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Convertisseur numérique-analogique MyDac de Micromega

Un convertisseur N-A à la mode du temps


Le fabricant français Micromega œuvre depuis un certains temps dans le domaine de la musique dématérialisée. On a qu’à penser à ses produits, comme son récent lecteur de musique en réseau sans fil Aria AirDream ou son convertisseur WM-10 utilisant le protocole de liaison sans fil Airplay d’Apple. Et ce, c’est sans oublier son puissant amplificateur intégré AS-400 que j’ai eu le plaisir de tester dans l’édition d’avril-mai 2011 de cette revue. Cet amplificateur comprend un circuit dérivé et amélioré du WM-10.Je peux vous assurer que lors de mes essais, le transfert sans fil de mes fichiers musicaux à partir de mon iPad et de mon logiciel iTunes installé sur mon PC s’est effectué sans problème. Avec la nouvelle gamme My, le fabricant français s’attaque au marché des minis composants qui gagnent de plus en plus d’adeptes dans les environnements urbains, où les dimensions des appartements sont généralement plus restreintes. Cette série comprendra un amplificateur de casque, un préamplificateur phono MM/MC, un lecteur réseau sans fil et un amplificateur. Pour cet article, l’appareil testé est un convertisseur N-A (numérique-analogique) nommé MyDac.

Il est petit mais il en a dedans
Avec l’avènement de la musique dématérialisée, le marché des convertisseurs numériques-analogiques est en plein essor depuis quelques années. Si bien qu’actuellement, presque tous les fabricants d’appareil Hi-Fi qui se respectent ont au moins un modèle compact à leur catalogue. Le MyDac de Micromega entre dans cette catégorie et il vise particulièrement les utilisateurs qui ont comme source principale un ordinateur. D’ailleurs, sa forme carrée de 14 cm de côté pour une hauteur de 3,5 cm n’est pas sans rappeler d’autres périphériques spécialement orientés vers les utilisateurs de produits Apple, d’autant plus que l’exemplaire qui m’a été livré est blanc. Toutefois, il est aussi disponible en noir. Son boîtier tout plastique et son poids plume font un peu bon marché mais à en croire certains chroniqueurs audio français, il ne faut pas se fier à son apparence pour le juger et le catégoriser. Le MyDac est entièrement fabriqué en France et son circuit interne est basé sur une puce de conversion N-A CS4351 de Cirrus Logic de la toute dernière génération. Cette puce est alimentée par un récepteur S/PDIF WM8804 de Wolfson et le tout est compatible avec les fichiers en haute résolution 24 bits / 192 kHz. Le filtrage analogique est confié à un amplificateur opérationnel de Texas Instruments et on peut déceler des petits condensateurs Wima de 10 uF pour la filtration. La plaquette de circuit unique possède effectivement des composantes de qualité montées en surface et son haut degré d’intégration permet d’y incorporer un circuit d’alimentation à découpage qui s’adapte à toutes les tensions universelles (85 -265 V / 50 – 60 Hz). Sur la face avant de l’appareil, on retrouve une rondelle de type molette qui sert de mise en veilleuse ainsi qu’à sélectionner les 3 entrées/sources qui sont identifiées par des petites diodes électroluminescentes sur le devant. Lorsqu’une entrée est sélectionnée, sa diode s’allume et clignote jusqu’à ce qu’un signal soit détecté. En position de veille, c’est une diode rouge qui s’allume.

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La connectique
La connectique du MyDac est assez limitée, ce qui est tout à fait normal pour un appareil dans cette catégorie de prix, mais elle répondra à la majorité des besoins des utilisateurs visés. Il arrive souvent qu’à trop vouloir complexifier un circuit, on en perd du côté de la sonorité. À l’arrière, les entrées sont au nombre de 3 dont deux du type S/PDIF, une sur prise optique Toslink et l’autre sur prise coaxiale RCA. Ces deux entrées peuvent accepter des fichiers d’une résolution jusqu’à 24 bits / 192 kHz et selon le manuel d’instructions, avec une reconstruction du signal audionumérique ne générant pas plus de 50 ps Rms de jitter. La troisième est une entrée USB qui, à l’aide d’un petit bouton situé à l’arrière, peut être commutée en classe 1 qui est synchrone ou en classe 2 qui est asynchrone. La classe 1 est la méthode de transfert qui a le plus de chance de fonctionner sur les anciens ordinateurs qui utilisent la norme USB 1.1. En pareil cas, c’est l’ordinateur et son horloge qui définissent les intervalles entre les paquets des données qui sont transférées au MyDac. Or, cette classe n’est pas idéale car les ordinateurs sont en général des milieux électriques polluants et sujets aux instabilités temporelles nommées jitter. La classe 2 est plus récente et mieux adaptée aux systèmes d’exploitation actuels comme Vista ou Windows 7. Dans ce cas, c’est le MyDac et son horloge qui prennent en charge l’importation des données et demandent à l’ordinateur d’envoyer plus ou moins d’échantillons selon son propre débit. Cette méthode de transmission des données est plus complexe à mettre en œuvre, mais c’est celle qui génère fondamentalement le moins de jitter ou si vous préférez de gigue (en français), avant de soumettre ces données à la puce de conversion N-A. Un autre aspect important à signaler sur le MyDac, c’est qu’il comporte deux horloges maîtresses, l’une pour les fréquences d’échantillonnage de 44,1 kHz et leurs multiples (88,2 / 176,4 kHz), l’autre pour les fréquences de 48 kHz et leurs multiples (96 / 192 kHz). Il en résulte une meilleure compatibilité sans interférences entre tous les types de fichiers audionumériques.

Sur les ordinateurs MAC, il n’y a aucun pilote à installer, tant en classe 1 qu’en classe 2, mais il sera préférable d’avoir la plus récente version du système d’exploitation OS sur votre ordinateur pour être en mesure d’utiliser cette dernière. Si vous exploitez le logiciel iTunes pour gérer votre bibliothèque musicale, vous devrez installer en parallèle un logiciel comme PureMusic ou Amara pour obtenir un transfert bit pour bit de vos fichiers en haute résolution. D’autres logiciels gratuits comme Audacity peuvent aussi être utilisés. Pour les utilisateurs de PC, il faudra télécharger et installer un pilote Windows à partir du site www.micromega-hifi.com afin de pouvoir passer en classe 2 et ainsi bénéficier du même transfert bit pour bit de fichiers en haute résolution. Dans l’environnement Windows, on recommande surtout le logiciel JRiver pour faciliter la gestion et la lecture de fichiers en haute résolution. Sous l’onglet « Support » du site www.micromega-hifi.com, il y a un tutoriel qui vous indique comment télécharger et installer le driver Windows. Que ce soit pour un Mac ou un PC, vous devrez définir votre MyDac comme étant le haut-parleur par défaut dans le menu SON du panneau de configuration de votre système d’exploitation. Comme cette opération varie selon les systèmes d’exploitation, il est préférable d’en référer à la notice de ce dernier pour savoir comment effectuer ce changement. Voilà bien le tour rapide du propriétaire d’un appareil qui se veut facile d’emploi.

Laissons chanter ce petit ténor
Ai-je bien dit « petit ténor » ? Oubliez ce terme mal approprié car le MyDac n’excelle pas seulement dans ce registre. Il est stupéfiant de voir comment ce petit boîtier vous distille une image stéréophonique presque grandeur nature, grâce à des hautes fréquences bien définies et des basses inimaginables jusqu’à maintenant pour ce type d’appareil. J’ai d’abord raccordé le MyDac à mon lecteur CD utilisé comme transport numérique à l’aide des deux types de connexion S/PDIF, soit l’optique Toslink et la coaxiale RCA. Dans les deux cas, je n’ai pratiquement pas noté de différence et, à ma grande stupéfaction, les résultats se sont révélés presqu’aussi satisfaisants que lors de mes essais avec des convertisseurs N-A beaucoup plus dispendieux. Je dis bien « presque », car l’écart de qualité sonore entre les convertisseurs haut de gamme et ceux d’entrée de gamme existe toujours mais il s’est considérablement rétréci au cours des dernières années. Force m’est de reconnaître que les fabricants de puces de conversion ont fait d’énormes progrès dans ce sens. Ainsi, vous n’obtenez peut-être pas toute la dynamique, l’ampleur et la matière de convertisseurs beaucoup plus dispendieux, mais les résultats sont « bluffants » comme le disent si bien les français.

Pour commencer mes écoutes, j’ai utilisé sous étiquette Fidelio le premier CD solo de l’organiste québécoise Mélanie Barney. Dans cet album intitulé The Power of the Organ 2, cette musicienne virtuose s’attaque à des transcriptions spectaculaires d’œuvres symphoniques célèbres comme celles de Camille St-Saëns, Richard Wagner, Louis Vierne, Edward Elgar et Charles-Marie Widor. Pour avoir entendu dernièrement cette organiste dans un concert solo, je peux vous assurer que sur ce superbe enregistrement, le MyDac n’escamote aucunement l’excellente prestation de Mélanie Barney, laquelle sait si bien utiliser toute la puissance de l’orgue de l’Église des Saints-Anges Gardiens à Lachine. L’écho naturel de l’église est bien senti et les finales grandioses sont reproduites sans essoufflement de la part du MyDac.

Puis, j’ai enchaîné avec le premier CD éponyme du guitariste Nick Zammuto qui fut à l’origine du groupe newyorkais The Books. Ce génie des synthétiseurs s’est entouré d’excellents musiciens pour créer un album très rafraîchissant dans le domaine de la musique électronique. Il a enregistré et produit entièrement son CD dans son propre studio installé dans une campagne du Vermont. Sa musique, que je qualifierais d’expérimentale, est composée de pièces essentiellement accessibles et intrigantes. Son enregistrement d’excellente qualité nous entraîne dans un monde de mélodies tapissées par des sonorités originales. Le petit MyDac n’a pas reculé devant la tâche de reproduire toute la dynamique de cette musique vivante, rythmée et appuyée par un percussionniste, un claviériste et un bassiste de grand talent. Le caractère électronique de cette musique n’a pas été exacerbé par le MyDac qui a su nous la livrer avec à la fois douceur et fermeté. Son niveau de transparence est surprenant car tous les menus détails de l’enregistrement sont bien présents, au lieu d’être légèrement gommés comme sur d’autres convertisseurs dans cette catégorie de prix.

Je peux appliquer le même constat pour le dernier CD intitulé Anastasis du groupe Dead Can Dance qui souligne la réunification du duo à l’origine de cette formation. Lisa Gerrard et Brendan Perry ont un style de musique particulier qui est d’inspiration médiévale. Leurs pièces contiennent des sonorités aux propriétés incantatoires, pour ne pas dire magiques. Encore une fois, le MyDac a su relever le défi de nous entraîner dans l’atmosphère de cette musique mystique et non conventionnelle. La voix de Lisa Gerrard est comme il se doit, puissante et bien focalisée dans l’image stéréophonique. De leur côté, les différentes percussions sont facilement identifiables selon leurs caractéristiques sonores intrinsèques, tandis que les basses ont tout l’impact désiré, le tout avec un contrôle pouvant faire rougir certains convertisseurs d’une classe supérieure. Donc peu importe le style de musique, le MyDac assure et livre la marchandise de façon impressionnante.

En entrée USB
Lors de mes essais, j’avais à ma disposition un portable MacBook Pro, propriété de l’un de mes amis. Nous en avons profité pour tester quelques fichiers 24 bits / 96 kHz à partir du logiciel Audacity et le MyDac nous a laissé entendre parfaitement la différence entre ces fichiers haute résolution et leur équivalent en version CD copiée sur le disque dur. Ensuite, j’ai téléchargé le pilote Windows sur un portable Asus en suivant les instructions du tutoriel Micromega et le tout s’est bien déroulé. En mettant le MyDac en classe 2, j’ai pu écouter tous mes fichiers musicaux sans problème, et ce, toujours en constatant la différence entre les CD copiés sur le disque dur et des fichiers en haute résolution téléchargés à partir de sites comme linnrecords.com, naimlabel.com et fidelioaudio.com. Ces fichiers ont tous une résolution de 24 bits, mais avec des fréquences d’échantillonnage différentes comme 44,1 kHz, 48 kHz et 96 kHz. Le MyDac les a tous traités avec un égal bonheur, ce qui signifie que sa technologie à deux horloges dédiées pour les multiples de 44,1 et de 48 kHz fonctionne à merveille. Par contre, les fichiers FLAC n’étant pas supportés par les plateformes Apple et Windows, il faudra utiliser pourleur lecture un logiciel comme PureMusic pourApple et JRiver pourWindows.

Pour conclure
Dans un marché où foisonnent une multitude de petits convertisseurs N-A provenant de tous les azimuts sur la planète, le choix d’un tel appareil devient presqu’un cauchemar pour l’audiophile ou le mélomane qui voudrait s’initier aux avantages de la musique dématérialisée. Certains compétiteurs seront même plus équipés en termes de connectique pour un prix équivalant, mais ce qui compte au final c’est la sonorité. Dans ce sens, le MyDac sera extrêmement compétitif et pourra même mettre à mal certains candidats beaucoup plus chers. Sa technologie est à un niveau des plus actuels et peut répondre aux besoins de tous les utilisateurs ayant pour source principale un ordinateur. Bref, ne vous fiez pas à son apparence car dans ce cas-ci, le plumage ne se rapporte pas au ramage. Au prix où le MyDac est proposé, je le vois donc comme l’une des meilleures alternatives pour les jeunes férus d’informatique qui n’ont pas encore eu l’opportunité de s’initier aux plaisirs de la vraie haute fidélité. Sans pour cela investir une petite fortune dans la source, il leur est dorénavant possible de constituer une chaîne stéréophonique de calibre plus que respectable en adjoignant à ce convertisseur un bon amplificateur et deux bonnes enceintes. De plus, le MyDac est distribué par l’un de nos importateurs les plus fiables ayant un service après vente impeccable. Alors, que demander de plus, sinon une audition auprès de votre revendeur le plus proche.

RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX
Prix :
399 $ CDN
Garantie : 1 an à partir de la date d’achat, pièces et main-d’œuvre
Distributeur :Plurison, Tél. : 450.585.0098, www.plurison.com
www.micromega-hifi.com

Médiagraphie
Camille,
Ilo Veyou, EMI, 5099902982922
Dead Can Dance, Anastasis, PIAZA 55CD
Mélanie Barney, The Power of the Organ 2, Fidelio, FACD037
Nick Zammuto, Zammuto, étiquette et production indépendantes
Arianna Savall, Hirundo Maris, ECM, New Series, 2227 2784395

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