SCOTT HAMILTON
Sweedish Ballads & More
Charleston Square, CSR 421-2

Je me souviens d’avoir entendu plusieurs fois Scott Hamilton à New York dans les années 70. Un jeune homme dans la vingtaine qui osait jouer du saxophone ténor sans suivre la trace de John Coltrane ou de Sonny Rollins, et ça sans complexe, toute une nouveauté en cette période de jazz fusion. Il interprétait des standards, influencé par des devanciers qui avaient nom Don Byas et Paul Gonsalves, entre autres. Ces années-là, c’était Roy Eldridge qui le chaperonnait. Il était à l’affiche d’un bar de Manhattan, le Jimmy Ryan’s, dans la 54e rue à l’angle de la 7e avenue où il était possible d’entendre du jazz sans y laisser sa chemise.

scott_hamiltonLa suite, on la connaît. Une quarantaine d’albums pour l’étiquette Concord, tous consacrés au répertoire de la chanson américaine. Aucun de médiocre, plusieurs de qualité. Scott Hamilton a mis des années avant d’avoir une signature qui lui soit propre, ce qu’on appelle en jazz un style, une voix identifiable.

Ce CD consacré à des compositions trouvant leur source en Suède vaut par son originalité. D’accord, le Dear Old Stocholm n’est pas une nouveauté. Miles Davis, Barney Willen, Stan Getz, entre autres, en ont donné des versions plus que convaincantes. Scott Hamilton qui vit en Europe depuis plusieurs années et qui connaît à fond la Scandinavie a su s’entourer de musiciens suédois qui l’ont aiguillé vers des pièces qui nous sont moins connues.

Il en résulte un album dont l’écoute, à la fois aisée et agréable, ne donne pas cette impression de déjà entendu qu’ont trop souvent les versions même habiles de My Funny Valentine ou de Lover Man. La fraîcheur est donc au rendez-vous. Au piano, Jan Lundren est un accompagnateur de qualité, capable de la plus intime complicité.

Scott Hamilton – saxo tén
Jan Lundgren – piano
Jesper Lundgaard – contrebasse
Kristian Leth – batterie

1 Dear Old Stockholm
2 Swing in F
3 You Can’t Be In Love With A Dream
4 Trubbel
5 Stocholm Sweetnin’
6 Min Soldat
7 Bluesioktaver