Réédition des Machines secrètes en blanc et rouge

Par Michel Donais, chef bloguiste chez Fréquences *

Album: Now Here Is Nowhere
Artiste: The Secret Machines

V.O: 2004 Vinyle double en encart (Europe)
Reprise Records, 679 Recordings
9362 48544-1

En Test: 2017 Vinyle double
en encart numéroté

Étiquette: Run Out Groove, Reprise Records, 679 Recordings ROGV-008

The Secret Machines a eu une vie courte, mais intense. Groupe alternatif indépendant de rock qui a été comparé à trop de grands (Led Zeppelin et cie! Sérieusement?), a eu quelques moments chanceux de publicité et a pu faire des spectacles en première partie de beaucoup de grands. La musique qu’ils produisent est tout aussi intense : du gros rock très sale, avec beaucoup de distorsion, des claviers électroniques, de la guitare et basse à profusion et un batteur jouant avec vraiment trop de verve. C’est un groupe tout-ou-rien.

Arriva Now Here Is Nowhereleur premier disque. Quelques succès d’estime, une chanson utilisée dans un jeu vidéo, et une belle lancée. Ce disque vinyle de 2004 a su exiger un prix prohibitif, se nichant dans la zone grise entre un indépendant ne pouvant sortir trop de copies par manque d’intérêt général et un disque commercial qui n’a pas assez de copies pour plaire à tous les acheteurs potentiels. Merci à cette édition (encore une fois) limitée, on a droit à une nouvelle version un peu plus abordable, respectant en tous points la version originale de 2004.

Et le disque double, justement ? Il est bizarre. La face 1A et 2B n’ont qu’une longue chanson, jouissive de qualité, aucune compression apparente, de la force, de la basse, de l’âme. Et les faces 1B et 2A ont entre 12 et 16 minutes chacune, matériel à volume légèrement réduit et beaucoup plus compressé. C’est donc deux niveaux de bêtes dans le même disque. Est-ce que ça veut dire que la sonorité est affectée? Mmm, un peu! Ça aurait pu être mieux distribué sur les faces, même si je conçois le message que le groupe a voulu passer et que les chansons 2 et 3 (Sad and Lonely et The Leaves Are Gone) devraient être jouées en suite. Mais on y perd un peu. N’empêche, les explosions de puissance du groupe y sont, ainsi que la basse omniprésente. Donc devrais-je réellement me plaindre? Ouf! Quel disque! À jouer à tue-tête!

On achète si on aime Interpol, Broken Social Scene, Malajube, The Stills.