide. L’appareil est livré avec une télécommande et un manuel de mode d’emploi en anglais / français / espagnol (disponible aussi en ligne en format PDF). Celui-ci est compact, bien fait et rédigé dans un excellent français.
Sur le devant, nous retrouvons un interrupteur Veille / Marche, le capteur pour la télécommande, le sélecteur de source (séquentiel), l’indicateur de la source choisie, une prise de casque stéréophonique de 6,35 mm et le bouton de volume motorisé.
À l’arrière de l’appareil, nous retrouvons les borniers pour les enceintes (branchement avec des fiches bananes ou des fils dénudés), une sortie de type RCA pour brancher un caisson de graves, une entrée stéréophonique analogique de type RCA, deux prises d’entrée audio numérique (coaxiale RCA supportant les fichiers jusqu’à 24 bits / 192 kHz et optique Toslink supportant les fichiers jusqu’à 24 bits / 96 kHz), une entrée USB pour brancher un ordinateur et enfin, le connecteur de cordon d’alimentation. Une entrée Bluetooth (v2.1) est aussi présente. Notons aussi un port USB qui est dédié à la maintenance de l’appareil (Update).
Que se cache-t-il sous le capot ?
Pour la portion DAC, le AI-301 AD peut compter sur le convertisseur PCM1795 de BurrBrown, qui permet de faire la conversion des fichiers haute-résolution, DSD jusqu’à 5,6 Mhz ou des fichiers PCM jusqu’à 32 bits / 192 kHz. Il est important de noter que l’appareil supporte les fichiers DSD dans leur format natif, convertissant directement le DSD en analogique, ce qui permet de garder la qualité maximale de la musique, car plus on passe par des étapes de conversion, plus on risque d’altérer le signal. Pour les fichiers lus sur un PC via le port USB, le AI-301 DA opère en mode asynchrone et utilise son horloge interne, ce qui permet d’éliminer le jitter et ainsi d’avoir un signal numérique plus pur. Pour sa sortie, le signal est pris en charge par un amplificateur intégré de classe D 50ASX2-SE de ICEpower. Celui-ci permet d’avoir une sortie maximale de 60 W par canal dans 4 ohms et de 30 W par canal dans 8 ohms. L’utilisation de ce type d’amplification qui ne génère pratiquement pas de chaleur dispense d’installer des gros dissipateurs ou des ventilateurs internes, ce qui assure un appareil léger et silencieux. Pour terminer, mentionnons que la sortie casque utilise un circuit de type CCLC (Coupling Capacitor Less Circuit), ce qui permet d’éliminer toute coloration du son, une meilleure réponse en basse fréquence et une scène sonore plus ample.
DSD, un nouveau format ?
Le format DSD (Direct Stream Digital) n’est pas nouveau dans le monde de l’audio. En fait, plusieurs d’entre-vous avez déjà entendu des enregistrements faits avec cette technologie, il s’agit des enregistrements sur SACD. Mais attention, même si le SACD contient des fichiers DSD, la majorité des lecteurs SACD ne pourront lire un CD contenant des fichiers DSD car celui-ci s’attend à trouver des informations propriétaire au SACD au début du média. Deux formats sont présentement disponibles, soit DSD ou DSD64 (échantillonnage de 2,8 MHz) et le DSD double ou DSD128 (échantillonnage 5,6 MHz). Et l’on rencontre deux types d’extensions avec ce type d’encodage, soit DSF (contenant des metadata) et DFF (sans metadata). Même si certains logiciels supportent le format DSD, ils vont généralement le convertir en PCM pour en permettre l’écoute. TEAC a un lecteur gratuit (Windows et MAC) qui peut être téléchargé et qui permet l’écoute en mode natif. Du côté logiciel commercial, mentionnons JRiver Media Center 17 et les versions plus récentes (Windows et MAC) qui supportent ce format en mode natif.
Parmi les avantages de ce format, notons le « poids » (taille) d’un fichier d’une chanson de 3 minutes donnant une sonorité comparable à un format PCM 24 / 352.8 kHz (DXD), soit 380 Mo pour le format DXD et 127 Mo pour le format DSD 2.8224 MHz.
Pour plus d’informations, vous pouvez visitez le site (en anglais seulement) à l’adresse suivante : www.DSD-Guide.com
Qu’en disent nos oreilles ?
Pour faire l’écoute du AI-301 DA, j’ai utilisé des enceintes deux voix de type tablette, auxquelles j’ai ajouté un caisson de grave (subwoofer) suite à une première séance d’écoute. Premier arrêt, Dark Side of the Moon de Pink Floyd. Cet album a été si souvent utilisé dans des bancs de test qu’il nous donne plusieurs points de référence intéressants. D’abord la première pièce, Speak to Me, qui débute avec des battements de cœur et des effets sonores d’un canal à l’autre, peut déjà nous donner un aperçu de ce que cet amplificateur est capable de rendre. Pour être tout à fait juste, je dois dire que les petites enceintes ne pouvaient faire justice à cette pièce, mais avec l’ajout du caisson de graves, ça a complètement changé la donne. L’apport de cette sortie permet de nous donner le plein potentiel du AI-301 DA. Les pièces Time et Money, pour leur part, nous permettent d’apprécier la capacité de reproduction dans le spectre des hautes fréquences. L’ensemble, je dois dire, est très réussi. L’album de U2, How to Dismantle an Atomic Bomb, quant à lui, permet de constater que cet appareil peut reproduire des pièces dynamiques sans problème.
Puisque le AI-301 AD est conçu pour nous permettre de faire l’écoute de pièce en haute définition, alors allons-y. Premier extrait, du flamenco, avec la pièce Bulerias (Take 2), interprétée par Jason McGuire (en format DSD 2.8 MHz). On arrive à bien suivre les déplacements rapides des doigts sur la guitare ainsi que les coups qui marquent le rythme frappé sur l’instrument. Ensuite, j’ai voulu entendre s’il y avait une différence appréciable entre le format DSD64 et DSD128. Avec la pièce Quiet Winter Night interprétée par le Hoff Ensemble, la différence notée est tout en subtilité. La pièce semble mieux définie et les instruments plus présents. Somme toute, ce n’est pas le jour et la nuit, mais la différence est bien présente.
Je constate que même après plusieurs heures d’écoute du AI-301 AD, que ce soit avec de la musique classique ou de la musique pour bouger, comme celle de U2 ou de Nikki Yanofsky, le plaisir d’écoute ne s’estompe jamais. Ceci est assurément un très bon signe.
De prime à bord, la fonction Bluetooth peut sembler surprenante sur un appareil de ce genre dédié à la musique en haute définition, mais quoi qu’il en soit, celle-ci vous permet d’écouter de la musique stockée sur une tablette ou un téléphone intelligent, de regarder un film ou la télé et même de jouer à un jeu vidéo, tout ça via le AI-301 DA.
Le petit frère, le UD-301
Parmi les différences majeure entre le UD-301 et le AI-301 DA, comptons qu’il n’y a pas d’étage d’amplification ni de connectivité Bluetooth et qu’il n’a pas non plus de télécommande. Ses dimensions sont de 215 mm (L) x 61 mm (H) x 238 mm (P) et il pèse 2,0 kg. Il est monté en dual mono, c’est-à-dire que l’on retrouve deux PCM1795 de BurrBrown ainsi que deux MUSES8920 d’OP Amp pour convertir le signal numérique à analogique pour les sorties lignes, pour une séparation complète des deux canaux.
Sur la face avant de l’appareil se trouve l’interrupteur Veille / Marche, la touche de sélection de source et les indicateurs de source d’entrée associés, les indicateurs de fréquence d’échantillonnage, la prise de casque stéréophonique de 6,35 mm et finalement le bouton de volume.
À l’arrière, nous retrouvons deux sorties ligne analogique (1 x RCA et 1 x XLR) pour brancher au UD-301 soit à un amplificateur, soit à des enceintes amplifiées, un sélecteur de niveau de sortie ligne (fixe, variable ou fermée). Les ports d’entrée sont les mêmes que sur l’AI-301 AD à l’exception du port Bluetooth comme mentionné plus haut.
Le UD-301 utilise le même convertisseur et le même circuit d’entrée pour les signaux entrants des différentes sources.
Utilisation et écoute
Le UD-301 peut être utilisé soit comme convertisseur D/A relié à votre système de son principal ou comme système indépendant, avec un casque et un ordinateur comme source afin d’écouter votre musique de façon optimale, sans altération.
J’ai débuté cette portion de test en l’utilisant comme convertisseur, avec le niveau de sortie variable, branché à mon amplificateur principal en utilisant les sorties RCA. Ici, le caisson de graves n’a pas été utilisé. J’ai repris la majorité des pièces utilisées dans la portion précédente, et sans grand étonnement, j’ai constaté que la qualité de reproduction était encore au rendez-vous. Naturellement, il serait mensonger de prétendre que je n’ai pas entendu de différence, car l’ampli et les enceintes utilisées étaient supérieurs (et aussi plus dispendieux !), par contre, je peux vous dire que je n’ai en aucun temps été déçu par les performances de l’appareil.
Ensuite, j’ai branché au convertisseur mon ordinateur MAC comme source, ainsi qu’un casque d’écoute à la sortie prévue à cette fin. J’ai aussi utilisé le HR Audio Player de TEAC (utilisé aussi dans les tests précédents), qui permet l’écoute des fichiers DSD en mode natif. On entend bien la différence quand on passe de fichiers MP3 à des fichiers haute-définition, c’est très musical et la scène sonore est bien définie, que ce soit sur By The Rivers Dark de Leonard Cohen, où les cœurs sont bien positionnés, donnant une belle impression de profondeur, jusqu’aux effets entre les canaux sur Dark Side of The Moon.
Musique HD mobile avec le HA-P50
Si l’on veut continuer à écouter notre musique HD, incluant des fichiers DSD, tout en étant mobile, il nous faut un appareil capable de supporter le tout. Et c’est bien ce que fait le HA-P50 de TEAC. L’appareil est de petite dimension 64 mm (L) x 21,7 mm (H) x 112 mm (P), ne pèse que 210 g et est en aluminium. Vous obtenez une autonomie d’environ 8 heures en continu avec une charge complète de la batterie Li-ion. Un convertisseur PCM5102 BurrBrown est utilisé et permet de reproduire des fichiers avec une résolution maximale de 24 bits / 96 kHz sur les appareils IOS et 16 bits / 44,1 kHz pour les appareils Android avec des écouteurs compatibles AOA 2.0. Un amplificateur 1652 d’OPA avec un circuit discret push-pull est utilisé pour obtenir le son le plus pur possible avec une distorsion de signal minimale (0,001 % à 100 mW par canal). Une application de TEAC a été créée pour les appareils IOS. Les appareils supportés sur IOS sont : iPhone 5, 5c, 5s, iPad Air et iPad 4ième génération, iPad mini et iPad mini avec Retina, iPod touch 5ième génération et iPod nano 7ième génération.
Sur la face avant, nous retrouvons la prise pour écouteurs stéréophonique de 3,5 mm, une entrée numérique mini, un sélecteur de gain pour les écouteurs, un bouton d’alimentation/volume et l’indicateur de mise sous tension et de recharge. Sur la face arrière, il y a une entrée pour la recharge de l’appareil, un sélecteur d’entrée, un port de type Micro B USB pour brancher soit un MAC ou un PC et un port USB pour brancher la tablette ou le téléphone intelligent. Pour compléter le tout, notons qu’il y a deux bandes de caoutchouc fournies qui permettent de tenir ensemble votre téléphone et le HA-P50.
La qualité sonore dépendra énormément des écouteurs que vous utiliserez. J’ai fait l’essai avec différents écouteurs en débutant par ceux fournis avec mon iPhone 5, suivi d’écouteurs MDR-EX32 de Sony et d’un casque HDR 180 de Sennheiser. Sans surprise, les détails des pièces sont en lien direct avec la qualité des écouteurs, ce sont vraiment eux qui déterminent la qualité finale de l’écoute. Si vous pensez vous procurer un HA-P50, assurez-vous d’avoir une bonne paire d’écouteurs pour jouir d’un maximum de qualité musicale.
Conclusion
Je parlais en début d’article de démocratisation de la musique en HD, une direction que les appareils TEAC présentés ici empruntent avec éloquence ; on peut maintenant avoir des appareils abordables prêts pour la haute définition en musique. Prenez l’intégré AI-301 DA et ajoutez-y des enceintes de type tablette comme les LS-301 de TEAC, et vous avez un système à un prix raisonnable qui vous permettra d’écouter de la musique en HD, incluant les fichiers DSD. Ou encore, le HA-P50 vous permettra de poursuivre l’écoute de musique en format de qualité où que vous soyez.
Le mieux qu’il me reste à souhaiter maintenant est que des appareils de ce type, bien faits sans être ruineux, contribueront davantage à faire connaître le plaisir de l’écoute de fichiers musicaux de qualité au lieu du médiocre MP3 qui a fait tant de tort aux oreilles des jeunes générations de découvreurs de musique.
RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX
AI-301 AD
Prix : 649 $
Garantie : 1 an, pièces et main-d’oeuvre
UD-301
Prix : 649 $
Garantie : 1 an, pièces et main-d’oeuvre
HA-P50
Prix : 349 $
Garantie : 1 an, pièces et main-d’oeuvre
Manufacturier / Distributeur : TEAC America Inc.
par Distribution Tevorec, Tél : 450.508.6373
www.teac.com
Médiagraphie
• U2, How to Dismantle an Atomic Bomb, Universal-Island Record, 0249867829
• Pink Floyd, Dark Side of The Moon, Capitol, CDP 724358213621
• Niki Yanofsky, Niki, Decca, US B001413802
• Leonard Cohen, Ten New Songs, Columbia Records, CK 85953 – (FLAC CD Quality 16/44 Kz)
Plusieurs extraits d’autres disques et fichiers numériques
DSD (2,8 et 5,6 MHz) et PCM avec différentes résolutions ont aussi été écoutés.