Insight

GARY PEACOCK / MARC COPLAND
Pirouet, PIT 3041
Les restrictions économiques n’expliquent pas tout à fait la multiplicité des CD enregistrés en petites formations. Le jazz, surtout depuis la dernière décennie, se dirige nettement vers une intériorisation. Les envolées lyriques à la façon de Roy Eldridge ainsi que les pirouettes techniques d’Harry James sont nettement choses du passé. Ce que nous proposent Marc Copland au pianio et Gary Peacock à la contrebasse, un mélange de standards et de compositions originales, suppose une écoute réfléchie, une attention soutenue. Comment leur refuser une qualité d’écoute raisonnable ? En tous points, une démonstration réussie. Plutôt que de se livrer au brio, dont ils sont parfaitement capables, ils ont préféré une retenue exemplaire. Cela doit s’appeler le respect. Beaucoup de pièces à retenir. J’ai un faible pour River’s Run, une composition de Marc Copland.

The Quintescence

STÉPHANE GRAPPELLI
Paris – London, 1933-1958
Frémeaux & Associés, FA 281
Bien prêt d’admettre que l’on trouve aisément dans le commerce des disques du violoniste disparu en 1997, je m’empresse d’a­jouter que ce double CD a le mérite d’illustrer des périodes moins connues de sa longue carrière. C’est ainsi que l’on trouvera dans quelques pièces le pianiste George Shearing, qui devait connaître aux USA la carrière que l’on sait. Tout n’est pas à retenir dans cette compilation, mais rares sont les pièces dans lesquelles le complice du génial Django ne tire pas son épingle du jeu. Il y a plus que la valeur historique dans ce rappel anthologique. Comme d’habitude dans cette série Quintescence, les text

Plays Live

ELIANE ELLIAS
Blue Note, 8278 2
C’est avec un retard de huit ans, que l’on nous offre cette prestation de la pianiste à Amsterdam. En trio, Marc Johnson à la basse et Joey Barron à la batterie, cette artiste brésilienne aussi à l’aise dans le répertoire classique que dans le jazz, nous propose ici une enfilade de standards, qu’elle interprète avec virtuosité. On chercherait en vain toutefois la finesse d’un Copland ou d’un Werner. On est ici dans le domaine de la performance et, si c’est ce que l’on recherche, on sera comblé.

New York Love Songs

KENNY WERNER
Out Note, 003
Alain Gerber s’en étonne dans le livret qui accompagne ce disque : jamais on ne croirait que la musique réunie dans ce CD ait été totalement improvisée. Tellement elle apparaît comme finement construite, longuement élaborée. Le pianiste, né à Brooklyn, rend ici hommage à une ville qu’il connaît bien. Son approche est celle d’un amoureux porté vers la mélancolie. Le titre des compositions évoque des lieux précis; Grand Central, Ground Zero, Central Park, les rivières Hudson et l’East River. La dernière pièce, enfin, en dit long sur l’entreprise : Back Home Again. Si on a prisé le duo Copland-Peacock, on ne pourra aisément se détourner de cette évocation d’une ville aimée. Les tempos lents qu’a toujours utilisés le pianiste, font ici merveille.

Song Lines / Night and Blue

PAOLO FRESU
TK Music, 8034135080059
Si l’on écarte Enrico Rava, Paolo Fresu est peut-être le musicien italien le plus connu des amateurs de jazz. C’est en quintette qu’il se présente dans ce double CD. En plus d’être un trompettiste de valeur, Fresu a toujours été reconnu comme étant un compositeur de talent. Il ne faut donc pas s’étonner de retrouver ici des pistes musicales nouvelles. On n’est jamais loin de la rêverie, d’une certaine poésie nocturne. On songe à des paysages maritimes. D’autant plus aisément, que l’iconographie de l’album nous y incite, nous proposant par exemple un phare, un navire en haute mer.

Chorégraphie

YVES LÉVEILLÉ
Effendi, 103
Le titre du CD définit bien la musique que nous propose le pianiste. On ne peut avoir surveillé la scène montréalaise du jazz avec un tout soit peu d’attention, sans avoir noté les talents de paysagiste d’Yves Léveillé. Comme pas un, il sait planter un décor et faire évoluer devant nous les artistes chargés d’illustrer sa musique. Il fait partie de ces musiciens qui n’ont pas souligné avec trop d’acharnement leur démarche. Tout chez lui est mesure, tact. Un album réussi.