Le nouvel album réalisé par Meshell Ndegeocello en magasin le 4 février

Montréal, janvier 2014 – Le poète moderne originaire de Trinidad Anthony Joseph présente Time, son cinquième album disponible le 4 février prochain, fruit d’une vraie connivence artistique avec la new yorkaise Meshell Ndegeocello.

Anthony_Joseph_1_2014Cinq jours ensemble à Paris leur ont suffi pour enregistrer les 11 pièces de ce disque qui tourne comme un kaléidoscope multicolore. Les arrangements de Meshell Ndegeocello per-mettent de s’imprégner d’un décorum jazz parfois psychédé-lique, d’atmosphères rock intenses et de funk irrésistible à la Sly Stone comme sur le premier extrait Tamarind. Outre l’extra-ordinaire Sylvester Earl Harvin qui joue toutes les batteries, on retrouve le feel et la dextérité du percussionniste antillais Roger Raspail (qui a accompagné nombre de géants du jazz des Caraïbes et d’ailleurs), ainsi que le souffle du flutiste Magic Malik, fabuleux sur « Alice Of The River ».

Cette galaxie sonore en perpétuelle effervescence tourne autour de la poésie irradiante d’Anthony Joseph. S’il s’essayait au chant sur certains singles de son dernier album, comme « She Is The Sea », il a privilégié ici l’impact des mots à la rondeur des mélodies. « Meshell m’a dit : “Faisons un vrai disque de poésie !” Donc je n’ai pas vraiment adapté mes poèmes comme je le fais d’habitude, en essayant de répéter quelques phrases pour les transformer en refrains par exemple. La forme est restée assez brute ». 

On passe ainsi d’un véritable hymne à la joie (« Joy »), à un récit sombre et mystique martelé sur un rythme de tambour hypnotique (« Michael X »). Beaucoup de femmes traversent ses poèmes : des héroïnes, des résistantes, des mères jugées indignes par la foule, des épouses meurtries comme « Alice Of The River »…

La plus célèbre se nomme sans doute Malala Yousafzai, cette adolescente pakistanaise victime des talibans, dont l’histoire avait inspiré un poème à Anthony, Girl With A Grenade, bien avant qu’elle ne soit pressentie pour recevoir le Prix Nobel de la Paix en 2013. Pour cette raison et pour beaucoup d’autres, cet album semble naturellement dans l’air du temps, sans que cela ne nuise à son caractère intemporel.

Comme le prophète rasta, Anthony Joseph arbore sous sa barbe le sourire bienveillant de ceux à qui le temps a rendu justice. Né à Port Of Spain, élevé par ses grands-parents il a débarqué à Londres en 1989 avec une simple valise. Le chemin fut long et tortueux avant de récolter, depuis une dizaine d’années seulement, la reconnaissance que son talent mérite. Il est aujourd’hui devenu l’un des auteurs noirs les plus fascinants de sa génération : Peu de poètes modernes enseignent l’écriture à l’Université de Londres (au Birkbeck College) tout en faisant chavirer les grandes foules des festivals aux quatre coins de la planète. Anthony a aussi publié en librairie plusieurs recueils de poèmes. Il achève actuellement une biographie de Lord Kitchener, l’ultime icône du calypso trinidadien du xxe siècle, et son livre servira de trame à un documentaire de la BBC.

http://www.anthonyjoseph.co.uk/