Absolute originals
Analogue Productions

Amateurs de C C R à vos postes (d’écoute), ce coffret ne nous propose pas moins que les 7 albums studio du groupe, avec en bonus un douze pouces version 45 tours de cinq chansons. En tirage très limité et se vendant pas loin de 300$ avec les taxes, cette pièce de collection est pour les amateurs de John Fogerty et sa bande, un must pour plusieurs raisons. La première, pour tous les succès de C C R qui sont la marque de commerce du groupe et le travail au niveau sonore sous la direction encore une fois de Steven Gray d’Acoustech Sound, un maître dans l’art de soutirer le meilleur son possible de vieux enregistrements originaux. Gray ne travaillant qu’avec les Masters d’origine, et ce, avec l’aide de son comparse attitré Mr. Hoffman, un autre petit génie du son.

Bon, passons au contenu musical maintenant. Groupe formé dans les années soixante sous le nom des Golliwogs avec Tom Fogerty, le frère de l’autre, le groupe changera de nom pour Creedence Clearwater Revival car Tom et le groupe n’allaient nulle part. Une fois le nom C C R adopté, John Fogerty deviendra le chanteur attitré et compositeur principal de ce quatuor originaire de Californie. Avec Stu Cook à la basse, Doug Clifford à la batterie et les frères Fogerty aux guitares, C C R restera sur l’étiquette Fantasy pour sa discographie de 67 à 72. Eh oui, cinq ans pas plus. Somme toute assez étonnant, avec tous les succès qu’ils ont eus en si peu de temps.

Il faut dire qu’en deux ans, de 1968 à 1970, croyez-le ou non, le groupe a enregistré six albums en studio en plus des concerts comme celui à Woodstock. Dès le premier album, on reconnaît les influences sur le groupe de Screaming Jay Hawkins, Carl Perkins, Little Richard et Slim Harpo. Ce premier 33 tours fera un malheur, arborant une superbe version de Suzie Q, un vieux succès de Dale Hawkins, ainsi qu’une version très blues de I Put a Spell on You avec une voix qui marquera le rock pour toujours, celle de John Fogerty. Suivra Bayou Country et Born on the Bayou qui ouvre l’album, avec ce son de guitare si unique, et le 45 tours Proud Mary, le premier d’une série de numéros un sur les palmarès du monde entier.

Arrive le troisième album qui explose dans les charts avec des brûlots comme Green River, Bad Moon Rising et Commotion. Ce disque est presque un Greatest Hits à lui seul. À peine le temps d’apprivoiser cet album qu’apparaît Willie and the Poor Boys, un des plus grands disques de rock jamais enregistré, je crois, car il reflète tellement bien l’atmosphère de 1969, particulièrement à cause du Vietnam – la pièce Fortunate Son en est le meilleur exemple. Et que dire de leur version de Midnight Special, avec son intro mémorable. Frissons garantis. Moi c’est ma favorite de C C R. Pour le prochain, Cosmo’s Factory sera le titre et contiendra quelques reprises comme My Baby Left Me, qu’un blues et une version discutable pour certains, je parle ici de I Heard it Through the Grapevine, rendu populaire par le grand Marvin Gaye. J’aime la version de C C R, car pendant plus de onze minutes, on a droit à un jam du tonnerre avec un John Fogerty déchaîné. Comme sixième opus, Pendulum n’aura toutefois pas l’impact des précédents. Les raisons: bof, la production plus pop et moins garage que les autres avec des claviers et des cuivres, en plus d’une chorale. C’est sur ce LP qu’on retrouve, en passant, le super «Single» Have You Ever Ween the Rain. Et on termine avec Mardi Gras avec Tom en moins et des chansons qui, disons-le, ne passeront pas à l’histoire, John ayant donné la chance aux deux autres de passer leurs compositions. Les seules écoutables ou presque sont celles de, devinez qui?

Saviez-vous que les responsables du Mastering des albums à l’époque étaient Gray et Hoffman, oui, les mêmes qu’en 2010. Alors, un 9 pour le coffret et un 10 pour le son. Ah oui, le tout nous est proposé accompagné d’un 12 pouces comme bonus, avec des versions inédites en Wide Stereo Mix, mixées par John Fogerty lui-même. À écouter dans le tapis s.v.p., en lisant le livret parsemé de belles photos rares. Beau travail, à quand le volume deux?