PDT_4_masterclass_amp_CD8
Un lecteur CD et un amplificateur
intégré qui qui défient le temps

Tous ceux qui me lisent depuis quelques années, connaissent mon attachement particulier pour la sonorité du fabricant britannique Sugden. Dans l’édition août-septembre 2007 de cette revue, j’avais testé l’amplificateur intégré A21SE, que j’ai depuis gardé pour mon usage personnel. Lorsque l’on m’a proposé de tester son grand frère le Masterclass IA-4, accompagné de son acolyte le nouveau lecteur CD PDT-4F, vus et entendus au dernier SSI, la réponse fut un OUI retentissant. Pour les plus jeunes lecteurs qui ne connaissent pas la marque, je vous rappelle que l’entreprise J. E. Sugden & Co Ltd. fut fondée dans les années 1960 par l’ingénieur Jim Edward et spécialisée dans la fabrication d’appareils de tests et d’équipements de laboratoire. Vers la fin des années 1960, le fabricant Sugden fut reconnu comme étant le premier à concevoir un amplificateur à transistors en pure classe A, soit l’A21. Dans les années 1960-70, les premiers amplificateurs à transistors faisaient leur apparition et fonctionnaient pour la plupart en classe B, c’est-à-dire avec des transistors appariés travaillant en push-pull. Jim E. Sugden a été le premier concepteur à adresser le problème de la distorsion de croisement intrinsèque à cette classe d’amplification. Il proposa alors une configuration empruntée aux circuits à lampes, soit des transistors opérant en parallèle (single-ended). Le fruit de ses travaux lui dictait d’optimiser cette configuration avec une polarisation en classe A afin d’associer les avantages du transistor à ceux des circuits à lampes, alors reconnus pour leur qualité sonore dans le médium. Dans les décennies suivantes, Sugden a produit plusieurs modèles à transistors fonctionnant en classe A/B, mais aujourd’hui l’on tend à revenir au circuit original en pure classe A

Pourquoi un nouveau lecteur CD?
Sugden
est souvent à contre-courant et n’a pas tendance à suivre les modes du temps. Chez ce fabricant, c’est la musicalité et la longévité de leurs appareils qui priment sur tous les autres aspects de la production d’équipements haute-fidélité. Alors je vous vois déjà me poser la question : « pourquoi diable mettre sur le marché un autre lecteur CD, alors que nous sommes à l’ère de la musique dématérialisée et téléchargeable sur un ordinateur ? ». La réponse est fort simple; le lecteur Masterclass PDT4-F adresse justement cette nouvelle réalité dans nos habitudes d’écoute musicale en rendant accessible sa section de conversion N-A aux sources numériques externes, telles que les ordinateurs ou lecteurs de musique en réseau.

Ce qui peut justifier la raison d’être et la persistance du format CD dans le marché actuel c’est selon moi son imposant catalogue de bons artistes et de toutes aussi bonnes rééditions qui remontent au début du siècle dernier. Or, on n’est pas à la veille de voir tout cet immense répertoire devenir disponible du jour au lendemain en format haute résolution sur des sites de téléchargement populaires. Qui plus est, le catalogue s’avère somme toute assez restreint sur les sites de téléchargement de fichiers musicaux en 16 ou 24 bits, et dans la plupart des cas réservé à des enregistrements récents d’artistes ou de formations plus ou moins connues. À l’instar du vinyle, il existe de nombreux mélomanes qui, tout comme moi, aiment encore le rituel de déposer une galette dans le tiroir du lecteur CD et de contempler les élégantes pochettes issues d’une créativité exceptionnelle. D’autant plus que le prix des CD est en chute libre et qu’ils peuvent donc constituer une très bonne alternative en tant que back up. Les copier sur votre ordinateur pour vous constituer une discothèque pratique à utiliser est en soi intéressant, mais il faut faire des copies de tout ce « patrimoine musical » au cas où le disque dur de votre ordinateur déciderait de rendre l’âme. Les développements actuels dans le domaine du numérique ont permis aux lecteurs CD et aux convertisseurs N-A d’exploiter ce médium à son maximum, même une fois copié sur un ordinateur. Alors, pourquoi vouloir faire mourir à tout prix ce petit disque argenté, qui nous rend encore bien des services ?

La nouveauté dans le PDT-4F
En faisant une recherche sur Google, je n’ai pas pu trouver d’articles ou de tests sur le nouveau lecteur Masterclass PDT-4F, et ce, autant pour l’Amérique du Nord que pour l’Europe. Donc au moment d’écrire ces lignes, l’importateur canadien Europroducts Marketing Ltd. nous confirme que nous sommes le premier magazine à tester ce modèle en Amérique du Nord. Le PDT-4F est le remplaçant du PDT-4 qui fut le lecteur CD attitré pour la gamme supérieure Masterclass. Ces deux modèles se ressemblent comme deux gouttes d’eau, sauf pour la lettre F ajoutée à la fin du nouveau modèle et qui signifie Fusion. Je présume que le mot « fusion » fait référence au fait que le PDT-4F cumule deux fonctions, celle d’un lecteur CD et celle d’un convertisseur N-A (numérique-analogique). Doté de boutons et de fonctions bien identifiés à l’avant, le Masterclass PDT-4F est par ailleurs facile à utiliser.

sugden_masterclass_interieur_8
La nouveauté avec ce modèle Fusion, c’est qu’au moment de mettre l’appareil en mode veille (stand-by), sa section convertisseur N-A, ou si vous préférez son DAC, devient accessible par l’entremise de son entrée coaxiale S/PDIF située à l’arrière. Il n’y a pas d’autres entrées numériques ni d’entrée USB pour accommoder un ordinateur mais selon les spécifications du fabricant, cette entrée coaxiale peut accepter les fréquences d’échantillonnage de 32 kHz à 192 kHz. Donc avec un adaptateur USB-S/PDIF, il est possible de le raccorder directement à un ordinateur. Une sortie numérique coaxiale est également incluse et permet d’acheminer le signal resynchronisé vers un convertisseur externe. Les sorties analogiques sont quant à elles doublées et sous forme de prises RCA asymétriques ainsi que de prises symétriques XLR.

L’autre aspect le différenciant du précédent Masterclass PDT-4, c’est que son successeur n’utilise plus une mécanique de lecture CD conventionnelle mais une plus récente du type DVD. Cette dernière offre notamment la possibilité au Masterclass PDT-4F de lire et relire à une vitesse deux fois plus grande les données numériques gravées sur le CD, afin d’en obtenir une lecture « bit pour bit » la plus complète possible. Au lieu d’être acheminées directement au DAC comme dans la plupart des lecteurs CD sur le marché, ces données sont emmagasinées dans une mémoire tampon, où elles sont resynchronisées par une horloge de précision, avant d’être envoyées aux puces de conversion N-A. Cette procédure a pour but d’éliminer le plus possible la gigue ou dans un langage plus commun le jitter, qui est une forme de distorsion du synchronisme dans le transfert des données.

Chez Sugden, on est peu loquace sur le type de puces de conversion utilisées et la façon dont la section de conversion N-A traite ces données numériques. Toutefois, on stipule dans les informations contenues sur leur site que les CD lus par la mécanique du Masterclass PDT-4F sont décodés dans leur format natif par une paire de convertisseurs 16 bits, à une fréquence de 44,1 kHz et sans aucun sur-échantillonnage ni aucun filtre numérique. Tout au plus, un filtre passe-bas de conception maison et calibré à 55 kHz est appliqué dans le domaine analogique en sortie des convertisseurs N-A. Dans la philosophie Sugden, on considère que le sur-échantillonnage pour la lecture des CD peut causer plus de problèmes à la sonorité qu’autre chose, surtout lorsque le sur-échantillonnage est effectué par des puces de conversion cadencées à des multiples de 48 kHz (96 ou 192 kHz), plutôt qu’à des multiples de 44,1 kHz (88,2 ou 176,4 kHz). Cette approche n’est pas nouvelle et a déjà fait ses preuves chez d’autres fabricants anglais, comme AMR ou Audio Note, ces derniers ayant en effet déjà utilisé d’anciennes puces 16 bits de Philips afin d’optimiser le décodage des CD. AMR propose même deux DAC différents dans leur lecteur, un spécialisé pour la lecture des CD et l’autre pour les fichiers en haute résolution. Je ne sais pas si c’est le cas du lecteur Masterclass PDT-4F de Sugden, mais la question demeure. Pour le moment, tout ce que je peux vous confirmer c’est qu’une fois le PDT-4F mis en veille avec le bouton avant, sa section mécanique de lecture DVD s’éteint complètement, alors que le DAC demeure sous tension et devient accessible par son entrée coaxiale à l’arrière. J’en déduis donc que par le biais de cette option, les données numériques empruntent un chemin différent qui leur permet d’être décodées à une résolution de 24 bits et à des fréquences d’échantillonnage allant jusqu’à 192 kHz. Le fabricant reste quant à lui muet à ce sujet, comme pour ne pas dévoiler le secret de sa recette. En fait, tout ce j’ai pu obtenir comme information c’est que les données entrant par la prise coaxiale à l’arrière sont traitées par un récepteur Wolfson, un fabricant britannique de puces de conversion de renom.

Le filtre et le circuit de sortie du lecteur qui acheminent le signal analogique vers les prises RCA et XLR sont réalisés dans la pure tradition Sugden, c’est-à-dire uniquement à partir de pièces discrètes soudées manuellement une à une sur une plaquette de circuit imprimé. Cette dernière comprend naturellement des traces de cuivre pur plaquées or en surface. Toujours selon la façon de faire de Sugden, les transistors du circuit de sortie sont polarisés en classe A, amenant le lecteur à dégager un peu de chaleur. L’alimentation électrique est pour sa part effectuée par deux transformateurs toriques qui, à leur tour, alimentent 8 différentes sections de régulation du voltage. Ce montage permet d’éviter les interférences entre les sections numériques et analogiques de traitement du signal audio. Le seul endroit où il nous est possible de voir des pièces miniaturisées SMS (montées en surface), c’est sur une petite carte près de la mécanique de lecture DVD. Cette dernière semble contenir la mémoire tampon avec son horloge de précision, de même que les puces de conversion N-A et celles pour la logique des fonctions. Comme pour tous les appareils Sugden, le tout est monté dans un solide boîtier en métal non magnétique et supporté par des pieds massifs anti-vibrations.

Pour finir ce descriptif, je me dois de vous mentionner que le lecteur Masterclass PDT-4F peut traiter les CD encodés selon la technique HDCD. Cette option, manifestement oubliée par la majorité des fabricants actuels, est devenue une rareté de nos jours. De nombreux titres de musique populaire ont à ce titre été enregistrés selon cette technique et certains studios d’irréductibles procèdent encore ainsi. Comme le logo HDCD n’apparaît pas toujours sur les pochettes, la seule façon de savoir si certains de vos CD sont encodés avec cette technique, c’est de les faire jouer par un lecteur possédant cette option et doté d’un témoin lumineux, lequel vous confirmera alors que vous profitez bel et bien des avantages du HDCD.

L’intégré IA-4
Lancé en 2006, l’intégré Masterclass n’est pas nouveau sur le marché. Mais comme chez Sugden on ne change pas régulièrement les modèles d’amplificateur pour des raisons futiles de marketing, il devrait rester au catalogue pour encore quelques années ainsi que garder une certaine valeur de revente. Lorsque vous faites l’acquisition d’un produit Sugden, vous achetez le travail d’artisans chevronnés plutôt qu’un appareil produit industriellement en grande quantité. Par exemple, le Masterclass IA-4 vous est livré avec une étiquette de contrôle de qualité signée par le technicien ayant fabriqué le boîtier, ainsi que par celui qui a entièrement effectué et testé le montage électronique. Les dimensions de cet intégré sont imposantes (430 x 440 X 165 mm) pour une puissance de seulement 33 watts par canal, mais le réduire essentiellement à cet aspect serait carrément passer à côté d’un trésor caché. Les ailettes de refroidissement latérales offrent une superficie impressionnante et normalement rencontrée sur des amplificateurs de 200 watts par canal ou plus et servent à dissiper beaucoup de calories dues au fonctionnement en pure classe A. Conséquemment, l’appareil devient quasi intouchable après 20 minutes de chauffe. La face avant des appareils Sugden est usinée dans une épaisse plaque d’aluminium de 10 mm et pour les modèles qui me sont prêtés, anodisée dans un gris de couleur graphite très chic. Les boutons et différents contrôles sont usinés dans du métal massif au fini brossé, tout en étant mis en valeur par un cercle concentrique incrusté dans la face avant et qui offre un contraste avec la plaque frontale du plus bel effet.

Sur le devant, on retrouve un immense bouton de mise en marche, l’incontournable contrôle de volume, le contrôle de sélection des sources et deux autres boutons/poussoirs qui sont libellés ON/OFF Monitor et ON/OFF Record pour une enregistreuse. Les entrées sont au nombre de 6, dont une entrée symétrique sur prises XLR. Les cinq autres sont sur prises RCA incluant une entrée phono MM (Moving Magnet) pour la table tourne-disque, trois entrées de ligne auxiliaires et une entrée Tape IN pour l’enregistreuse. La section pré-amplification de l’intégré IA-4 diffère de celle du A21SE, en ce sens qu’elle est dérivée directement du gros préamplificateur Masterclass IA-4. Entièrement symétrique, ce montage « cascode » offre une meilleure transparence en attaquant directement les étages de puissance qui sont montés comme deux amplificateurs monophoniques indépendants.

À l’intérieur, on constate le même genre de construction que sur le lecteur CD avec essentiellement des pièces discrètes soudées sur des cartes de circuits plaqués or, tandis que le filage affecté au signal audio est du type argent recouvert de téflon. À l’arrière, outre les sorties pour les haut-parleurs sur connecteurs de haute qualité WBT, on retrouve une sortie variable Preamp Out ainsi qu’une autre à gain fixe nommée Tape Out. Toutes les prises RCA sont plaquées or et semblent être isolées au téflon. Les prises XLR sont quant à elles moulées dans un alliage métallique et également d’une très belle qualité.

La puissance annoncée du Masterclass IA-4 n’est que de 33 watts par canal, ce qui représente une augmentation de seulement 3 watts par rapport à son petit frère l’A21SE. Cela peut sembler invraisemblable étant donné la différence de prix, mais il faut ouvrir le couvercle du IA-4 pour comprendre que les watts ne sont pas tous égaux et que la puissance annoncée ne dit pas tout sur la capacité d’un amplificateur à produire du courant pour contrôler les enceintes. À l’intérieur, on remarque que le transformateur torique à faible perte a été conçu spécifiquement pour Sugden. Par rapport à l’intégré A21SE, ce transformateur a gagné en volume et les 4 condensateurs pour la régulation de la section amplificatrice sont trois fois plus gros. Ces derniers ont la dimension d’une cannette de jus V8 et sont fixés solidement au fond du boîtier, plutôt que d’être soudés directement sur les plaquettes des circuits d’amplification. Ils sont par ailleurs reliés au reste du circuit par des fils de bon diamètre et connectés sur le dessus par des boulons. Autrement dit, la section amplificatrice du Masteclass IA-4 utilise sensiblement la même configuration que son petit frère l’A21SE, mais avec une alimentation survitaminée. Il s’agit en fait de deux transistors bipolaires par canal avec une contre-réaction en courant bien dosée, accompagnés d’une polarisation en pure classe A. Au fond, pourquoi changer une recette gagnante ? Pour faire une analogie avec le domaine de l’automobile, c›est un peu comme choisir le même moteur pour sa souplesse, mais dans une version turbo chargée.

IA_4_masterclass_backview_8
À l’écoute de ce merveilleux tandem
Étant donné l’espace qui m’est alloué pour mon article, je n’épiloguerai pas longuement sur la musique utilisée pour le test de ces deux appareils. Mes écoutes se sont effectuées la majeure partie du temps avec les deux composantes Masterclass de Sugden branchées ensemble. Prises séparément elles sont excellentes, mais la synergie qui s’opère entre elles est telle, qu’il devient un sacrilège de les séparer. Dans ce compte-rendu, je n’ai pas pu m’empêcher de faire la comparaison avec l’intégré A21SE, étant moi-même propriétaire de ce modèle. De passer de l’A21SE au Masterclass IA-4 n’est pas une expérience déstabilisante en soi, puisqu’ils partagent les mêmes gènes. La présence et la palpabilité du médium qui ont fait la réputation de l’A21SE sont conservées et magnifiées, comme si on y avait injecté un élixir de jouvence. Je peux confirmer que le Masterclass IA-4 va plus loin dans les extrémités sur spectre, ce qui lui donne une plus grande transparence dans les hautes et le médium, en plus d’une meilleure assise dans les basses fréquences.

Les hautes fréquences sont cristallines sans montrer de dureté et le léger effet loudness constaté dans le bas médium de l’A21SE a disparu, au profit d’un grave plus tendu et mieux contrôlé. Je n’irais pas jusqu’à dire que l’intégré Masterclass IA-4 est fondamentalement plus « neutre », mais ses timbres sont certainement plus naturels et mieux définis que ceux de l’A21SE. Le Masterclass IA-4 insuffle beaucoup d’air entre les musiciens et les interprètes, si bien que son image stéréophonique est ample et semble sans limites, autres que celles de l’enregistrement lui-même. Le degré de transparence de cet intégré me fait mieux percevoir les différentes personnalités des sources qui lui sont associées et des câbles qui le relient. En écoute, cette transparence se traduit par des microdétails mieux perçus dans une image stéréophonique plus profonde. Bref, le Masterclass IA-4 est vif, rapide, lumineux et détaillé, sans jamais perdre de vue la notion de musicalité. Sa puissance est confortable et permet un bon contrôle des basses fréquences sur plusieurs types d’enceintes, pour autant que ces dernières ne présentent pas une courbe d’impédance trop torturée en bas de 4 ohms. Mes enceintes SHL5 d’Harbeth ont une sensibilité peu élevée de 86 db et le Masterclass IA-4 a su les exploiter à leur maximum, et ce, avec brio.

PDT-4_masterclass_backview_8
Le lecteur Masterclass PDT-4F est quant à lui exceptionnel et particulièrement performant dans la lecture des CD. Il a démontré un léger avantage sur ma combinaison formée du lecteur CD 3010s d’Exposure associé à l’excellent convertisseur N-A Chordette QuteHD, ce qui n’est pas peu dire. Je ne sais pas jusqu’à quel point il faut donner le crédit à la mécanique de lecture DVD et à son étage tampon, mais à mes oreilles le rendu du lecteur PDT-4F m’a semblé plus naturel et avec une meilleure focalisation de l’image stéréophonique. Je crois également que le traitement des fichiers 16 bits / 44,1 kHz dans leur format natif, sans sur-échantillonnage ni filtrage numérique, contribue aussi à cette sonorité que je qualifierais d’analogique.

Mon ordinateur de bureau possède une sortie coaxiale du type S/PDIF, ce qui m’a permis de le brancher directement à l’entrée numérique du lecteur Masterclass PDT-4F pour effectuer quelques tests avec des fichiers en haute résolution. Les résultats ont été tout aussi concluants, malgré un choix musical plus restreint. Mais « la cerise sur le gâteau », c’est lorsque l’on insère un bon enregistrement encodé en HDCD dans le tiroir du lecteur PDT-4F. Vous obtenez ainsi une performance sonore qui vous fait regretter cette technologie oubliée par la majorité des fabricants de lecteur CD et des producteurs de musique. La qualité sonore d’un bon enregistrement HDCD peut mettre à mal bien des fichiers musicaux en haute résolution, voire certains SACD. J’ai personnellement plusieurs albums encodés avec le procédé HDCD. Ceux que j’ai sélectionnés plus bas dans la section Médiagraphie, ont pu être décodés dans leur format natif et avec une qualité sonore qui transcende les limites du format CD.

Conclusion
Si vous êtes un nostalgique de la sonorité « table tourne-disque » et que vous n’avez jamais vraiment réussi à vous réconcilier avec la musique numérique, le lecteur Masterclass PDT-4F est peut-être la solution à vos problèmes. Il a bel et bien une sonorité Sugden, c’est-à-dire dynamique, douce, lumineuse et naturelle, voire analogique. Du côté de l’amplification, si vous êtes un inconditionnel de la sonorité des lampes mais que vous en avez assez de dépenser des petites fortunes en raison de la fébrilité et des aléas du marché des lampes de rechange, l’intégré IA-4 représente possiblement la fin de votre quête. Lorsqu’il atteint sa température optimale, on peut même se pencher sur lui et, au travers de sa chaleur, sentir des émanations qui ressemblent à celles d’un amplificateur à lampes. Avec le Masterclass IA-4, vous obtiendrez en bonus un contrôle des basses fréquences rarement atteint dans les circuits à lampes, sauf bien entendu sur des éléments séparés beaucoup plus chers. En raison de sa puissance relativement limitée, l’intégré IA-4 n’est peut-être pas l’amplificateur de toutes les situations ou de tous les types d’audiophile, mais en utilisation domestique et dans une pièce de dimensions normales, le plaisir qu’il peut vous procurer est sans limite. Lorsque l’on adhère à la philosophie Sugden, on devient rapidement un inconditionnel de sa sonorité. Dès mes premières séances d’écoute et avant même d’avoir composé la première phrase de cet article, j’aurais pu écrire cette conclusion sur ce duo Masterclass de Sugden. Voilà bien un couple d’électroniques ayant d’abord et avant tout été conçu pour la musicalité et le confort d’écoute. Personnellement, je pourrais passer le reste de ma vie avec ce duo mais, comme je l’ai souvent dit, en haute fidélité je suis hautement infidèle.

L’intégré Masterclass IA-4
Prix : 7 250 $
Le lecteur CD Masterclass PDT-4F
Prix : 5 600 $
Garantie : 2 ans, pièces et main-d’œuvre

Distributeur : Europroducts Marketing, Ltd.,
Tél. : 604.522.6168,
www.europroducts-canada.com
www.sugdenaudio.com

Médiagraphie
Copland, Eiji Oue, Third symphony, etc., (HDCD),
Reference Recordings, RR-93CD
Sienna Dahlen, Verglas, Justin Time Records, JTR 8576-2
Fink, Sort of Revolution, ZEN, CD146
Fiona Mackenzie, Elevate, (HDCD), Linn, AKD 307
Oscar Sosa & NDR Bigband, Ceremony, (HDCD), OTA, 1021

Remerciements
La rédaction remercie la boutique Radio St-Hubert pour le prêt
des appareils utilisés lors de ce banc d’essai.