orchestre_osm_02_2013

• Matsuev dans l’électrisant troisième de Rachmaninov
• Programme Tout Tchaïkovski sous la direction de Gennady Rozhdestvensky
• Programme de musique de chambre Russe
• Nathan Brock dans la symphonie du nouveau monde
• M
a Mère l’Oye de Ravel au cœur du programme jeux d’enfants

Montréal, février 2013 – La Russie sera à l’honneur en février à l’Orchestre symphonique de Montréal, six des huit concerts du mois s’articulant autour d’au moins une œuvre signée par un compositeur russe. On pourra entendre des pages de Tchaïkovski (notamment son très évocateur Manfred), Rachmaninov (son redoutable Troisième Concerto pour piano dans l’interprétation enlevante de Denis Matsuev), Borodine (son magnifique Deuxième Quatuor à cordes) et Glazounov (son ballet Les Saisons dont est tiré le célèbre « Automne »). De plus, deux chefs et deux pianistes russes comptent parmi les invités de l’OSM pour l’occasion. Le chef Gennady Rozhdestvensky et son épouse Viktoria Postnikova seront au centre d’un programme tout-Tchaïkovski, alors que Mikhaïl Pletnev et Denis Matsuev défendront un programme Glazounov et Rachmaninov.

Le chef en résidence de l’OSM Nathan Brock dirigera ce mois-ci trois concerts. Deux programmes mettront en vedette la Symphonie « du Nouveau Monde » de Dvořák. Le premier mettra l’œuvre en contexte grâce à une narration et des projections. Dans le second, la symphonie servira d’ancrage à un programme comportant deux premières à l’OSM, une œuvre du compositeur canadien Weinzweig, dont on célèbre le centenaire de naissance et le Concerto pour violoncelle no 2 d’Herbert, interprété par le violoncelle solo de l’OSM Brian Manker. On le retrouvera également avec l’Enchantment Theater Company dans un programme pour toute la famille qui propose un voyage musical au pays des contes de fées.

MUSIQUE & IMAGES :
LA SYMPHONIE « DU NOUVEAU MONDE » Concerts spéciaux

6 février 20 h

Maison symphonique de Montréal

Nathan Brock, chef en résidence de l’OSM

Georges Nicholson, narrateur

DVOŘÁK, Symphonie no 9, « du Nouveau Monde »

Pour une deuxième saison, l’OSM invite le public à faire l’expérience des concerts Beyond the Score MD (Au-delà de la musique), une série s’adressant tant aux amateurs de musique classique qu’à ceux qui désirent s’y initier. Conçus et développés par le Chicago Symphony Orchestra, ces concerts proposent une formule originale et dynamique permettant de se plonger dans l’univers d’une œuvre symphonique marquante. En première partie du concert, une narration dramatique et des projections visuelles permettent de replacer la symphonie dans son contexte historique, alors qu’en seconde partie l’OSM, sous la direction de son chef en résidence Nathan Brock, en donne l’interprétation intégrale.

Attiré à New York par l’invitation de Jeannette Thurber à diriger le Conservatoire national de musique de New York pour un salaire vingt fois plus élevé que celui qu’il recevait au Conservatoire de Prague, Dvořák se lie d’amitié avec Henry Thacker Burleigh, un arrangeur et chanteur de negro spirituals. Dvořák écrit : « Ce sont les chansons populaires de l’Amérique et vos compositeurs doivent s’en inspirer. Dans ces mélodies nègres, je découvre tout ce qui est nécessaire pour une grande et noble école musicale. » Plusieurs analystes ont d’ailleurs trouvé dans le premier mouvement de la symphonie une allusion à la chanson Swing Low, Sweet Chariot, mais Burleigh précise : « Dvořák se saturait l’esprit de ces vieux airs, puis inventait ses propres mélodies. »

Dvořák donnera lui-même le nom de « Symphonie du Nouveau Monde » à sa Neuvième Symphonie pour souligner que les impressions évoquées étaient directement inspirées par son séjour en sol américain. Elle devait connaître une première triomphale le 16 décembre 1893 à Carnegie Hall.

DVOŘÁK : LA SYMPHONIE « DU NOUVEAU MONDE »
Matins symphoniques Fondation J. A. DeSève

8 février à 10 h 30

Maison symphonique de Montréal

Nathan Brock, chef en résidence de l’OSM

Brian Manker, violoncelle solo de l’OSM

WEINZWEIG, Edge of the World (première à l’OSM) HERBERT, Concerto pour violoncelle no 2 (première à l’OSM) DVOŘÁK, Symphonie no 9, « du Nouveau Monde »

Le programme de ce concert s’articule autour de la Symphonie « du Nouveau Monde » de Dvořák, à laquelle le chef en résidence de l’OSM Nathan Brock a juxtaposé deux œuvres présentées en première à l’OSM.

Edge of the World du compositeur canadien John Weinzweig, dont on célèbre en 2013 le centenaire de naissance, créé par le Toronto CBC Radio Orchestra en février 1946, est la première œuvre orchestrale à intégrer du matériel issu de la musique folklorique inuit. Passant d’un calme presque immobile à une furie primale avant de se dissiper dans une plaintive mélodie de cor anglais, l’œuvre se veut un hommage aux aventuriers du Grand Nord.

Victor Herbert est cité dans nombre de notes de programme évoquant le Concerto pour violoncelle de Dvořák, la création de son Deuxième Concerto ayant causé une forte impression au compositeur. Une parenté certaine peut être établie entre les deux œuvres, largement lyriques, aux thèmes amples, l’orchestre jouant un rôle essentiel dans le dialogue entre soliste et masse sonore. Il sera ici interprété par Brian Manker, violoncelle solo de l’OSM.

LES CONTES DE MA MÈRE L’OYE Jeux d’enfants

17 février à 13 h 30
Maison symphonique de Montréal

Nathan Brock, chef en résidence de l’OSM

Enchantment Theater Company

TCHAÏKOVSKI, Valse, extraite de La Belle au bois dormant MASSENET, «Marche des Princesses», extraite de la suite de Cendrillon GILBERT, Création inspirée du Petit Chaperon rouge (commande de l’OSM) RAVEL, Ma mère l’Oye.

La suite qu’a tirée Maurice Ravel des Contes de ma mère l’Oye devient ici une invitation à plonger dans le monde enchanté des contes. Alors que Ma mère l’Oye s’apprête à narrer les contes bien connus du Petit Poucet et de La Belle et la bête, elle devient elle-même héroïne des histoires merveilleuses qu’elle a faites siennes. Ce spectacle réunissant musique, danse et mime convie jeunes et moins jeunes à oublier le quotidien et à privilégier le rêve.

Outre le populaire ballet de Ravel (présenté ici dans son intégralité), le programme, sous la direction de Nathan Brock, comprend également la célèbre Valse de La Belle au bois dormant de Tchaïkovski, la     « Marche des princesses » extraite de la suite qu’a tirée Massenet de son opéra Cendrillon et la création d’une courte pièce du compositeur québécois Nicolas Gilbert, commande de l’OSM, qui transmet autrement l’atmosphère du Petit Chaperon rouge.

Basé à Philadelphie, Enchantment Theater Company produit des spectacles pour les enfants et les familles depuis 2000. La compagnie travaille uniquement à partir de classiques de la littérature enfantine. Enchantment Theater a été invité par plus de 60 orchestres, un peu partout en Amérique du Nord, ainsi qu’en Extrême-Orient, notamment à Taïwan, à Hong-Kong, en Malaisie, en Indonésie et à Singapour.

Cette série est présentée par Industrielle Alliance.

TCHAÏKOVSKI À L’HONNEUR
L
es Grands Concerts du mercredi 1 BBA,  Les Grands Concerts du jeudi 2 Power Corporation du Canada et Les Dimanches en musique 20 et 21 février à 20 h, 24 février à 14 h 30

Maison symphonique de Montréal

Gennady Rozhdestvensky, chef d’orchestre

Viktoria Postnikova, piano

TCHAÏKOVSKI, Concerto pour piano no 1

TCHAÏKOVSKI, Manfred

Toute musique sublime les émotions mais peu de compositeurs semblent savoir toucher le public autant que Tchaïkovski. Comme le mentionnait le chef d’orchestre Leopold Stokowski : « Sa musique vient directement du cœur et est une expression spontanée de ses émotions les plus intimes. Elle est aussi sincère que si elle avait été écrite avec son sang. » Le chef russe Gennady Rozhdestvensky, qui a enregistré plus de 500 disques en carrière, porte un amour fidèle à Tchaïkovski (ayant notamment dirigé son Casse-Noisette au Bolchoï alors qu’il n’avait que 20 ans) et propose donc un programme mettant en lumière deux œuvres du compositeur : le célèbre Concerto pour piano, véhicule idéal à la virtuosité et au lyrisme, défendu ici par son épouse, Viktoria Postnikova, lauréate du Concours Tchaïkovski lors de ses études.

Manfred, œuvre symphonique en quatre scènes, d’après le poème éponyme de Lord Byron devait occuper Tchaïkovski pendant tout l’été 1885. « J’ai accompli votre vœu, écrit-il alors à Balakirev, qui lui a passé la commande l’œuvre. J’ai travaillé à la partition de Manfred sans décoller, pendant quatre mois (de la fin mai à aujourd’hui). Ce fut une tâche très difficile, mais aussi très plaisante, surtout lorsqu’après avoir débuté au prix de grands efforts, je commençai à être absorbé par elle. Bien entendu, je ne peux prédire si cette symphonie vous plaira ou non, mais croyez-moi, jamais au cours de ma vie je ne me suis exercé de la sorte, ni autant épuisé au travail. » L’œuvre, créée à Moscou en mars 1886, devait connaître un bon accueil du public.

LÂME SLAVE : DE BORODINE À POUCHKINE
Musique de chambre avec les musiciens de l’OSM / Musique entre les lignes

22 février à 18 h 30
Maison symphonique de Montréal

Kim Yaroshevksaya, lectrice Olivier Thouin, violon Marianne Dugal, violon Rémi Pelletier, alto Sylvain Murray, violoncelle

BORODINE, Quatuor à cordes no2 en majeur

TCHAÏKOVSKI, Quatuor no1 en majeur

Si Pouchkine et Tolstoï ont, chacun à sa façon, redéfini les contours de la littérature russe, Tchaïkovski et Borodine ont fait de même dans leurs œuvres musicales. Constamment partagé entre ses tâches professionnelles (aussi bien en tant que médecin que professeur de chimie, chercheur puis traducteur) et ses nombreuses activités musicales,  Borodine  demeure  un  maître  de  la  musique  de  chambre.  Son  Deuxième  Quatuor,  au  célèbre « Notturno », est dédié à son épouse, excellente pianiste, à l’occasion de leur 20e anniversaire de mariage. Dans son Quatuor no 1 – premier quatuor à cordes signé par un compositeur russe –, Tchaïkovski s’approche quant à lui aussi près que possible de la musique pure et atteint un équilibre structural remarquable.

Des textes des grands auteurs russes prennent ici une autre densité, alors qu’ils se juxtaposent à deux pages essentielles du répertoire russe de musique de chambre.

DENIS MATSUEV ET LE TROISIÈME CONCERTO DE RACHMANINOV
Les Grands Concerts du jeudi 1 Air Canada et Les Grands Samedis OSM

28 février et 2 mars à 20 h

Maison symphonique de Montréal

Mikhaïl Pletnev, chef d’orchestre

Denis Matsuev, piano

GLAZOUNOV, Les Saisons

RACHMANINOV, Concerto pour piano no 3

Le chef d’orchestre russe Mikhaïl Pletnev, lauréat en tant que pianiste du Concours Tchaïkovski en 1978, directeur artistique et fondateur de l’Orchestre national de Russie, propose un programme mettant en lumière deux pages essentielles du répertoire de son pays.

Série de tableaux plutôt que récit dansé, Les Saisons d’Alexandre Glazounov restent tributaires de la tradition des  grands  ballets  de  Tchaïkovski,  avec  son  orchestration  somptueuse  et  le  pouvoir  évocateur  de  ses descriptions. Si le ballet, créé en 1900, s’ouvre avec « L’Hiver ». On y entend d’abord une introduction suivie d’une série de quatre variations avant de découvrir quatre pièces représentant le givre, la glace, le grésil et la neige,  mélomanes  et  téléspectateurs  reconnaîtront  sans  peine  de    « L’automne  »,  qui  a  longtemps  servi d’indicatif au populaire téléroman Les belles histoires des pays d’en haut.

La seconde partie du concert sera consacrée au mythique Concerto pour piano no 3 de Rachmaninov, une œuvre d’une énorme difficulté technique, qui exige virtuosité autant que poésie du soliste. Il sera ici interprété par Denis Matsuev, grand gagnant du Concours Tchaïkovski en 1998, qui « possède le genre de technique qui commence là où s’arrêtent les autres », avance le magazine Gramophone et qui avait renversé critique et public en donnant ce concerto avec l’Orchestre Mariinsky à Montréal en mars 2010. Matsuev travaille en étroite collaboration avec la Fondation Serge Rachmaninov et son président Alexander Rachmaninov, petit-fils du compositeur. Il a été choisi par la Fondation pour interpréter et enregistrer des pièces inédites de Rachmaninov sur le piano du compositeur dans sa maison, la Villa Senar, en Suisse.

Renseignements: (514) 842-9951 ou www.osm.ca

L’Orchestre symphonique de Montréal est présenté par Hydro-Québec.
La saison 2012-2013 est présentée en collaboration avec Banque Nationale.