ACL versus Plasma: discréditons les mythes


David Susilo; (Photographer, ISF, Control4, CEDIA, THX Certified Professional and HAA Member)

Lors de mes nombreux voyages en tant que photographe et consultant en audio-vidéo à la pige, j’ai rencontré différentes personnes qui me demandaient toujours la même série de questions par rapport à la technologie ACL versus à celle plasma. Cependant, les questions avaient malheureusement toutes la même source d’origine, soit les mythes propagés comme étant des faits réels par des vendeurs mal informés et des compagnies qui n’utilisent pas la technologie du plasma. Fait fort intéressant; je n’ai pas encore rencontré un fabricant utilisant la technologie au plasma qui aurait propagé de la désinformation concernant la technologie ACL.

Mythe no 1 :
Prenez garde du burn-in du plasma
Le burn-in (brûlures d’écran) ou la rétention permanente d’une image est une situation par laquelle on aperçoit la superposition de l’aspect extérieur d’une image qui demeure dans l’écran de façon permanente. Autrefois, et je veux vraiment dire AUTREFOIS, ceci résultait d’un problème au niveau du plasma. Vous souvenez-vous des économiseurs d’écran à l’image de grille-pain volants ? Ceux-ci furent conçus pour combattre le burn-in en ayant des photos d’objets, lesquels se déplaçaient dans l’écran de l’ordinateur. C’était durant la période des écrans cathodiques et des premiers écrans plats. De nos jours ceci n’est plus un problème, compte tenu que la technologie s’est grandement améliorée. Les panneaux au plasma ne requièrent plus la pleine puissance pour créer une image sur l’écran. Grâce à cela, les cellules luminescentes ne sont plus abusées au point de les rendre plus aptes à générer des brûlures d’écran. Naturellement si vous abusez du panneau en choisissant le mode Vivid, et en visionnant une image statique des heures et des heures de temps, oui vous pouvez obtenir des brûlures d’écran… mais vraiment qui fait cela ? J’ai un écran au plasma dans mon bureau que j’utilise comme écran large pour mon ordinateur portatif depuis une couple d’années et à date, je n’ai pas expérimenter des effets du burn-in.

Mythe no 2 :
La technologie du plasma gaspille l’énergie
Tout ce que je peux dire à propos de cette affirmation : « foutaise, foutaise, foutaise ». En fait, tout est relatif. Il est vrai que la technologie du plasma a une consommation d’énergie maximale légèrement plus haute que la technologie ACL. Cependant, la consommation d’énergie dépend vraiment plus de ce que vous visionnez. Lorsque vous regardez une scène ayant seulement des blancs purs sur l’écran à 100 % de brillance; effectivement, l’appareil atteindra une consommation maximale d’énergie. Mais de grâce, dites-moi combien de films disponibles présentement vous montrent des blancs purs à 100 % avec une brillance de 100 % ? Je n’arrive pas à me souvenir d’un seul. Même le film Eight Below de Disney ou le film Ice Age de Fox n’a jamais atteint ce niveau de blanc et de brillance.

De fait, l’habileté de la technologie du plasma à être virtuellement capable d’ouvrir ou de fermer chaque pixel à n’importe quel moment est très certainement probable – encore une fois, tout dépendamment de votre habitude de visionnement – et il est également possible que votre consommation moyenne d’énergie de votre téléviseur au plasma soit plus basse que celle d’un téléviseur ACL. Pourquoi ? L’éclairage arrière ACL est continuellement en fonction, et ce, peu importe ce qui est affiché à l’écran. Donc, même si l’écran est sensé être totalement noir (ce qui arrive fréquemment dans un film), la consommation d’énergie sur un appareil ACL demeure constante. D’autant plus, la manière par laquelle la technologie ACL a été conçue, rend le niveau de la reproduction des noirs presqu’impossible, rendant ceux-ci presque gris et le détaillé des ombrages virtuellement oublié. De plus avec la génération courante des écrans au plasma, ceux-ci sont de toute façon conforme au standard Energy Star.
À partir de ce que j’ai lu dernièrement, j’en conclus que la consommation d’énergie de la plupart des écrans au plasma actuels de 50 pouces est aux alentours de 140 W, et celle des écrans ACL d’environ 130 W (les deux technologies étalonnées selon les standards THX et ISF). Donc à ce stade-ci, la différence de consommation d’énergie est négligeable. Aucune lampe de maison n’utilise 10 W (13 W étant la puissance minimale des lampes que j’ai trouvées dans ma demeure).

Mythe no 3 :
La technologie ACL reproduit de meilleures images que la technologie au plasma.
Il n’y a pas de « meilleures images ». Il y a seulement deux conjonctures : soit que l’écran peut reproduire fidèlement l’image telle que conçue par son créateur (que ce soit un directeur de film, un photographe ou un artiste graphique), soit pas. Étant donné que la base d’une image est le noir, et compte tenu que la technologie du plasma est la seule qui puisse fermer chaque pixel lorsque requis, lorsque l’on parle de précision de la reproduction d’images, le plasma s’avère en l’occurrence le seul choix. Il est vrai que la technologie ACL essaie maintenant d’avoir des zones d’éclairage arrières variantes pour pouvoir complètement éteindre les zones non requises créant ainsi l’illusion de noirs purs. Bien que la tentative est noble, souvenez-vous que l’on ouvre et ferme de multiples zones. Plusieurs ont plus de 30 zones, d’autres en ont des centaines de zones. Mais de toute façon, elles restent des « zones ». La technologie du plasma, et sa capacité de fermer des pixels individuels, peut ouvrir et fermer plus de 2 millions de « zones » individuelles. Quelque chose que jamais la technologie ACL ne pourra faire.

Mythe no 4 :
La technologie ACL va mieux performer dans une pièce bien éclairée.
Voyons donc, c’est l’excuse la plus ridicule pour amener quelqu’un à acheter un téléviseur. Premièrement, les deux technologies (ACL et plasma), fonctionnent cent fois mieux dans des pièces bien éclairées, que l’ancienne technologie de l’écran cathodique que nous utilisions dans le temps. Deuxièmement, essayez donc d’utiliser votre ordinateur portatif à l’extérieur ou encore votre appareil photo numérique en plein soleil. Je ne sais pas pour vous, mais pour ma part, il s’avère impossible de voir correctement les images affichées sur l’écran ACL. Troisièmement, et le plus important, peu importe ce qui est affiché à l’écran, ça n’a pas été conçu pour être vu dans une pièce ou une situation hyper bien éclairée. Quand est-ce la dernière fois que vous avez rendu à un cinéma et qu’ils ont ouvert toutes les lumières ?

Apprivoisons donc un peu mieux cette technique.. Les salles de cinéma, de façon idéale, produisent jusqu’à 16 pieds (pied-lambert) d’éclairage lorsque leur plein écran ne montre rien d’autre que des blancs purs. Le plasma (avant un étalonnage) produit jusqu’à au moins 16 pieds (pied-lambert) et l’ACL quant à lui jusqu’à 100 pieds (pied-lambert). Donc oui, l’ACL est plus brillant. Mais en a-t-on vraiment besoin ? Autrement dit : aimez-vous ouvrir une lampe à sa pleine capacité ? Petite anecdote; la technologie ACL avec un arrière-plan CCFL consomme approximativement quelques 130 W, et ce, uniquement pour la brillance. Donc pour être en mesure de produire le même effet, achetez trois lampes CFL (elles sont normalement à leur plus brillant à 43 Watts – n’allez pas selon le chiffre équivalent du wattage) et fixez-les. C’est la brillance de l’ACL. Je suis certain que vous allez courir chercher vos lunettes de soleil ou vous allez éteindre immédiatement ces lampes.

Je ne soutiens pas que la technologie de l’ACL est dommageable pour vos yeux. Tout ce que je dis, c’est que trop de brillance n’est assurément pas ce qu’il y a de mieux pour les yeux, et que les deux technologies, le plasma et l’ACL, sont déjà au-delà de ce qui est considéré comme la brillance maximale des salles de cinéma.

Mythe no 5 :
La technologie ACL a un taux de balayage de 120 Hz / 240 Hz, et le plasma, non.
Pas vraiment un mythe. En réalité, c’est un fait. Cependant, l’ACL ayant au départ été conçu pour afficher des images statiques, sa technologie est née avec des problèmes de traînées de points générées par le mouvement (l’ACL a originalement été conçue pour les applications d’ordinateur où l’utilisateur est assis à l’endroit idéal pour visionner des images statiques, tel un fichier électronique). Pour compenser ce problème, l’ACL utilise une technologie de 120 Hz. De son côté, la technologie du plasma ne rencontre pas la problématique de traînées de points générées par le mouvement. En l’occurrence, la technologie du taux de balayage de 120 Hz n’est pas requise. Selon mon opinion, de clamer haut et fort que la technologie du 120 Hz est supérieure au plasma est l’équivalent de dire qu’une technologie avec une solution sparadrap est meilleure qu’une technologie n’ayant pas le problème au départ. Si vous choisissez d’utiliser la technologie ACL peu importe la raison ; alors oui, la caractéristique du 120 Hz est nécessaire car vaut mieux une béquille qu’aucune solution. Naturellement, la technologie du taux de balayage de 240 Hz ne fait aucun sens étant donné qu’un film est enregistré à un taux de 24 images à la seconde ou l’équivalent de 24 Hz. Alors ces 24 images sont interpolées en 240 images. N’importe qui ayant un tout petit peu de connaissance mathématique vous assurera que d’interpoler une image à partir de deux images est sensé mais que d’interpoler neuf images en 18 images à partir de deux images est un pur mythe mathématique qui résultera en une bande vidéo peu naturelle. La technologie du plasma répond donc mieux pour les émissions sportives et les jeux vidéo où la vitesse de réponse est réellement requise.

En résumé, quelle technologie est la meilleure ? À priori, cela dépend vraiment de vos besoins. Si un petit écran qui, esthétiquement paraît bien lorsque non utilisé fait partie de vos priorités, alors l’ACL peut être la réponse pour vous. Cependant, si la précision d’image est primordiale, alors la technologie du plasma se révèle être plus profitable pour vous, à ce moment-ci. Ce qui nous mène à une autre question : quel est le rapport idéal, quant au format d’écran et la distance de visionnement ? Il existe trois écoles de pensée sur le sujet. La première est la classique : « un pied pour chaque pouce en diagonale de l’écran du téléviseur », que je trouve pour le moins ridicule et qui n’a aucune base scientifique en soi. La seconde est selon le standard SMPTE (Society of Motion Picture and Television Engineers) et le standard THX qui oscille aux alentours de 1,5 fois à 2 fois la largeur de l’écran. Donc une distance de visionnement idéale pour un écran de 60 pouces serait en réalité pas plus loin que 10 pieds. Seulement à partir de cette distance, pourrez-vous expérimenter l’impact complet de l’émission tel qu’imaginé par les diffuseurs de contenu.

David Susilo
(Photographer, ISF, Control4, CEDIA, THX Certified Professional and HAA Member)