ulisse_sirenes

Depuis hier la mienne est à vendre ainsi que ma télé, mes meubles, tous mes calendriers d’pitounes ch’nues et puis ma chemise. Viarge, je deviens tellement pute lorsque j’écoute une chaîne! (M’enfin… pute à l’envers puisque c’est la chaîne qui devient séduisante)

Bon. Non mais magines… t’optimise ta chaîne pendant des mois voire des années, tu tasses l’enceinte de droite d’un chouia à gauche… puis un peu plus ailleurs, tu fais ajuster l’alignement des surfaces de chaque haut-parleurs, t’essaies d’autres câbles, tu plogues l’ampli direct dans le poteau, t’installes des panneaux isolants aux formes artistiques d’un matériau ésotérique et d’une taille à l’hypoténuse calculée à un endroit stratégique de ta pièce d’écoute, t’en sues à grandes chaudièrées de cire d’oreilles tellement t’essayes pis t’d’un coup t’entends s’te chaîne là, frette sortie de la boite et déposée là presque négligemment qui d’ta coups te titille le bull’s eye là où ça chatouille le plus d’une divine sérénade de l’enfer et puis d’une autre sans prévenir. Marde! C’est pas juste!!!

T’es qui, toé!!! S’tu veux, toé?
Je tentais de mettre à profits ce que je savais pour mieux trouver des foutus défauts à cette chaîne. En vain, à son écoute pour la première fois de ma vie j’éprouvais un genre de constant « rappel à l’ordre »… …genre de « essaie même pas darling! »… …un rappel à l’écoute directe de la musique, la vraie écoute… au lieu de l’écoute critique et pointilleuse des électroniques. Une chaîne qui t’empêche d’elle-même d’y trouver tout défaut… bein là, bein là!!
Démasqué… je démissionne!!

« Sirène; (du grec ancien : Σειρήν / Seirến1, du latin : Siren) est une créature mythologique hybride : mi-femme et mi-oiseau (tradition antique) ou mi-femme et mi-poisson (tradition médiévale). Musiciennes dotées d’un talent exceptionnel, elles séduisaient les navigateurs qui, attirés par les accents magiques de leur chant, de leurs lyres et flûtes perdaient le sens de l’orientation, fracassant leurs bateaux sur les récifs où ils étaient dévorés par ces enchanteresses »

Bon. Je me suis jamais fait manger par une sirène. Croquer un peu seulement. Faut pas charrier quand même. Mais sirène quand même.

Bref ça s’appelle « un bon match ». Un assemblage de composantes audio duquel émane un résultat inespéré, inconcevable même quand ton oreille ne pouvait juste pas imaginer. Musique vraiment palpable, transparente, je dirais nonchalante tellement elle est à l’aise cette salope (c’est ce qui me surprenait le plus)… comme une danseuse étalant ses charmes et qui toujours vous touche presque (voire; le « bull’s eye). Ni agressive ni traînante… au timing parfait, timbres parfaits, cohérence parfaite, une séparation stéréo (pour ceux qui aiment ça) chirurgicale.
On n’entend pas que le pic du guitariste tomber… on distingue même l’itinéraire de sa chute. (Ma foi, t’es dingue Guy ou quoi?)

Question d’impression? D’interprétation? Non, de jugement. De jugement? Quouais? Because je suis dérangé là… bein dérangé.

Au secours?… Non. J’ai pas besoin d’aide.
Je suis juste là entre le bonheur et la tristesse, le plaisir et la douleur puis entre le son et le silence depuis que je l’ai quittée. J’aurais pas dû.

Mais y a fallu.
Je pouvais pas plus.
Que dire de plus.