Eagle Vision, BRD 33374

Qui de mieux pour rendre hommage à Les Paul, décédé le 13 août 2009, que le seul et unique Jeff Beck. Filmé au chic Iridium Jazz Club de New York à l’été 2010 et en haute définition, ce spectacle étonnant en surprendra plusieurs. Tout d’abord à cause du choix des invités, mais aussi pour la sélection des pièces, toutes des classiques d’une autre époque. Pour cette soirée spéciale, Beck s’entoure de Darrel Higham et son groupe, la belle Imelda May, Trombone Shorty, jeune prodige du jazz âgé de 25 ans, Gary U S Bonds et Brian Setzer, l’ancien des Stray Cats. Dans un décor des plus simplistes et une foule conquise d’avance, le show commence sur Baby Let’s Play House, chanson qu’Elvis a popularisé en 1955. Laissez-moi vous dire que celui qui s’occupe du vocal, le guitariste Darrel Higham, a l’air tout droit débarqué du film American Graffiti. Son timbre de voix et son look me rappelle étrangement Bill Haley, star des années cinquante.

Sûr de lui, il interprète de belle façon des incontournables des années 50 dont Cruisin’, Rockin’ is our business, Train Kept a Rollin’ que Beck jouait en passant avec les Yardbirds en 65. Mais là où ça donne un grand coup, c’est quand la femme de Higham, Imelda May, jolie chanteuse originaire de Dublin en Irlande, nous balance des versions superbes de Cry Me a River, My Baby Left Me, Vaya Con Dios et, surtout, la torride Please Mr. Jailer.

Il y en a qui doivent se demander mais Jeff Beck dans tout ça ? N’ayez crainte, il joue sur toutes les pièces et de façon superbe. Avant l’arrivée de Gary U S Bonds, on a droit à quelques morceaux instrumentaux comme Sleep Walk, Peter Gunn et le classique Apache, rendu célèbre par les Ventures, pour ensuite voir tout ce beau monde se rassembler pour une finale endiablée pour les interprétations de Twenty Flight Rock avec un Setzer en grande forme, le tube de Bill Haley, Rock Around the Clock et la dernière de cet hommage à Les Paul, Shake Rattle & Roll dans un jam mémorable.

Dans les bonus, plusieurs trucs intéressants, dont une visite chez Beck qui nous laisse voir sa collection de guitares et c’est plutôt impressionnant. Quelle bonne idée aussi d’avoir inclus des images du spectacle où Les Paul et Beck jouent ensemble au Rock and Roll Hall of Fame. Au total, un peu moins de 3 heures de musique et d’entrevues au menu de cet excellent Blu-ray qui nous fait voyager dans les années cinquante à travers des hits qui devraient vous plaire. Avertissement, ceux qui aiment Beck période Blow by Blow et Wired, ce concert n’a aucun rapport avec ces disques. Si vous aimez Jeff Beck, le guitariste virtuose, alors là, vous ne serez pas déçu. À 67 ans, aucune corde de guitare n’est à l’abri de ces doigts là et le monsieur nous le prouve encore dans cet hommage à son idole, Les Paul. Agréable à regarder d’un bout à l’autre grâce à une belle image et à un bon son, vous aurez sûrement du plaisir à joindre ce party. Sortez le Brylcream et les peignes fins, le party va commencer. Un 8 sur 10 pour cette belle surprise.

http://www.eagle-rock.com