L’envie d’un zoom grand-angle haut de gamme vous titille depuis un bon moment afin d’avoir unepolyvalence dans les endroits restreints ou pour réaliser des photographies d’architecture extérieure et intérieure, le Canon EF 16-35mm f/2.8L USM II saura sans aucun doute vous apporter une aide précieuse.
Apparu en 2007, il s’agit de la deuxième version revue et corrigée de son prédécesseur qui avait vu le jour en 2001. Avec la venue du numérique, une version mieux adaptée s’imposait. Cet objectif fait partie intégrante de l’équipement de tous photoreporters qui se respectent secondé par les 24-70mm et 70-200mm.
Afin de voir ce dont est capable ce zoom, j’ai réalisé les mêmes vues en format JPEG + RAW à la fois avec un appareil avec capteur 22x15mm et un appareil 35mm (36x24mm). Avec un boîtier reflex à petit capteur, ce zoom donne une plage de focales équivalente à 25-56mm.
Sur le terrain
Par une journée ensoleillée d’hiver, j’ai réalisé des prises de vues d’architecture extérieures et intérieures en lumière naturelle. J’ai également fait des prises de vues intérieures au flash. La plage de focale offerte par ce zoom est des plus intéressante et polyvalente. Les possibilités de prises de vues dynamiques pour réaliser des belles perspectives et des contre-plongées sont des plus agréables.
En extérieur, il m’a été très plaisant de réaliser des photographies d’architecture et de rues. Les angles que permettent ces types de focales sont très intéressants. Il en a été de même pour réaliser un intérieur d’église. Je me suis également amusé à photographier les pièces de mon appartement question de voir les angles couverts. Somme toute, ce zoom est très polyvalent et passe-partout pour ces types de besoins.
Observations
De façon générale l’aberration chromatique est très bien contrôlée. À courte focale, l’objectif souffre toutefois d’un léger manque d’homogénéité dans les angles par rapport au centre, ce qui est normal pour un zoom de cette plage de focale. Le numérique étant plus exigeant que l’argentique à ce niveau. Les grands angulaires et super grands-angulaires sont difficiles à concevoir pour optimiser les rayons latéraux à entrer perpendiculairement par rapport aux photosites des capteurs.
J’ai également décelé un très léger décentrement sur la droite (manque de netteté) et selon mes recherches, il est fort probablement que ce soit un problème récurrent si je me fie à plusieurs tests de mesures trouvé ici et là sur le Web.
La distorsion, bien que présente à courte focale (ce qui est normal), n’est pas trop marquée et facilement corrigible en post-traitement si vous le désirez.
En ce qui concerne la netteté bord/centre, pour un boîtier à petit capteur (22x15mm), il faut se tenir dans les plages d’ouvertures situées entre f/4 à f/11. L’optimum se situe entre f/4 et f/5.6. Pour ce qui est des boîtiers 35mm (capteur 36x24mm), il faut se tenir dans les plages d’ouvertures situées entre f/5.6 à f/16. L’optimum se situe entre f/5.6 et f/11
À première vue, malgré le fait d’avoir finement ajusté la mise au point à l’aide d’une mire (pour le boîtier 35mm), je trouve que les images manquent parfois légèrement de piqué en ce qui concerne les vues au format JPEG. En les comparant aux fichiers RAW réalisés conjointement à la prise de vue (RAW+JPEG), les RAW s’souffrent moins de ce problème avec une performance légèrement supérieure à ce niveau.
Prises de vues au flash
Si vous réalisez des prises de vues en flash en intérieur, il est important de mettre en place le petit diffuseur intégré escamotable des flashes externe. Comme la plupart des têtes de zoom des flashes s’arrêtent à 24mm, ce dernier permet de diffuser la lumière pour les longueurs focales inférieures à 24mm.
Conclusions
La conception et la fabrication de ce zoom de la série L se font bien ressentir. La mécanique et la finition est irréprochables, mais qui dit série L dit également (trop souvent) prix prohibitif. De plus, son diamètre de filtre hors-norme et l’absence de porte-filtre en gélatine arrière viennent jeter un peu d’ombre au tableau. Si vous prévoyez aspirer vers ce zoom, sachez que son prix de détail moyen se situe aux alentours de 1660$. Somme toute, à ce prix, si votre budget est plutôt serré il vaudrait mieux considérer le EF 17-40mm f/4L USM offert à presque 50% moins cher (870$) pour des performances globales supérieures au niveau de l’homogénéité. Avec sa plage de focale plus courte (un misérable millimètre de moins) et le cran d’ouverture de plus (bof) du 16-35mm, fait gonfler le prix exagérément de ce cailloux et probablement aussi l’égo de ceux qui l’achète.
Points positifs :
• Qualité de construction + étanchéité (Série L oblige)
• Plage de focales
• Poids et encombrement
• Ergonomie (Prise en main)
Points négatifs :
• Prix
• Diamètre de filtre 82mm (hors norme)
• Pas de porte-filtre gélatine arrière (Plutôt étrange pour une telle plage de focale)
• Léger manque de netteté dans les angles
• Légèrement sensible aux éclats ( flare) selon l’angle de prise de vue (Par rapport au soleil) aux courtes focales
• Sensible à une légère perte de contraste avec l’utilisation d’un filtre protecteur en éclairage latéral aux courtes focales
• Obligation d’utiliser le format RAW pour obtenir un léger gain de piqué général
Fiche technique :
• 16 éléments en 12 groupes
• Trois différents types de lentilles asphériques et deux lentilles UD (Ultra-low dispersion)
• Diaphragme à 7 lames de forme circulaire
• Mise au point minimale de 28 cm
• Diamètre de filtre : 82mm
• Poids : 640 g
• Dimensions : 8,85 x 11,16 cm
• Prix : 1660$
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