<!--:fr-->Ma nuit avec Elizabeth Shepherd<!--:-->

Par Guy Bélanger, en toute liberté…

elizabethshepherd_thesignal_2014_11_02Née à Winnipeg elle a passé son enfance à Toronto et une partie de son adolescence en France où elle a d’abord appris à chanter en Français. Elle vint étudier le piano à McGill puis retourna à Toronto mais c’est pour enfanter à Montréal que depuis trois ans cette pianiste, chanteuse veloutée, auteure et compositrice candidate au Juno et au prestigieux Polaris propose ses chansons jazzées et intimistes. Comme je suis un type bien, je ne vous dirai pas son âge.

C’est une rencontre à l’aveugle, un blind date.
Ça me pétrifie à cause d’un passé plutôt terrifiant en la matière (je me souviens de cette fille plus vieille que moi, plus grande que moi et plus grosse que moi, elle pis son Boa buvait plus que moi… au secours!!!) mais c’est Elizabeth qui souffrira le plus car moi, j’ai au moins lu le paragraphe précédent et lui ai déjà vu la tronche en photo hé hé ha ha ha! (vive moi!)

Mais elle… du haut des planches, elle en a vu d’autres des gueules de mec. Est-ce que Guy Bélanger fait stresser Elizabeth Shepherd plus que les autres? Beuh!… ( …soupir!… )

Bon, vite un café. Et puis une clope. Non deux.

Alors c’est ça. Je suis parti outillé. Ces CD en poche pour lui signaler mon intérêt, scientifiquement peigné et vêtu dans les règles de l’art pour étaler ma culture, les dents chromées pour les flashes, parfumé mais pas trop pour envoûter et un appareil photo pour la capturer hé hé hé!
Z’avez du feu? Shitte… je fume pas…

Notre rencontre est prévue pour 20:00h. Elle le sait. Elle et moi sommes aux prémices d’une rencontre intimement fébrile, elle sera prête, à nu et je serai là tapi dans l’ombre pour ma proie bien avant comme un homme protecteur et prévoyant. Suis-je nerveux? Jamais elle ne le saura.

elizabethshepherd_thesignal_2014_11_04Auto questionnement préparatoire
Est-ce que je lui dis que mon album préféré d’elle est Heavy Falls the Night et non son tout récent The Signal?
Est-ce que je lui dis que je suis célibataire?

Non et non. Ici, c’est moi qui pose les questions.

Un pourboire au portier et les portes s’ouvrent à dix centimètres. Le balcon était fermé mais pas pour moi. Pas plus de six ou sept autres personnes ont compris alors que les autres se sont entassés au parterre. Le type est même venu s’assurer que j’étais bien installé.

Un double Gentlemen Jack sur glace
Certains connaisseurs parlent d’une fin en bouche réglisse-noirée alors que pour moi, rien. Pas de réglisse, sans quoi j’aurais levé le nez. Pour moi la réglisse c’est quand ça a mal tourné, c’est mauvais. Le Gentlemen Jack, c’est boisé-brûlé, épicé et légèrement sève de bouleau mais lâchez-moi la réglisse, bout de viarge! La sève de bouleau c’est bon pour dépolluer l’organisme, les articulations… fluidifier le sang… bon pour le foie, les reins, le pancréas, les cheveux, les os, la peau… contre l’eczéma, les douleurs articulaires et ça réduit le cholestérol. Comme le whisky n’en contient qu’un peu, un questionnement aussi bref et évident que concluant démontre qu’il faut en boire suffisamment pour un effet bénéfique. Moi je suis quelqu’un de parole. 🙂

Il y a une veilleuse comme tout éclairage, j’attends la belle.

Jooolie… hou oui! Plus qu’en photo.
Et cette voix qui n’a rien à voir avec ces pluitées de hurleuses populaires qui cherchent toutes à s’enterrer s’est mise à me lécher les oreilles. J’étais conquis d’avance mais je me suis laissé faire juste pour le goût, par vice. Les préliminaires furent courts et les ébats aussi dois-je dire. Une heure cinquante moins vingt-cinq minutes de pause mais bon, ça aurait été pire si je n’y étais pas allé. Hein? Bon.
Des yeux magnifiques. Pas eu besoin de questionner, c’était pas compliqué, Heavy Falls the Night est son album préféré également, me dit-elle. Ce fut court, passionné et doux. C’est quand tu veux la belle.

Je vous dirai pas tout ce qu’on s’est dit vu que c’est pas de vos affaires. Elle ne m’a pas demandé si j’étais célibataire et je ne lui ai pas demandé de me le demander, bon. Mais comme son chum est un de ses musiciens… (Bein oui, è! C’est la vie! C’est la vie estii!… c’est la vie tabarn…!!!)

L’ensemble était très calculé. Et articulé. Comme sa musique. Comme cette histoire d’amour compliquée dont elle m’a entretenu durant sa prestation. «Maintenant on commence», «là c’est la dernière avant la pause» et puis «là ce sera la dernière» tout court. Je vous l’avais dit que c’était pas compliqué.

Ménage dans mes notes (destroy)

– J’aurais pu commencer tout ça platement en disant qu’elle m’attendait avec quatre gars (ses musiciens).
..Aussi platonique que plate.

Élizabeth aux claviers, une batterie, une basse acoustique, une guitare semi-acoustique et une trompette.

– Y avait une fille au parterre qui n’arrêtait pas de me regarder mais j’allais pas tromper Elizabeth devant
..tout le monde en plus. Non s’pas drôle.

– Un couple m’a dérangé (bousculé) en arrivant lorsque je filmais. Pourtant on était quasi seuls au balcon.
..Sont arrivés en retard, ont peu écouté le show et sont partis avant la fin ces mangeux d’marde!
..’vais l’dire à Élizabeth!

– J’achèterais bein un CD d’Élizabeth, mais reviens-en Guy, je les ai déjà.

– Oui vous avez bien lu, l’Astral n’était même pas plein. Ça manque de bouche, d’oreille
..et d’écoute s’t’histoire là…

– Papier cul – moutarde sèche – lait – 250gr de Pancetta.

– Rappeler maman.