Dreams We Share (Label)
L’album de ce spécialiste de l’harmonica et chanteur, originaire de Toronto, démarre sur les chapeaux de roue avec She’s Dynamite, une pièce up tempo qui, tout comme la fille de l’histoire, ne laisse pas de répit. La deuxième pièce I Must Be Crazy est une ballade intense, tant au niveau de la voix passionnée et urgente que de l’instrumentation qui livre des solos d’orgue, de guitare et d’harmonica en feu !
Avec la troisième pièce, la dylanesque Funky Side Of Town, la tension se relâche au profit d’un regard philosophique posé sur le quotidien difficile des bas-quartiers. La présentation est simple, directe, et l’atmosphère est bien rendue. Hard Times Coming est un beau blues à la slide acoustique et à l’harmonica, bien écrit et interprété en tous points par un David Rotundo qui semble en pleine possession de ses moyens, même dans un contexte glauque.
So Much Trouble, la pièce titre est un texte au caractère eschatologique qui parle du trouble qui nous envahit, par l’eau, par l’air et par la terre, de même que dans nos familles, nos pays, nos cœurs, et contre lequel on lutte pour se délivrer. Guitare, basse, batterie et harmonica forment l’instrumentation de base de cet album à laquelle s’ajoutent, au besoin, claviers et saxophone. Le violoncelle et les percussions, aux accents de musique du monde sur une couple de titres, de même que les chœurs, sur plusieurs autres, rendent des atmosphères qui reflètent tous les horizons de la vie, des misères locales aux problématiques universelles.
So Much Trouble est un disque excellent par l’écriture, que par l’interprétation et de la réalisation, laquelle est le fait du réputé harmoniciste Lee Oskar.
La créativité et les compétences de ce musicien accompli ont déjà laissé leur marque. Ce disque origine du blues, de la condition humaine en une atmosphère dense, prenante et expressive, tout en y convergeant. Parfois, je me suis senti au confluent d’un Dylan et d’un Burdon, avec beaucoup de spleen et un rayon d’espoir, So Much Trouble, c’est du grand Rotundo avec des feelings souvent souffrants qui nous entraînent sur des territoires difficiles où le soleil finit toujours par briller par la porte arrière.
Chapeau !