L’album en magasin le 21 juin
Quatorze classiques de Brassens interprétés par Nina Simone, Danyel Waro, Sidney Bechet, Alexandre Avanessov, La Banda Municipale de Santiago de Cuba, Sidabitball, Pierre de Gaillande Feat. Keren Ann, Justyna Bacz, Sandra Nkaké, Debademba, Carina Iglecias, Canta u Populu Corsu et Les tueurs de la lune de miel.

Montréal, juin 2011 — 30 ans après sa dernière pirouette, Brassens reste l’un des artistes Français majeurs du 20ème siècle.

Pourtant, la musique et les mots du grand Georges peuvent être difficile d’accès à une jeune génération pour qui la forme, entendons les arrangements, semble monotone et enfermée dans une époque.

Cet album montre l’universalité de l’œuvre de Georges Brassens. En effet, à travers des versions, de formes très différentes, interprétées depuis toutes les régions du monde et de toutes époques, on réalise que les thèmes de ses textes et ses mélodies ne connaissent pas de frontières.

Petit lexique partial et totalement dépourvu d’objectivité
mais néanmoins absolument et définitivement juste :

1 – Koshiji Fubuki – Les amoureux des bancs publics
Le pays du Soleil Levant ouvre le bal avec ce boléro tout en douceur.

2 – La banda municipale de Santiago De Cuba – Les passantes
Un joyau qui met en lumière la grande tradition, pourtant peu connue, des fanfares cubaines de rue, avec soufflants et percussions.

3 – Alexandre Avanessov – Mourir pour des idées
Un texte qui résonne d’autant plus fort qu’il est interprété dans la langue d’un pays où les libertés de pensée et d’expression se paient cash.

4 – Danyel Waro – La mauvaise réputation
Ambassadeur du Maloya, cette musique jouée par les esclaves de l’Ile de la Réunion sous la colonisation, longtemps interdite et classée au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité depuis 2009, Danyel Waro rend un hommage inédit à celui qui fut sa première source d’inspiration.

5 –  Sidney Bechet – Brave Margot
Le voltigeur créole US, virtuose de la clarinette, signe de son palpitant vibrato un bien joli tableau, celui du chat et de la brave Margot et nous emmène dans les rues festives de la ville qui a tant donné à la musique, New Orleans.

6 – Nina Simone – Il n’y a pas d’amour heureux
Le texte d’Aragon dans l’univers d’une des plus grandes artistes du XXème siècle. Cette chanson était présente sur son dernier album.

7 – Sidabitball – La mauvaise réputation
La plus improbable des mixtures … celle d’un des classiques de l’auteur avec le monde numérique et une musique minimale de jeux vidéo, mouvement retro-futuriste étiqueté 8-bit.

8 – Pierre de Gaillande ft. Keren Ann – Ninety-five percent
Pierre de Gaillande fait voyager sa pop dans les années trente sous le swing d’une clarinette et le groove d’une guitare, et transpose le texte (clairvoyant?) de l’auteur dans un salon vintage de Chicago…. En renfort les chœurs de luxe et en noir et blanc de Keren Ann.

9 – Justyna Bacz – Saturne
Une histoire d’amour entre la Pologne et la France, certifiée par un diplôme de la section française de l’université de Varsovie, et dévoilée dans l’album de 2009 « Brassens, mon amour ». Même en polonais dans le texte, ce joli Dieu porte aussi un nom inquiétant.

10 – Sandra Nkaké – La mauvaise réputation (Blackjoy Instr. Mix)
Une batterie tout droit venue du disco des années 70, une basse qui sent bon les studios anglais d’Abbey Road, une petite guitare qui chante l’Afrique de l’Ouest, et une construction instrumentale qui puise son inspiration dans le dub jamaïcain…vous avez là un très joli morceau de House music. Brassens sur un parquet de danse, qui l’eût cru ?

11 – Debademba – A l’ombre du coeur de ma mie
Encore la preuve que Brassens était un immense mélodiste. Aurait-il imaginé que son air résonnerait si bien au-delà du Sahara, dans le coeur de l’Empire Mandingue ?

12 – Carina Iglecias – Heureux qui comme Ulysse
Si la plénitude est douceur, il était écrit que ce texte serait interprété en mode bossa nova, l’un des genres musicaux les plus suaves qui soient.

13 – Canta u Populu Corsu – A preghera
Vous entendez « Il n’y a pas d’amour heureux » ? Normal, Brassens a utilisé la même mélodie sur le poème d’Aragon et sur celui de Francis Jammes, La prière. Ecrire des couplets sur une mélodie standard (« timbres ») que chacun peut utiliser, voici une tradition du XIXème siècle disparue dans les années 50 en France et qui existe encore en Jamaïque !

14 – Les tueurs de la lune de miel – La mauvaise réputation
Comme le grand Georges, les Belges de ce groupe rock expérimental des années septante, allient drôlerie et férocité. Ils ont ajouté l’arrogance à leur recette, auto-qualifiée de « délinquance musicale ». Leur moyen d’action : détournement systématique et massacre en règle de tous les genres.