sony_TA-A1ES_ALL_8Lecteur média HAP-Z1ES, amplificateur
stéréophonique TA-A1ES
et enceintes SS-NA2ES de Sony

Tout récemment au IFA 2013 de Berlin, Sony annonçait que la société allait se relancer dans le domaine de l’audio, et plus précisément l’audio à haute-résolution. Pour ce faire, une toute nouvelle gamme de produits audio à haute-résolution furent présentés, en plus d’un magasin en ligne où il est possible d’aller télécharger des fichiers audio haute-résolution. Sony nous offre ici une solution intégrale avec un lecteur média (HAP-Z1ES), un amplificateur stéréophonique à performance élevée (TA-A1ES) et une paire d’enceintes de type colonne (SS-NA2ES), le tout m’ayant gracieusement été prêté pour faire chez-moi le banc d’essai, et où le courant électrique est filtré via un AVR-20 de Torus Power (sujet d’un banc d’essai, aussi retrouvé dans ce numéro). Tous les branchements sont effectués par des câbles haut-de-gamme de Kimber Kable.

L’amplificateur stéréophonique TA-A1ES
Esthétiquement parlant, la gamme entière est plus qu’attrayante. Aucune trace de pièces de plastique. Non. On retrouve plutôt une façade, un châssis et un couvercle de métal de bonne épaisseur. L’amplificateur TA-A1ES est un intégré stéréophonique avec 80 watts de puissance par canal, ayant des circuits de pré-amplification entièrement discrets munis des composants de qualité audiophile et configuré en double-mono. Les seuls contrôles que l’on retrouve sur le panneau avant sont les commutateurs de sélection d’entrée et le bouton de contrôle du volume. À l’arrière, il y a quatre paires de prises d’entrées RCA et une paire d’entrées XLR. Les bornes pour les enceintes sont absolument IMMENSES et peuvent accueillir des prises « bananes » ou des fourches. Pour pinailler, malheureusement, la borne pour l’enceinte gauche ne peut être branchée avec des fourches par le bas, puisque la prise pour le cordon d’alimentation en bloque l’accès (ce qui explique la connexion étrange du câble de l’enceinte que vous verrez sur la photo que j’ai prise de mon exemplaire d’essai). Par contre, il ne s’agit ici que de « pinaillage » et d’un point de vue cosmétique, puisque le son de cet amplificateur est véritablement riche, dynamique et hyper précis.

Si vous recherchez un son « organique » ou « moelleux », cherchez ailleurs, puisque l’on parle ici de précision sans aucune coloration. Ce qu’on lui offre, il nous le redonne… ce que d’une façon ou d’une autre tout amplificateur de qualité devrait faire. Néanmoins, tellement de manufacturiers échouent à cette tâche, voire de façon lamentable pour certains étant spécialisés dans le haut-de-gamme. Un petit bonus par contre : l’évaluation de 80 watts par canal est « réelle », mesurée avec un signal de plein spectre, soit de 20 Hz à 20 kHz avec les deux canaux en marche. Même le prototype évalué ici (et non une unité de production) réussit à maintenir presque 83 watts par canal selon mes tests. Plus élevé que ce qu’affirme la publication et pour le prix d’achat anticipé de 2 000 $, vous en avez plus pour votre argent !

sony_HAP-Z1ES_UCE_front_8Lecteur réseau HAP-Z1ES
Comme la plupart d’entre vous avez sans doute réalisé, je n’ai jamais été un amateur des lecteurs réseau. Je préfère tenir en main un disque vinyle ou un CD (et même mes bobines de rubans magnétiques de 2 po lors de mes séjours en studio d’enregistrement). Pour cette raison, et puisque la qualité du son ne s’améliore pas vis-à-vis les médias d’origine, je n’ai jamais eu le goût d’utiliser cette classe d’appareils. Ainsi, lorsqu’on m’a invité à rédiger un banc d’essai pour ceux-ci, j’ai éprouvé un peu de nervosité puisque je ne possède aucun « filtre d’éloges » – c’est-à-dire que je ne mettrai pas mon intégrité en jeu pour offrir des compliments, là où je n’en vois pas.

Je suis très heureux de vous annoncer que ce n’est pas le cas pour le HAP-Z1ES. Avec la même simplicité et élégance esthétique que l’on retrouve chez l’amplificateur stéréophonique TA-A1ES, jumelé avec une interface utilisateur très logique et ergonomique, il n’est pas nécessaire de se référer au guide de l’utilisateur afin d’en maîtriser l’usage. En fait, un guide de l’utilisateur n’est même pas inclus pour cette composante, tellement le tout s’opère aisément. Même l’acheminement de fichiers au disque dur 1 To intégral s’effectue avec un simple Drag and Drop (glisser/déplacer). Aucun besoin d’iTunes ou du Windows Media Player. En se servant de la capacité de synchronisation avec la base de données Gracenote CDDB via Wi-Fi ou en branchant le câble RJ-45 (Ethernet), le lecteur réseau HAP-Z1ES peut aller chercher les images de pochettes d’album et les afficher avec grands détails sur son écran relativement grand. Et si vous avez besoin de plus d’espace de rangement, vous n’avez qu’à brancher un disque dur externe à la borne USB, augmentant ainsi le rangement à 5 To !

Comme tout autre lecteur média, celui-ci est compatible avec tous les types de fichiers populaires tels l’AAC, le FLAC, le LPCM, le MP3, le WAV et le WMA. Par contre, ce lecteur a également la capacité de lire les fichiers DSD (une exclusivité) en leur format natif ! Encore mieux, le HAP-Z1ES possède aussi la technologie DSEE (Digital Sound Enhancement Engine – engin d’amélioration de son numérique) de Sony, un algorithme qui améliore la qualité du son des fichiers audio comprimés en restituant les sons aigus éliminés par le processus de compression.

Contrairement à la plupart des algorithmes d’amélioration de fichiers comprimés, le DSEE analyse la source du son et n’applique que le niveau nécessaire. Lorsque vous réglez la fonction DSEE à « automatique », et sitôt que le lecteur détecte que le fichier en question n’est pas comprimé ou à compression sans pertes, le circuit DSEE se mettra automatiquement en veille afin de ne pas colorer le son final.

De plus, le lecteur convertit tout fichier en lecture en format DSD (Direct Stream Digital) avant de le convertir en signal analogique. J’ai entre autres procédé à l’audition de plusieurs engins d’amélioration sonore, tels que MP3 Remaster, Automatic Sound Retriever et Compressed Music Enhancer. Certains engins, dont l’Automatic Sound Retriever, fonctionnent très bien. Par contre, ils changent tous la normalisation des fréquences (l’égalisation) ainsi que le niveau global du son, ce qui vient modifier les caractéristiques de la musique elle-même.

L’écoute
Avec le DSEE et la conversion à DSD du lecteur, je n’entends aucune modification à la normalisation ni aux niveaux sonores mais plutôt un son qui s’avère plus riche et lisse. En fait, un fichier du titre So What en format MP3 à 320 kbps de l’album Kind Of Blue de Miles Davis offre une ressemblance convaincante à son frère DSD. Je peux dire la même chose pour Blue Rondo A La Turk de l’album Time Out du Dave Brubek Quartet. Par la suite, je suis passé à la lecture du fichier Man In The Mirror de l’album Bad de Michael Jackson que j’ai acheté du site HDtracks. Je l’ai comparé au CD original, à un fichier 44,1 kHz à 16-bit sur-échantillonné au DSD. Même en me servant de mon vénérable lecteur PD-D9 de Pioneer et en passant par mon convertisseur numérique à analogique Z-DAC de Parasound, tout en m’assurant de régler les niveaux du fichier convertis au format DSD, la différence est loin d’être subtile. Votre ouïe doit grandement être compromise afin de ne pas entendre l’écart entre les deux. Mais ce qui m’a réellement étonné, c’est la différence entre le fichier 44,1 kHz à 16-bits comparé au fichier 88,2 kHz à 24-bits de HDtracks convertis au DSD qui semblepresque nulle, à moins que je porte une attention spéciale à l’écoute des instruments individuels (je m’expliquerai davantage plus tard). Ça ne signifie pas  que la différence entre les deux fichiers est inexistante, mais ce que j’essaie plutôt de dire c’est que le processus de conversion au DSD est extrêmement efficace, ce qui rend très difficile d’établir la différence entre le fichier « standard » et le fichier à haute résolution.

sony_HAP-Z1ES_back_8La tâche fut un peu plus facile en écoutant Thriller de l’album du même titre de Michael Jackson. Il n’est pas question ici d’une déficience du processus de conversion au format DSD, mais plutôt du ruban-maître lui-même. L’utilisation considérable du clavier DX-7 de Yamaha à l’enregistrement m’a permis « d’entendre » la différence entre les deux fichiers, et ce, uniquement par les caractéristiques du bruit de fond de ce synthétiseur (aucun musicien populaire des années 1980 n’osait « bouder » ce clavier, puisque celui-ci offrait une grande souplesse et qu’il était très facile à programmer, malgré que le DX-7 est bien connu pour le bruit de « sifflement » qui les obligeait tous à utiliser un filtre de bruit agressif durant l’enregistrement). Bref, la seule et unique raison pour laquelle je peux entendre une plus grande différence avec cet album (Thriller – ainsi qu’avec l’album True Blue de Madonna) réside en ma familiarité avec le DX-7 de Yamaha (à l’époque, j’en avais DEUX dans mon propre studio d’enregistrement).

Dès que je passe à l’enregistrement du Concerto de Brandenburg par Johann Sebastian Bach exécuté par The Academy of Ancient Music – Richard Egarr en tant que  conducteur, je me perds dans la musique. Dorénavant, il me sera difficile de parvenir à me concentrer afin de faire l’évaluation, appréciant au plus haut point la musique dans toute sa gloire et les merveilles de la conversion au format DSD. Je ne peux plus pinailler quoi que ce soit. Sans blague, j’ai toujours pensé que le DSD représentait le futur (en format natif ou converti), mais grâce à l’algorithme de rehaussement de Sony, le futur est là, devant moi.

Après avoir écouté environ 25 pièces musicales, je peux vous confirmer que pour la première fois de ma vie, je suis amoureux d’un lecteur média pour sa qualité sonore ! Si seulement tous les lecteurs média pouvaient posséder cette qualité ; je pourrais cesser d’utiliser mes CD… sauf pour des raisons d’archivage. En fait, même avec un prix de détail estimé à 2 000 $, ce lecteur média est une véritable aubaine ! Mon seul souhait, et ceci en fonction des prix raisonnables des disques durs, serait que Sony songe un jour à inclure un disque dur de 2 To à la place du 1 To de série… Mais encore une fois, je ne fais que pinailler.

Les enceintes SS-NA2ES
Naturellement, rien de ce qui a été mentionné plus haut n’aurait été possible sans l’utilisation des enceintes conçues dans la même ligne d’inspiration. Donc, on a bien sûr pris soin de nous offrir les enceintes autoportantes SS-NA2ES signées Sony. À noter que le prix de détail suggéré de 11 000 $ pour ces enceintes n’inclut pas l’amplificateur et/ou le lecteur média (2 000 $ chacun), mais en raison de la qualité singulière de leur construction et de leur son, j’estime qu’il est de mon devoir de les incorporer dans ce reportage.

Contrairement à l’approche « normale » de conception d’enceintes acoustiques ayant un boîtier aussi rigide que possible, les ingénieurs Sony ont plutôt choisi celle d’un instrument musical acoustique dont les coffrets sont accordés avec les haut-parleurs afin de rehausser la reproduction sonore. On nous informe que les coffrets des SS-NA2ES sont réalisés en bouleau scandinave, un bois hautement recherché pour ses résonnances acoustiques et sa performance sonore. À l’intérieur, les woofers sont isolés des autres composants par deux planches de séparation distinctes afin de préserver la pureté sonore critique des fréquences moyennes. En examinant ces enceintes, je peux facilement voir que les artisans Sony ont suivi la formation traditionnelle japonaise de travailler le bois méticuleusement et de concevoir chaque boîtier précis à un degré de perfection qui, à l’évidence, est esthétiquement plaisant à l’œil.

D’un point de vue technologique, Sony a réinventé la matrice des haut-parleurs Appolito en la convertissant en arrangement I-Array (matrice en « I ») afin de réaliser une dispersion extrêmement large, résultant en une reproduction d’ambiance très précise des enregistrements sans pour autant ajouter au son un quelconque artéfact irréel. Le résultat global est une reproduction de hautes fréquences surprenante, lisse et avec une résolution augmentée, une scène sonore plus large doublée d’une image audio délicate mais précise.

 Conclusion
Il m’est difficile de vous décrire à quel point je suis satisfait de cette gamme de produits ES de Sony. Ayant grandi avec des enceintes acoustiques, une platine cassette et un amplificateur intégré de Sony, cette chaîne Hi-Fi ne fait pas que piquer mon intérêt en ce qui concerne le futur des lecteurs média, mais évoque bel et bien des sentiments de nostalgie et d’émerveillement. Je suis heureux que Sony retourne finalement à ses origines de composantes audio de haute qualité, et ce, dans une gamme de prix raisonnables.

RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX
Lecteur média HAP-Z1ES
Prix : 1 999,99 $

Amplificateur stéréophonique TA-A1ES
Prix : 1 999,99 $

Enceintes SS-NA2ES de Sony
Prix : 11 000 $ / la paire

Fabricant/distributeur :
Sony du Canada,
Tél. : 416.499.1414,
www.sony.ca

Médiagraphie
Albums haute résolution utilisés
• Miles Davis, Kind of Blue
• Dave Brubeck Quartet, Time Out
• Michael Jackson, Bad
• Michael Jackson, Thriller
• Madonna, True Blue
• JS Bach, Brandenburg Concerto – Richard Egarr