Afin de déterminer si le bicâblage est une façon efficace d’améliorer la qualité du son de votre système, on se doit de comprendre quelques concepts d’amplification. Le premier est le facteur (ou le taux) d’atténuation. Le facteur d’atténuation (Damping Factor) est la capacité d’un amplificateur d’empêcher le signal de contre-courant généré par le woofer (et de façon réduite, le tweeter aussi) de revenir dans le signal original, et d’arrêter le(s) haut-parleur(s) d’osciller librement. Avec certains amplificateurs, les haut-parleurs de grave bougent beaucoup moins qu’avec d’autres électroniques à niveau sonore équivalent. Le son est alors plus pur, le grave plus tendu, plus rapide, plus naturel, et la tenue en puissance est supérieure. Ce phénomène est lié au facteur d’amortissement de l’amplificateur. Plus ce facteur est grand, plus l’amplificateur maîtrise les haut-parleurs. Il les contrôle à la perfection en leur interdisant tout « débordement » pour limiter leurs mouvements au strict nécessaire. Lorsqu’il vient de « bouger » sur un signal puissant, le haut-parleur a tendance à osciller comme un ressort, il continue de faire des allers-retours avant de se stabiliser. Avec un amplificateur au grand facteur d’amortissement, le haut-parleur est stoppé net après l’arrêt du signal, il n’oscille pas et se tient prêt pour réagir instantanément sur les signaux suivants*.

Quand on envoie une pulsation dans un haut-parleur de graves (woofer), ce haut-parleur s’avance avec le signal et se remet au point de départ avec la diminution du signal pour ensuite s’enfoncer dans l’enceinte avec l’augmentation du signal de la phase négative et de nouveau, revient à son point de départ lorsque le signal retourne à zéro. Par contre, le haut-parleur lui, suite à la première loi de Newton qui gère les corps en mouvement, veut continuer son trajet et continuer à résonner. Puisque le haut-parleur est composé d’une bobine de cuivre situé dans une zone magnétique (à l’intérieur d’un anneau aimanté), lorsqu’il se propage dans cette zone magnétique, un courant est dérivé de l’interaction du champ magnétique et de la bobine de cuivre. Ce courant est de phase inverse au courant fourni par l’amplificateur. Donc, imaginons qu’une pulsation d’un cycle (et seulement un cycle) est envoyée au haut-parleur à partir d’un amplificateur ayant un facteur d’atténuation de zéro (c’est-à-dire AUCUNE opposition au contre-courant créé par le haut-parleur). Le haut-parleur suivra le signal et sortira de son panier avec la phase positive du signal et retournera à son point de départ et rentrera dans le panier avec la phase négative du signal et se replacera quand le signal retournera à zéro. Et puisque le haut-parleur possède de la masse et de l’inertie (du mouvement), il voudra continuer à résonner jusqu’à ce que les forces physiques qui l’opposent gagnent et l’arrêtent complètement (ces forces sont l’air, le support du haut-parleur, etc.). Ce mouvement non désiré se traduit en graves qui manquent de précision et de « focus » – des graves diffuses, si vous préférez.

En étudiant le cas contraire, le même signal acheminé d’un amplificateur avec un facteur d’atténuation infini. Cet amplificateur empêcherait TOUT contre-courant provenant du haut-parleur. Maintenant, lorsque le signal de l’amplificateur s’arrête, le haut-parleur ne peut plus continuer de résonner, et de même, les graves retrouvent leur précision et redeviennent « serrées ». Alors, puisque l’idéal n’est pas atteignable (facteur d’atténuation infini), on doit se contenter d’un amplificateur avec un facteur d’atténuation assez élevé pour minimiser le contre-courant généré par le haut-parleur.

Alors comment se fait-il que le bicâblage aide à cette situation ? Pour commencer, on doit se souvenir que tout courant électrique choisi toujours de prendre le trajet lui offrant le moins de résistance. Si un amplificateur à atténuation infinie est branché à une enceinte acoustique à deux voix et qu’on y envoie une pulsation d’un seul cycle. Puisque l’amplificateur ne permettrait pas de contre-courant à partir du haut-parleur (de graves pour continuer avec notre exemple), on pourrait s’imaginer que le signal de contre-courant s’arrêterait immédiatement. Notre expérience nous dit que le contraire est en fait la vérité. Pourquoi est-ce possible ?

On sait que ceci ne peut pas parvenir du côté de l’amplificateur, alors ce signal doit provenir d’ailleurs. Cet « ailleurs » est nul autre que du circuit du tweeter. Et encore, le trajet lui offrant le moins de résistance, et puisque l’amplificateur offre tout le contraire, le signal doit résonner du pont entre le filtre des aigues et celui des graves – puisqu’il offre moins de résistance à ce contre-courant.

Comment peut-on alors régler ce problème ? On doit commencer par enlever ce pont entre les filtres (Crossover Jumper). En enlevant ce pont, le signal du contre-courant ne peut pas se rendre au filtre des hautes fréquences et par ce, retourner au haut-parleur des graves. Malheureusement, cette solution élimine toutes fréquences au-delà du point d’échange (Crossover Frequency). Solution au nouveau problème – se servir d’un second amplificateur pour alimenter les hautes fréquences (en plus de celui utilisé pour les basses fréquences). Pas vraiment économique, puisqu’on doit acheter un autre amplificateur, un autre jeu de câbles de haut-parleurs et un autre jeu de câbles de liaison entre ces amplificateurs et le préamplificateur – sans mentionner le besoin d’un séparateur de fréquences électronique ce qui engendre encore plus de coûts de câbles de liaisons sans compter les dollars dépensés pour l’achat du séparateur. Si on retourne en arrière un peu. En enlevant le pont entre les filtres, on peut compter sur le facteur d’atténuation de l’amplificateur pour minimiser (ou même éliminer) le contre-courant du haut-parleur. Et comme on a déjà établi que tout signal électrique suivra le trajet lui offrant le moins de résistance, alors si on se sert d’un schéma de bicâblage, c’est-à-dire une paire de fils de l’amplificateur au haut-parleur de graves et une seconde paire de fils de ce même amplificateur au haut-parleur d’aigues, les signaux de basses fréquences ne se rendront qu’au haut-parleur de graves et les hautes fréquences ne se rendront qu’au haut-parleur d’aigues.

Comment peut-on mesurer ceci ? Malheureusement, on peut seulement se servir de nos oreilles. On peut également se fier à nos connaissances déjà acquises : soit que le facteur d’atténuation de l’amplificateur empêchera tout signal de contre-courant provenant du haut-parleur de se propager dans le reste du système. Pourquoi ne peut-on le mesurer effectivement en se servant d’outils tel un oscilloscope ou quelque chose de la sorte ? On revient à la tendance des signaux électriques de suivre le trajet leur offrant le moins de résistance. La seule façon de détecter la présence (ou l’absence) de ces fréquences, serait de leur offrir une voie sur laquelle elles pourraient se propager. Alors l’acte même de brancher un détecteur de ces fréquences leur donnera un chemin à suivre, qu’elles suivront et alors, leur présence sera détectée. Par contre, si on ne branche PAS de détecteur, elles n’ont pas de voie « sûre » à suivre et ainsi de même, elles ne seront pas présentes. Alors, on voit bien qu’il y a une valeur scientifique – même si elle n’est pas quantifiable – au bicâblage et tout se rattache au facteur d’atténuation de votre amplificateur. Il est important de noter de nouveau ici qu’on doit ENLEVER LE PONT entre les bornes de hautes fréquences et de basses fréquences de vos enceintes.

Les prises RCA des câbles de liaison et les terminaisons des câbles de haut-parleurs sont usinés à partir de blocs de cuivre massif du même processus (Ohno) que les conducteurs sauf que ceux-ci sont plaqués directement d’or. Ce processus de plaquage direct élimine l’étape de « pré-plaquage » au nickel. L’élimination de l’étape de plaquage au nickel est très importante puisque le nickel est susceptible à la magnétisation et de ce, l’induction de signaux parasites dans les câbles. En évitant d’ajouter du nickel, on garde le câble immunisé à ces parasites et on conserve la pureté absolue du signal. L’effet net de ce processus n’est pas plus que le finis de ces prises n’est pas aussi reluisant (brillant) que ceux de la compétition. XLO Electric est de l’opinion qu’une sonorité supérieure est beaucoup plus importante que la qualité de bijouterie que les marques de compétition ont à offrir.

* Source:  http://www.vincent-audio.com/mem_amor.php