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Juliette Gréco nous fait l’honneur d’une visite le 2 mars prochain dans le cadre du festival Montréal en lumière. Juliette Gréco vient nous enchanter du répertoire de Brel, autre monument de la chanson à qui elle a consacré son dernier album, paru en octobre 2013.

Cette légende vivante qui demeure le symbole du Paris de l’après-guerre et du foisonnant Saint-Germain-des-Prés continue intensément de vibrer au temps présent.

En 1943, après avoir échappé à une rafle des nazis, Juliette Gréco, alors âgée de 16 ans, se retrouve seule dans un Paris qu’elle connaît peu. Elle découvre la Rive-Gauche, se lie vite à ses penseurs et à ses poètes. Elle a déjà l’intelligence des mots et le goût de l’art.

En 1949, déjà muse de Saint-Germain avec quelques rôles au théâtre en poche, elle se met à la chanson avec le riche répertoire des poètes de l’époque, tels Queneau et Prévert. S’ajouteront Ferré, Brassens, Trenet, Vian, Aragon, en plus de grands compositeurs comme Kosma, Giraud et Jouannest, qui deviendra son conjoint.

Gréco chante aussi bien l’idéal que la réalité, aussi bien Brel que le Gainsbourg des années 60. De sa voix grave et profonde, aussi charnelle que cérébrale, elle interprète magistralement La Javanaise, Sous le ciel de Paris, Déshabillez-moi, et tant d’autres. Elle incarne la liberté. Et surtout la vie, qu’elle mord à chaque syllabe et célèbre dans chaque geste, le regard franc, la diction parfaite, l’élégance absolue dans sa longue robe noire.

La diseuse a aussi le talent de repérer les talents : à l’aube du 21e siècle, elle se tourne naturellement vers de jeunes auteurs comme Benjamin Biolay, Miossec et Abd Al Malik.

Voilà maintenant qu’elle renoue avec les immortelles de Brel, grand ami qu’elle a toujours vouvoyé, avec un disque intitulé simplement Gréco chante Brel, arrangé, évidemment, par le compositeur et mélodiste lui-même, son compagnon Jouannest. De la grande visite, un privilège.

Ariane Cipriani

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