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e nouvel album disponible le 3 sept
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Montréal, septembre 2013 – La chanteuse et comédienne belge Helena Noguerra lancera le 3 septembre prochain son nouvel album, Année zéro. Cet album qui parle des hommes est aussi une histoire de filles, avec des duos plus ou moins attendus, l’un façon « filles dans le garage » avec sa sœur Lio (We have no choice), l’autre avec la voix la plus sensuelle du cinéma français, Anna Mouglalis (Michèle et Michèle). Même si elle en aura maîtrisé toute la fabrication, Helena a aussi mis à l’épreuve certains de ses compositeurs préférés, le French cowboy Federico Pellegrini (The End Of The Story, The Letter U), Katerine sur leur dernière chanson écrite ensemble (la délicate Appelle moi) ou Jonathan Morali du groupe Syd Matters sur la magnifique Monsieur Paul, lequelle n’est pas adressé à McCartney mais sonne un peu comme une ballade du White album. Enfin, le duo Minuscule Hey, qui rêvait d’écrire un album entier pour Helena, s’en trouve ici exaucé en partie avec We have no choice et l’espiègle Waking up now.

noguerra_pochetteAu cours des quatre dernières années, Noguerra n’a pas cessé d’écrire – pour la première fois paroles et musiques – et de solliciter ses proches pour laisser mûrir doucement cet album. Elle l’a démarré seule sur Garage Band pour terminer entourée de quelques-uns des auteurs, compositeurs et musiciens qui constituent un peu sa famille, à commencer par le guitariste Philippe Eveno. Son titre, Année Zéro – double référence subliminale à Rossellini (Allemagne Année Zéro) et Alain Chamfort (Amour Année Zéro) – suggère l’idée d’un nouveau départ et à bien des égards, c’est de cela dont il s’agit.

La musique restant pour elle sa matière première, celle avec laquelle elle a débuté et qui demeure son langage favori, elle désirait pour la première fois sur un seul album en décliner tous les vocabulaires et toutes les nuances. Parmi la trentaine de titres accumulés au fil du temps, des rencontres ou des projets avortés, elle avait l’embarras du choix pour confectionner un programme qui reflèterait toutes les facettes de sa personnalité et mettrait enfin en relief l’étendue de ses goûts musicaux. Le premier titre, The End of The Story, où elle chante en duo avec elle-même, offre un bel aperçu des ambitions racées qui sont désormais les siennes en matière d’écriture. Les arrangements d’orchestre signés Hugh Coltman sur certains titres – le reste revenant à Philippe Eveno et Helena -, tout comme la trompette rêveuse du grand Ibrahim Maalouf (Monsieur Paul, The Letter U), montrent par leur discrète majesté combien ce projet fut un ouvrage méticuleux et patient.

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S’il s’affirme comme nouveau départ, Année Zéro dresse aussi un bilan, Helena ayant voulu que chaque chanson s’adresse à l’un des hommes de sa vie où chacun des intéressés devra reconnaître celle qui lui est destinée. Ceux que j’ai embrassés, servira de générique à cette carte du tendre, parfois un peu vache, mais surtout très intime et pudique à la fois. Musicalement, Helena est partout et dans tous les registres à son aise. Sur Mon Lucifer, elle s’essaye à la pop ambrée d’un voile funky. If est aussi léger qu’un balancier de verre qui irait de la bossa au folk. Beaucoup plus turbulente, Tom est une chanson countryHelena mène des chœurs masculins par le bout du nez et zigzague entre les guitares avec grâce et légèreté. Le Premier jour se décline comme une charade dont le cheminement conduit vers un piano ragtime comme dans les chansons de Randy Newman. Somptueuse ballade folk à l’anglaise et aérienne, The Horizon adapte un texte de la poétesse Sylvia Plath qui évoque tant Nick Drake que la bande originale du film The Wicker Man. The Letter U s’amuse à faire dialoguer deux voix en diamétrale opposition dont on peine à imaginer qu’elles appartiennent à la même personne, comme se mélangent aussi sur le même morceau guitares blues et trompettes mexicaines. Lorsqu’elle utilise sa tessiture la plus grave, Helena s’est rendu compte qu’elle chantait un peu comme Elvis. Elle a donc baptisé un morceau du prénom royal, même si cette chanson s’avère la plus pop de l’album, avec de lointains échos des Beatles et de Burt Bacharach, et si son texte n’a rien à voir avec le King.

Ce devait être un petit crochet qui s’est transformé en grande boucle. Ces dernières années, Helena Noguerra a été accaparée par le cinéma, sa présence toujours affriolante à l’écran étant de plus en plus demandée suite au succès colossal de L’Arnacoeur. Les tournages se sont bousculés et elle qui papillonnait depuis toujours entre chanson, théâtre et cinéma s’est finalement posée le plus clair du temps sur les plateaux. Pourtant, même si son dernier album de chansons originales, Né dans la nature, remonte à presque dix ans, Helena n’a jamais cessé de chanter. Elle a fait le tour du monde avec d’autres sirènes du groupe Nouvelle Vague, participé à la comédie musicale Imbécile d’Olivier Libaux, et chanté avec un peu tout le monde, de Vincent Delerm à Jacno en passant par André Manoukian. Une dispersion au diapason de sa gourmandise jamais rassasiée, qui eut pour seul effet négatif de mettre un peu en retrait ses envies plus personnelles de revenir pour de bon à la chanson sous son propre étendard.

http://www.helenanoguerra.fr/