Préamp MICHI P5, ampli S5 de Rotel, enceintes Platinum 200 de Monitor Audio

Avant l’écoute
Les Michi P5 et M5 de Rotel ont été reliés symétriquement entre eux par des câbles XLR, et les liaisons des sources, en câbles asymétriques. Les Platinium 200 ont été monocâblées et positionnées après quelques essais, plutôt non dirigées vers l’auditeur. La scène sonore me paraissait meilleure ainsi, mais ce choix est sûrement tributaire de ma salle d’écoute. Monitor Audio nous propose, dans une jolie boîte à outils, quelques instruments essentiels comme les tournevis Allen nécessaires aux réglages du socle des Platinium 200 et un niveau à bulle, fort pratique pour le positionnement horizontal des enceintes, ainsi qu’un aimant permettant de retirer les grilles de protection, grilles que j’ai retirées pendant les écoutes.

L’écoute
À produit d’exception, musique d’exception. Quelques vinyles d’abord, pour aborder un sujet sonore que j’affectionne particulièrement. Du jazz principalement, en mono, mais tellement bien capté et mis en disque. Dexter Gordon ou Thelonious Monk, un ravissement qui nous fait oublier, dès les premières secondes, qu’on est en enregistrement mono. Le saxophone de Dexter Gordon ou le piano de Monk sont renversants de réalité. On poursuit avec plus récent, en captation et en style, Nils Petter Molvaer accompagné de Sly & Robby – à moins que ce ne soit le contraire ‑, Jinjer ou Pomplamousse. Qu’on se concentre, qu’on se déchaîne ou qu’on devienne plus calme, les sensations obtenues sont parfaitement en corrélation avec nos humeurs. Les restitutions ont une envergure incroyable, nous sommes véritablement dans le très haut de gamme et la définition de la musique qui emplit ma salle aussi.
Viennent ensuite des musiques d’accompagnement de films ou de documentaires, pour bien ressentir ce qu’on obtient lorque l’on ajoute l’image. Là, c’est mon écran qui devient trop petit tant le spectacle auditif bat le spectacle visuel.

Je m’attarde maintenant sur des disques compacts que j’ai tout particulièrement triés. Il n’y a pas de raison de faire autrement quand on décrit un appareil pour quelqu’un qu’on ne connaît pas, il faut de la diversité musicale ! Le disque cité au départ, mais vu sans image cette fois-ci, Sly & Robby, Nordub, la sensation spatiale est phénoménale, avec le côté très percutant du Dub. Nils Petter Molvaer arrive plutôt discrètement et sa trompette se fait de plus en plus présente et dominante. On ne manque rien du changement de ton, on devient extrêmement attentif à ce qui se passe devant nous.
Suit une intention particulièrement intéressante de la part d’un label Alpha qui nous présente une sélection de musiques accompagnant un personnage célèbre. Aujourd’hui, ce sera Léonard de Vinci. Des œuvres du XVIe siècle, pour la plupart inconnues. À part Josquin Desprez, je ne connaissais pas les autres auteurs. Ce choix fait pénétrer chez moi des voix, plus que présentes, qu’accompagnent des instruments à cordes d’une précision inouïe. Mais le plus troublant ce sont les respirations que l’on entend, particulièrement présentes et surtout très réelles. La situation est telle qu’on voudrait presque ne pas faire de bruit pour ne pas déranger les artistes qui chantent chez nous, en ce moment. Une musique du monde, Titi Robin, Maître des cordes gitanes qui précise que la scène sonore a un côté intime et répond à mon souhait. La précision du jeu de Oud est révélée, magistralement, et le prolongement des notes qu’ajoute la caisse de résonance de l’instrument donne une ampleur très réaliste. Et on pense que ce qu’on entend origine de deux instruments tant la virtuosité est époustouflante, mais la retransmission l’est aussi.